Appel à la fermeture des écoles pour 15 jours
Après plus de deux semaines de la rentrée des classes, l’Union nationale des parents d’élèves (UNPE) appelle à la fermeture des écoles pour une durée de 15 jours, notamment après la hausse spectaculaire du nombre de cas de contamination à la Covid-19.
Depuis le début de la crise sanitaire, l’ensemble de la famille éducative a à cœur de faire fonctionner l’école pour préserver l’apprentissage et la scolarisation des élèves. Leur priorité est que l’école reste ouverte, car une nouvelle fermeture aurait des conséquences scolaires et sociales dramatiques.
Toutefois, et afin de préserver la santé des élèves et du personnel, l’Union nationale des parents d’élèves appelle le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, à fermer temporairement les écoles, et ce pour une durée de 15 jours, surtout que l’Algérie enregistre des taux record de contamination au nouveau coronavirus.
«Après avoir béni en tant qu’Union nationale des parents d’élèves la rentrée scolaire décidée par le ministère de l’Education nationale en concertation avec les partenaires sociaux (…), et au vu de l’augmentation des cas de contamination par la Covid-19, nous demandons au Premier ministre de fermer les écoles pour une durée de 15 jours, afin de permettre au ministère de l’Education nationale et à la communauté de l’éducation de travailler à assurer tous les moyens pour l’application du protocole sanitaire et combler les manques observés lors de la rentrée scolaire courante», a indiqué l’UNPE dans un communiqué publié sur sa page Facebook.
«Nous n’avons pas les moyens pour appliquer le protocole !»
Pour leur part, les syndicats de l’éducation dénoncent déjà un manque flagrant de moyens de prévention, d’où la non-application du protocole sanitaire au sein des établissements scolaires. Contacté par le Jeune Indépendant, le pédagogue et syndicaliste Bachir Hakem estime que plusieurs établissements scolaires souffrent de manque de moyens, ce qui entraîne, selon lui, des carences dans l’application du protocole sanitaire.
«Certains établissements seront sûrement en fermeture forcée s’il n y a pas de renforcement du protocole sanitaire», a-t-il indiqué. M. Hakem a fait savoir qu’en plus du risque de contamination, des enseignants se plaignent déjà du volume horaire hebdomadaire. Il ne manque pas d’afficher ses inquiétudes quant au déroulement de l’année scolaire, comme prévu par le ministère de l’Education dans le cas où les écoles venaient à être fermées car, selon lui, toute perturbation, cette année, risque d’entraîner indubitablement une année blanche.
Pour le syndicaliste, la Covid-19 et toutes les mesures prises par la tutelle n’ont fait que favoriser les écoles privées. Ces dernières, dit -il, ne sont pas dérangées par le protocole sanitaire dans la mesure où, généralement, les classes ne dépassent pas 15 élèves. «Ils sont en train d’encourager l’inégalités des chances entre les enfants d’un même pays, et c’est un crime», estime-t-il.
Il convient de rappeler que, cette année, la rentrée scolaire a eu lieu en deux phases. La première, celle du cycle primaire, a eu lieu le 21 octobre dernier, et pour les paliers moyen et secondaire, la rentrée a eu lieu le 4 novembre courant. Quelque 10 millions d’élèves sont concernés par la rentrée scolaire de cette année, qui intervient dans un contexte marqué par la pandémie du coronavirus. Notons également que, depuis la rentrée des classes, plusieurs écoles primaires ont été fermées dans plusieurs wilayas suite à l’enregistrement de cas suspects de Covid-19.