Approvisionnement gazier à long terme de l’Europe : L’Algérie conservera son statut d’important fournisseur

Avec des niveaux de production de gaz naturel importants, faisant du pays le leader africain et fournisseur important du marché européen, l’Algérie devrait conserver ce statut à long terme. Ce sont les prévisions du Forum des pays exportateurs de gaz (GECFGECF Forum des pays exportateurs de gaz) qui, dans son dernier rapport, a signalé une forte demande mondiale en gaz naturel, dont le rôle vital a été démontré encore une fois.
« L’Algérie devrait conserver son statut d’important fournisseur de gaz naturel du marché européen tant par le biais des exportations via les gazoducs que par le gaz naturel liquéfié (GNL) jusqu’à 2050 », est-il affirmé dans la 8e édition du rapport « GECF Global Gas Outlook 2050 ». Le GECF a rappelé que l’Algérie est le principal fournisseur de gaz de l’Europe du Sud, assurant environ 70 % de ses exportations vers ce marché via les gazoducs, et les 30 % restants sous forme de GNL.
En 2022, l’Algérie a exporté au total 52 milliards de m3 de gaz naturel, à travers les gazoducs et sous forme de GNL, selon la même source, qui assure que la majorité des expéditions algériennes de GNL étaient dirigées vers l’Europe.
En quantité, l’Algérie a exporté au total 10 millions de tonnes de GNL, avec environ 9,2 millions de tonnes fournies à l’Europe, en se plaçant comme quatrième plus grand fournisseur de GNL du Continent européen, sachant que l’UE importe du gaz par gazoducs en provenance de cinq pays, à savoir l’Algérie, l’Azerbaïdjan, la Libye, la Norvège et la Russie.
Durant l’année 2022, les importations totales de gaz par gazoducs de l’UE ont atteint 203 milliards de m3, marquant un déclin précipité de 26 % par rapport à 2021.
Le rapport a, en outre, évoqué la place qu’occupe l’Algérie sur le Continent africain, qui se place en tête en matière de production de gaz naturel, suivie par la Guinée équatoriale et la Libye.
« L’Algérie a augmenté son approvisionnement en gaz naturel grâce au développement des champs matures et à l’accélération de l’exploitation des nouvelles découvertes réalisées par la Sonatrach », a-t-on précisé, notant l’augmentation notable de la production algérienne en gaz naturel. Cette dernière est passée de 85 milliards de m3 en 2019 à 101 milliards de m3 en 2022, propulsée principalement par l’agrandissement du champ de Hassi R’mel.
Selon le GECF, la production algérienne de gaz naturel devrait se maintenir à un niveau de 100 milliards de m3 d’ici à 2030. En matière d’efforts déployés pour augmenter la production, le GECF a fait état de nouvelles découvertes à proximité du plus grand champ gazier du pays, à savoir Hassi R’mel, qui permettent d’ajouter une quantité de 3,5 milliards de m3.
Industrie gazière : nécessité d’augmenter les investissements
Par ailleurs, le rapport est revenu sur la demande mondiale de gaz naturel, laquelle devrait augmenter dans les années à venir, réitérant le rôle vital de cette énergie qui est appelée à accompagner la transition énergétique mais aussi jouer un rôle dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre. « Le gaz naturel apparaît comme un partenaire crucial pour faciliter des transitions énergétiques justes, ordonnées et équitables », est-il précisé dans la « GECF Global Gas Outlook 2050 ».
La demande mondiale devrait aussi connaître une augmentation considérable les années à venir. Elle devrait passer de 4 015 milliards de m3 en 2022 à 5 360 milliards de m3 en 2050, soit une croissance de 34 %. La contribution du gaz naturel au mix énergétique mondial passera, quant à elle, de 23 % actuellement à 26 % d’ici à 2050. L’expansion de la demande de gaz naturel réside principalement dans le secteur de la production d’énergie (électricité), selon le GECF, qui s’est basé sur l’augmentation de la population mondiale, mais aussi dans le domaine de l’urbanisation.
Une augmentation de la demande qui doit être accompagnée de l’investissement. L’investissement global requis pour répondre à la demande mondiale sur le gaz d’ici à 2050 est estimé à 8 900 milliards de dollars pour l’exploration et le développement, selon le GECF, qui a signalé une hausse significative de 22 % d’investissements pétroliers et gaziers en amont pour assurer la sécurité énergétique, conséquence de la crise énergétique de 2022. « L’Afrique, à elle seule, nécessite un investissement de 1 100 milliards de dollars pour parvenir à une croissance substantielle de la production dans la région », a-t-on précisé.
La production offshore de gaz naturel devrait croître à un rythme plus rapide que la production de gaz terrestre, avec un taux annuel moyen de 1,6 %. Elle atteindra 1 800 milliards m3 en 2050. A l’inverse, la production terrestre (onshore) de gaz naturel devrait connaître un taux de croissance modeste de seulement 0,8 % par an, selon les prévisions du GECF, qui affirme que le GNL est appelée à dominer le marché du gaz et devrait dépasser le commerce des gazoducs de longue distance à partir de 2026.
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