Annaba : Acte 16 de la protestation contre le système

Pour ce seizième vendredi, la protestation des habitants d’Annaba contre le système politique, toujours en place, n’a pas faibli. Malgré une température élevée, les manifestants sont sortis après la prière hebdomadaire pour se regrouper en masse sur le Cours de la Révolution et scander à tue-tête les slogans habituels contre le régime politique en place. « Makanch hiwar maâ el issaba ! », « dégagez, oust, le peuple ne veut plus vous voir ! », « le peuple khawa khawa oua el Gaid Salah khana ! », « Appliquez 7 et 8 et l’Algérie sera souveraine ! », « Nous voulons un Etat civil et non militaire ! », ont scandé les manifestants.
Prenant la parole tour à tour, plusieurs animateurs bien connus du hirak ont tenu à signaler, apparemment à l’adresse du pouvoir en place, que le mouvement de protestation va continuer et ne s’arrêtera pas : « Manach habssine ya issaba (on ne va pas s’arrêter bande de comploteurs !) , vous partirez et on vous le jure que vous partirez, c’est la volonté du peuple ! », ont-ils déclaré avant de proposer de boycotter la saison estivale. « Makanach seyahi oua chaâb damr (Pas de tourisme alors que le peuple en a marre ! ».
D’autres, parmi les animateurs, ont proposé une grève générale de toutes les activités de la wilaya d’Annaba. Proposition qui a été largement applaudie mais qui ne semble pas faire l’unanimité des propriétaires des commerces implantés sur le Cours de la Révolution. L’un d’eux nous déclarera : « Moi je suis avec le hirak, mais stopper nos activités en haute saison c’est insensé (…) Nous pouvons continuer le hirak mais sans grève ! ».
Ce qu’il faudrait retenir de ce 16e vendredi de protestation, c’est que la volonté des manifestants reste toujours inébranlable continuer les revendications populaires, à savoir en priorité la destruction du système avant toute autre action politique. Mais il semblerait aussi que le courant populaire de protestation est encore à la recherche d’autres moyens de persuasion capable de faire fléchir « l’increvable système », comme nous le dira aâmi Saïd, un centenaire qui n’a raté aucun vendredi de protestation.
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