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Culture

Anep: L’œuvre et l’héritage d’Assia Djebar à l’honneur

Anep: L’œuvre et l’héritage d’Assia Djebar à l’honneur

L’Entreprise nationale de communication, d’édition et de publicité (Anep) a organisé samedi soir une rencontre en hommage à l’écrivaine Assia Djebar, à la librairie Chaib Dzair. L’événement a réuni des spécialistes et des passionnés de littérature, de linguistique et de cinéma pour célébrer l’œuvre et l’héritage de cette figure marquante de la scène artistique algérienne.

Fatma Zohra Mebtouche Nedjai, sociolinguiste et professeure à l’École Supérieure des Beaux-Arts d’Alger, a souligné lors de la rencontre, la vaillance de Assia Djebar à mettre en lumière le rôle de la femme surtout durant la guerre d’Algérie. Elle a transporté, selon l’intervenante, ces voix au-delà des frontières. Elle a cité des exemples tirés des romans d’Assia Djebar tels que « L’Amour, la fantasia » (1985), « Les Enfants du nouveau monde » (1962) et « La Femme sans sépulture » (2002).

La même intervenante se penchera ensuite, sur le travail d’Assia Djebar, qui raconte avec son âme, le relationnel des familles algériennes. « Assia Djebar sonde les profondeurs du silence et de la soumission féminine, des relations fraternelles ainsi que du rapport entre la belle-mère et la belle-fille, souvent marquées par une injustice. Elle met également en lumière la dynamique entre l’oppresseur et l’opprimé, rendant hommage aux moudjahidates et moudjahidines à travers le personnage héroïque de Zoulikha »

De son côté, Abdelhamid Bourayou, linguiste et président du jury de la 6e édition du grand prix Assia Djebar du Roman, a également exprimé son admiration pour la plume de Assia Djebar. Il a décrit la sensibilité personnelle présente dans ses œuvres, révélant la relation de l’algérien avec sa société et son environnement, la transition d’une société rurale à la citadinité, la nostalgie et des frustrations collectives.

Selon lui, « Assia Djebar a exprimé la souffrance de l’individu assoiffé de liberté, dépassant les stéréotypes habituels des productions artistiques en posant des questions importantes qui approfondissent la réflexion ». L’intervenant a aussi évoqué le problème de la traduction auquel fait face la littérature algérienne. « L’Etat doit aujourd’hui, soutenir la traduction car le fardeau ne peut être endossé par les éditeurs ».

Ahmed Bedjaoui, universitaire, producteur et critique de cinéma, a mis l’accent sur l’expérience cinématographique d’Assia Djebar à travers ses films « La Nouba des femmes du Mont Chenoua » (1977) et « La Zerda ou les Chants de l’oubli » (1978). « Elle était passionnée de cinéma et comptait parmi les admirateurs les plus fervents de la philosophie et de la sensibilité des écrivains, cinéastes et artistes tels qu’Ingmar Bergman et Pier Paolo Pasolini. Elle a été inspirée par leur capacité à faire de la narration un espace cinématographique et théâtral » a-t-il mentionné.

Et d’ajouter : « C’est pourquoi sa découverte du cinéma était riche en images et en imagination. Elle s’est nourrie de ses connaissances personnelles, de sa culture locale et de son désir de raconter une partie de la mémoire collective dans une langue nouvelle, enrichie de sa sensibilité artistique subtile et de sa connaissance des origines de la musique andalouse ».



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