APN : L’heure à la convocation du corps électoral

Le décret de dissolution de l’APN vient d’être publié dans le Journal officiel ouvrant désormais la porte à la convocation, sous peu, du corps électoral.
Ce décret précise que cette dissolution prend effet à compter du premier mars. Le texte traduit une décision prise il y a douze jours par le président de la république, Abdelmadjid Tebboune dans un discours à la nation à l’occasion de la journée du Chahid.
Le retard dans la publication au JO de ce décret a suscité des interrogations emailées d’une une vive polémique dans les milieux politiques et parlementaires, notamment avec le controversé post du président d’un groupe parlementaire.
Ce lundi encore, au niveau de la chambre basse du parlement, il n’y a aucune effervescence, aucun bouillonnement. Les bureaux fermés et les couloirs se sont vidés. L’hémicycle parlementaire donnait l’impression d’un château ou d’un fort abandonné depuis longtemps.
Il y a quelques jours, l’administration a avisé les présidents des groupes parlementaires, sans leur donner de délai, de quitter leurs bureaux et de prendre leurs affaires personnelles.
Les députés ont été également informé des modalités de leurs départs, du dépôt des dossiers de retraite et autres préoccupations administratives, affichant des notes sur la réglementation en vigueur dans pareils cas.
Pour la plupart de ces députés, c’est la fin. Pour d’autres, c’est juste une page qui est tournée et qu’il faudra rebondir politiquement dans quelques semaines. D’autres ne cachent pas leurs regrets. Ils font leurs adieux, la mine patibulaire, le regard morve. Leur mandature a été écourtée d’un an et demi, et c’est une éternité, une première depuis la dissolution du parlement du parti unique en 1991 au temps du président Chadli Bendjedid.
D’ailleurs certains députés comme le président du groupe parlementaire du Front de Justice et de Développement, d’obédience islamiste, Lakhdar Benkhalaf, n’a pas remis les clés, invoquant des motivations d’ordre juridique liées à la publication de la décision dans le JORA.
Pour donner plus d’épaisseur médiatique à son post, Lakhdar Benkhellaf a posté une photo de lui prise dans son bureau ce dimanche 28 février 2021. Un selfie très allusif, en forme de ricanement, qui n’a pas laissé indifférents les internautes et les observateurs.
Mais ce selfie est vite balayé avec la publication, le jour même, du décret en fin d’après-midi, mettant fin aux faux débats et autres spéculations. L’heure dans le milieu du parti islamiste est de préparer la nouvelle échéance électorale attendue en juin prochain.
Ainsi, en vertu de l’article 151 de la nouvelle constitution adoptée lors du référendum du 1er novembre 2020, les législatives devraient être convoquées dans les 90 jours qui suivent la publication de la dissolution dans le JORA.
En comptant à partir de ce lundi 1er mars, les 90 jours visés par l’article nous mènent au samedi 29 mai qui pourrait être le jour du
rendez-vous avec les urnes pour les législatives anticipées. Mais cela reste également lié à un autre décret, celui de convocation du corps électoral. Il faudra attendre donc la publication ultérieure de ce décret pour que les partis politiques et les potentiels candidats soient fixés sur une date et un calendrier précis de la campagne électorale et des modalités de candidature. Il faut noter que, selon la Constitution, ce délai de trois mois pourrait être prolongé de trois autres mois en cas de force majeure.
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