Anarchie, vétusté, insécurité : Les transports en commun mis à l’index

Vétusté, anarchie, surcharge, insécurité, comportements indécents envers les usagers et insalubrité. Telles sont les caractéristiques des transports en commun en milieu urbain, surtout dans la capitale. Une situation qui a poussé les citoyens à revendiquer la généralisation des bus publics et en finir avec ces carcasses.
Sur les réseaux sociaux, les citoyens ne cessent de se plaindre de l’état critique des transports en commun desservant plusieurs lignes au niveau de la capitale. Plusieurs campagnes circulent ces derniers temps, sur Facebook notamment, appelant à l’urgence de remplacer ces bus privés par des bus publics.
En effet, parmi les centaines de bus circulant quotidiennement à Alger, une bonne partie sont dans un état de vétusté et d’insalubrité très avancé. Qui n’a pas remarqué la présence de ces carcasses métalliques rouillées, dégageant un flot de fumée noire. Ce qui est étonnant, c’est que ces bus vétustes continuent de circuler librement et de transporter des voyageurs dans des conditions lamentables. Les usagers de ces transports en commun estiment que l’état de ces bus est à déplorer, notamment en matière de propreté. « Les vitres sont cassées et les chaises déchirées, sans parler du mépris des propriétaires de ces bus envers les clients, et ce quotidiennement. Et tout ça au vu et au su des autorités concernées », a déploré l’un des usagers des bus desservant la ligne El-Harrach – Alger.
Ces bus, appelés par les usagers « Sonacome », circulent toujours, mettant la vie des gens en danger. Il faut dire que l’absence d’une culture de dénonciation a encouragé le laisser-aller et aggravé davantage la situation. Les citoyens ne pensent jamais à se déplacer vers les directions du transport pour dénoncer ces dépassements.
Par contre, sur les réseaux sociaux, les choses ont commencé à bouger. Un groupe d’internautes commence à lancer des campagnes pour mettre à nu la situation des transports en commun à travers toutes les wilayas du pays. Les usagers de ces transports en commun trouvent que le déplacement dans les bus appartenant au secteur public, à savoir ceux de l’Entreprise de transport urbain et suburbain d’Alger (ETUSA), est meilleur.
Par contre, ils déplorent le fait que celle-ci n’assure pas toutes les destinations. Plusieurs usagers ont mis en valeur le confort de ces bus et le comportement respectueux des travailleurs de l’entreprise. « Je me sens vraiment en sécurité dans les bus de l’ETUSA. Je sais que ses mécaniciens font des révisions quotidiennes pour les bus », a indiqué l’un des habitués des bus de l’ETUSA. « J’encourage la généralisation des bus publics et la fin du diktat du secteur privé. Ce dernier ne pense qu’à se remplir les poches. Le confort du citoyen est le dernier de leurs soucis », a-t-il poursuivi.
Contacté par le Jeune Indépendant, le président de l’Association nationale de sécurité routière « Tariq Essalama » et président de l’Organisation nationale des transporteurs algériens, Hocine Bouaraba, a indiqué que pour mettre fin à ces bus vétustes, il faudrait que l’Etat suive la même stratégie qu’avec l’ETUSA, notamment avec l’octroi de subventions. Il a regretté que les transporteurs privés ne soient pas concernés par les aides qu’accorde la Caisse pour le remboursement des transporteurs, alors que l’Entreprise publique du transport urbain et suburbain (ETUSA) profite largement de ce fonds, et ce en dépit du fait qu’elle n’assure le transport que de 5% du total des voyageurs transportés par jour. Le même responsable a rappelé que les transporteurs privés transportent plus de 12 millions de voyageurs par jour.
Prenant la défense des transporteurs privés, M. Bouaraba a estimé que ces derniers sont aussi des citoyens qu’il faut aider à travers des subventions. De ce fait, le représentant des transporteurs a recommandé aux autorités d’adopter une stratégie de renouvellement du parc national, tout en accordant des crédits aux transporteurs. « Le transporteur ne peut, à lui seul, acquérir un bus tout neuf », a-t-il souligné.
Interrogé sur l’anarchie qui règne dans le secteur, M. Bouaraba a répondu que la situation incombe aux responsables, au niveau des wilayas, qui doivent élaborer des schémas de transport pour chaque localité. Dans ce cadre, il a fait savoir que certaines destinations sont bien desservies alors que d’autres ne le sont pas. Selon M. Bouaraba, il faut mettre en place un plan inter-wilaya.
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