Appel aux autorités à reconnaître «dès maintenant» l’Etat de Palestine
Des parlementaires belges ont dénoncé l’occupation et la colonisation des territoires palestiniens par l’Israël, qui « constitue aujourd’hui le principal obstacle à la paix entre Palestiniens et Israéliens » et ont appelé les autorités Belges à reconnaître dès maintenant l’Etat de Palestine, ont rapporté des médias locaux lundi.
« La Belgique se grandirait à jouer un rôle précurseur au sein de l’Union européenne en reconnaissant dès maintenant l’Etat de Palestine et apporter ainsi une pierre à l’édifice de la paix entre Palestiniens et Israéliens », affirment ces parlementaires qui ont participé, début novembre, à une mission en Palestine et en Israël, organisée par le Centre national belge de la coopération au développement (CNCD), selon le site de la Radio-Télévision Belge Rtbf.
« Nous estimons qu’il est temps que la Belgique emboîte le pas à la Suède », ajoutent-t-ils, estimant qu’une telle décision de reconnaissance bilatérale ne serait que la conséquence logique de la position adoptée par la Belgique en faveur de l’accession de la Palestine au statut d’Etat observateur aux Nations Unies en 2012 et de son admission comme Etat membre de l’UNESCO, un an auparavant.
Au total, 134 pays dans le monde ont reconnu la Palestine, selon l’Autorité palestinienne. La Suède est le seul pays de l’Union européenne à avoir reconnu jusqu’à présent la Palestine, le 30 octobre, une décision qualifiée d’historique.
Concernant la colonisation israélienne qui constitue aujourd’hui « le principal obstacle à la paix entre Palestiniens et Israéliens », selon les parlementaires, qui soulignent que « sans l’adoption de mesures effectives cherchant à obtenir son arrêt et son démantèlement, toute solution durable au conflit demeurera illusoire ».
Lors de cette mission, les membres de cette délégation, formée de députés européens, fédéraux, wallons, flamands et Ecolos, affirment qu’ils avaient « pu mesurer toute l’étendue des conséquences de l’occupation et de la colonisation des Territoires palestiniens par Israël ».
« En tant qu’élus et citoyens, cette situation n’a pu que heurter notre conscience, soucieuse du respect des droits de la personne et du droit international », ont-ils déploré.
Depuis le Plan de partage des Nations Unies adopté en 1947, la délégation estime qu’« il manque un Etat au Moyen-Orient : l’Etat de Palestine ».
En 1948, l’occupant israélien n’a demandé aucune autorisation pour proclamer unilatéralement son indépendance et son admission comme Etat membre des Nations Unies s’est fait rapidement, dès 1949.
« Pourquoi n’en est-il toujours pas de même pour la Palestine ? », ont-ils interrogé, précisant que « l’Etat de Palestine a déjà été reconnu par plus d’une centaine de pays dans le monde, en Asie, en Amérique latine et en Afrique. Pourquoi les Etats occidentaux refusent-ils pour la plupart de faire de même, alors qu’ils approuvent pourtant le droit du peuple palestinien à l’autodétermination ? ».
L’accomplissement de ce droit « ne doit pas dépendre du bon vouloir israélien ou de l’issue d’hypothétiques négociations », ont-il encore ajouté, affirmant que « malgré la paralysie du Conseil de sécurité sous l’effet du veto américain, l’Union européenne et ses Etats membres disposent de certaines marges de manœuvre ».
« Un Etat de Palestine reconnu doit au contraire constituer le point de départ de toutes négociations, qui n’ont vocation à porter que sur les modalités de la fin de l’occupation ».
Alors que le processus de paix israélo-palestinien, au point mort depuis 2000, semble au plus mal, la nouvelle chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a estimé récemment lors d’une visite en Israël et en Palestine, qu’il fallait un Etat palestinien. Elle a affirmé qu’elle discuterait avec chacun des pays membres de l’Union européenne d’une possible reconnaissance.
Au sein de l’UE, la Suède a la première franchi le pas. Déjà le 13 octobre le Parlement britannique avait adopté une résolution votée à une écrasante majorité pour que son gouvernement prenne une décision identique. Et la question sera bientôt à l’ordre du jour des parlements espagnol et français.