Annaba: trafic aux portes des cimetières

Un trafic honteux a atteint son paroxysme jusqu’à toucher les cimetières, où l’enterrement est devenu payant par des personnes sans foi ni loi. Ainsi, après les gardiens de véhicules qui s’étaient autoproclamés maîtres des lieux de stationnement à travers les différentes rues de la Coquette, voici qu’une autre catégorie
de jeunes personnes a accaparé des lieux de « repos éternel ».
Pour enterrer un mort, il faut mettre la main à la poche. L’inhumation d’un proche à Annaba est devenue un marché lucratif pour certains énergumènes. Les trafiquants macabres opèrent aux alentours des cimetières en imposant leur diktat aux familles des morts : payer la tombe de leur proche.
Surtout si elles souhaitent obtenir une parcelle bien placée. Pis encore, même les voitures du cortège funèbre sont obligées de payer cinquante dinars pour le stationnement.
Pour les morts, les tarifs varient selon la situation ; s’il s’agit de la réouverture d’ancienne tombe où sont inhumés des aïeux, le prix est de trois mille dinars. Quant à l’ouverture d’une nouvelle tombe, le prix est plus exorbitant ; il peut aller jusqu’à cinq mille dinars, car il se négocie selon l’emplacement.
A l’entrée du cimetière, la tombe coûtera sept mille dinars, au centre quatre mille dinars, et au fond du cimetière deux mille dinars. Il faut signaler que le profane visitant le cimetière pour l’enterrement d’un proche est très vite rattrapé par les « démarcheurs macabres » qui lui proposeront des solutions.
En outre, il faut bien noter que le cimetière de Bouhdid à Annaba est saturé, et il n’y a plus de place que pour les familles qui ont acheté leurs parcelles « El Haoudha » et c’est le cas du cimetière de « Zaghouan » saturé à son tour, sauf pour les familles ayant leurs « Haoudha ».Un état de fait qui n’a pas laissé indifférentes les autorités locales qui ont mis à la disposition de la population d’Annaba le cimetière de Bouguentas.
Enfin, il faut signaler que ces trafics d’un genre particulier s’opèrent loin de la vigilance des services de sécurité. Pour certains membres, contactés, de parents décédés et qui ont mis la main à la poche pour un « enterrement heureux », il s’agit de « gestes d’honneur en la mémoire du défunt pour qu’il ne soit pas enterré dans des crevasses ou sous les herbes sauvages ».
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