Apnée du sommeil : Une pathologie mortelle

L’apnée du sommeil est une pathologie très fréquente, grave et même mortelle et sous-diagnostiquée. Ces dernières années, elle prend de l’ampleur en Algérie. Or, du fait de l’absence de statistiques, il est difficile de déterminer la vraie teneur de cette maladie. C’est ce qu’a déclaré le Pr Nadia Zitouni, spécialiste en médecine interne.
Lors d’une journée de sensibilisation organisée ce dimanche à Alger, portant sur le diagnostic précoce du diabète et de l’apnée du sommeil, le Pr Nadia Zitouni, spécialiste en médecine interne, a indiqué que le syndrome de l’apnée du sommeil est une pathologie très fréquente, grave et même mortelle, et « malheureusement sous-diagnostiquée ». Selon elle, la maladie prend de l’ampleur en Algérie ces dernières années, mais par manque de statistiques, il est difficile de déterminer la vraie teneur de la maladie.
Elle a expliqué que ce syndrome, qui touche les enfants et les adultes, en particulier de sexe masculin, est à l’origine d’un collapsus des voies aériennes supérieures pendant le sommeil qui, par la suite, va provoquer une tachycardie.
Le Pr Zitouni a mis en exergue les conséquences de cette maladie grave qui est à l’origine de morts subites, des infarctus du myocarde et des accidents vasculaires cérébraux ischémiques.
En parlant des signes, la spécialiste a indiqué que la personne atteinte de cette pathologie présente plusieurs symptômes, notamment le ronflement nocturne, la somnolence pendant la journée et la sensation d’étouffement pendant le sommeil.
« Les malformations de la sphère ORL, l’obésité, les problèmes endocriniens, l’hypertension artérielle et le diabète sont des facteurs en faveur de cette pathologie. Le malade qui a ce syndrome a un sommeil perturbé et le lendemain, il présente des céphalées, un manque de concentration et une perte de libido chez l’homme », a-t-elle ajouté.
En matière de diagnostic, le professeur a déclaré qu’en premier lieu, l’interrogatoire est indispensable, suivi d’examens complémentaires, à savoir l’oxymètre de dépistage et un enregistrement placé à la maison qui va permettre de savoir si le patient est touché ou non par le syndrome de l’apnée du sommeil. « Si c’est le cas, il doit être hospitalisé pendant 24 heures et au cours de son séjour, il devra passer soit une polygraphie, soit une polysomnographie », a-t- elle souligné.
Il convient de noter que l’apnée du sommeil ou syndrome d’apnée–hypopnée obstructive du sommeil (SAHOS) est un trouble de la ventilation nocturne dû à la survenue, anormalement fréquente, de pauses respiratoires. Ce syndrome est dû à des épisodes répétés d’obstruction des conduits respiratoires de l’arrière-gorge.
De son côté, le Dr Amina Meznegh, également spécialiste en médecine interne, a estimé que cette journée, consacrée aux patients atteints de diabète, va leur permettre d’acquérir de précieux conseils, surtout concernant les complications engendrées suite à cette maladie. « Les complications sont le souci majeur des médecins et des malades. Le diabète peut atteindre les yeux, les reins et les membres inférieurs, surtout les vaisseaux et le cœur », a-t-elle ajouté.
Le rôle important de la sensibilisation
Selon la spécialiste, la sensibilisation est très importante pour les sujets diabétiques et non diabétiques qui, eux aussi, bénéficient des conseils et de dépistage, en particulier pour les cas de diabète méconnus. Urines assez fréquentes et sensation de soif sont les symptômes les plus courants, en plus des antécédents de diabète dans la famille.
La chargée de communication de l’hôpital Salim-Zemirli, à Alger, Wafaa Bel Abidi, a fait savoir que cette rencontre a connu un afflux important des citoyens venus s’informer sur le diabète. Elle a évoqué la hausse enregistrée des cas de diabète, laquelle fait froid dans le dos. « Le diabète est l’une des causes du syndrome de l’apnée du sommeil qui a touché une partie importante de la population, entraînant, dans certains cas, la mort », a-t-elle affirmé.
Il convient de rappeler qu’une augmentation affolante du nombre de diabétiques a été enregistrée durant ces dernières années : plus de 3 millions de cas, en particulier chez les jeunes et les enfants. Ce chiffre connaîtra prochainement une hausse, selon les rapports de l’Organisation mondiale de la santé. C’est ce qu’a déclaré, sur les ondes de Radio Sétif, Rachid Malek, professeur et chef de service de médecine interne à l’hôpital de Sétif, mais aussi représentant de l’Algérie auprès de la Fédération internationale du diabète.
Aujourd’hui, le diabète est une pandémie mondiale qui touche plus de 425 millions de personnes, et ce chiffre augmente chaque année. En Algérie, la prévalence est estimée à 14,4 %. Invité de Radio Sétif, Rachid Malek, professeur et chef de service de médecine interne à l’hôpital de Sétif, mais aussi représentant de l’Algérie auprès de la Fédération internationale du diabète, a fait état de l’augmentation alarmante du nombre de diabétiques (3 millions de cas), en particulier chez les jeunes et les enfants. Ce chiffre, d’après les rapports de l’OMS, connaîtra une hausse dans les prochaines années. Il pourrait atteindre 4 millions de cas. Il a précisé que 90 % des malades sont atteints de diabète de type 2, et cela concerne uniquement les adultes. « Cette augmentation est due principalement au facteur de l’obésité, qui est devenu aujourd’hui un phénomène étrange, en particulier chez les jeunes ».
Les derniers chiffres de la Fédération internationale du diabète (FID) sur la progression du diabète dans le monde, mais aussi en Algérie, font froid dans le dos. La FID a déclaré que le diabète est une pathologie endémique qui menace la santé mondiale. Tous les indicateurs sont au rouge. Dans sa dernière publication, l’Atlas de la FID a noté que la prévalence de cette maladie chronique dans le monde est passée à 9,3 %, soit 463 millions de diabétiques en 2019. Le taux est passé du simple au double par rapport à l’an 2000, qui était alors de l’ordre de 4,9 %, soit 151 millions de patients.
En 2045, le monde comptera 700 millions de diabétiques. Les données épidémiologiques de l’Algérie sont incluses dans le chapitre Mena (Middle East and North Africa), où la prévalence du diabète augmente de manière exponentielle. Ce constat alarmant a été constaté par des diabétologues et des internistes présents lors d’une rencontre consacrée à la présentation des résultats des enquêtes menées par les experts de la FID sur le diabète.
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