Annaba : manifestation contre le système

Plusieurs milliers de citoyens provenant des 12 communes de la wilaya d’Annaba ont manifesté hier contre le système politique en place. Le célèbre Cours de la Révolution, principale place des revendications citoyennes, n’arrivait pas à contenir autant de monde.

Les incarcérations d’Ahmed Ouyahia, d’Abdelmalek Sellal, d’Amara Benyounès et des hommes d’affaires soupçonnés de corruption semblent ne pas atténuer la colère citoyenne contre les tenants du pouvoir. Au contraire, la mise sous mandat de dépôt des deux anciens chefs de gouvernement, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, a été perçue par les manifestants comme une première grande victoire de leurs revendications contre le système, et c’est à juste titre que le nombre des protestataires a augmenté hier. Ces derniers ont continué de scander : « Système dégage ! », « Bensalah et Bedoui, dégagez ! », « Non pour un pouvoir militaire, oui pour un Etat civil ! », « Non au dialogue avec Bensalah ! », « Oui pour une période transitoire ! », et surtout ce slogan qui a été scandé à tue-tête des centaines de fois : « 7 et 8 démocratia ! ».

Le richissime député Bahaeddine Tliba a été vilipendé par les manifestants qui ont jurés de le chasser de la ville d’Annaba : « Essarek, Essarek Tliba oukhrej min Annaba » ( Tliba, voleur, sort de la ville d’Annaba !). Il faut signaler que pour ce 17e vendredi, le ton de colère des manifestants contre le chef d’état-major, Gaid Salah, a changé : « Ya El-Gaïd, kemel el gueddam ou nehi el assibate ! » (El-Gaïd, continue de l’avant et détruit les bandes de voleurs ! », ont-ils scandé avant de continuer :« Djeich-chaab, khaoua khaoua ! » Enfin, ce 17e rendez-vous populaire s’est déroulé dans le calme, mais avec beaucoup d’interrogations pour des manifestants que nous avons interrogés : « A quand des élections présidentielles, à quand une période de transition, à quand une 2e République, comment va-t-on s’en sortir ? », se sont-ils interrogés.