Analyses médicales de base en officines : Le Snapo défend ses «droits»

Le Syndicat national des pharmaciens d’officines (SNAPO), défend le droit des pharmaciens de réaliser des analyses médicales de base au niveau des officines, affirmant que cette pratique est légale et fait partie de leur domaine de compétences. C’est ce qu’a indiqué le président du Snapo Dr Messaoud Belambri.
Suite à la polémique née entre les laboratoires d’analyses médicales et les pharmaciens d’officines sur le fait de la légalité de la pratique d’analyses biologiques médicales de base au sein des pharmacies, le président du Snapo, Dr Messaoud Belambri, contacté par le Jeune Indépendant, affirme que « sur le plan de la formation, de la compétence et de la loi, le pharmacien d’officine a le droit et la vocation d’effectuer des analyses médicales biologiques de base ».
Il conforte ses propos en soulignant que dans le statut des pharmaciens au niveau des structures hospitalières publiques, parmi les quatre tâches principales qui leurs sont attribuées par décret, il est cité les services liés à la santé dont celui d’effectuer des analyses médicales de base.
Quant au fait que les biologistes des laboratoires d’analyses contestent le droit aux pharmaciens d’officines d’effectuer ces analyses, le président du Snapo réplique « que les biologistes qui possèdent des laboratoires d’analyses médicales contestent ce droit aux pharmaciens sous prétexte de la nouvelle loi 18/11. Au Snapo, on ne demande pas à ce que les pharmaciens puissent exploiter des laboratoires et faire de la concurrence déloyale », dit-il, enchainant que « si on se réfère à la loi 18/11 dans son article 179, il est souligné que les pharmaciens sont appelés à réaliser certains services liés à la santé et les analyses médicales de base font parties de ces services de santé ».
Le président du syndicat des pharmaciens tient à ajouter que « depuis toujours, les pharmaciens ont été formés pour avoir les compétences requises et nécessaires pour effectuer des analyses médicales de base et notamment en officines », rappelant « que la précédente loi de la santé 85/05 faisait même obligation aux pharmaciens de réaliser ces analyses au niveau des officines ».
Il commente aux sujet des démarches et des appels lancés pour interdire la pratique de ces analyses au niveau des officines qu’« interdire aux pharmaciens de faire des analyse de base, cela serait renier la vocation des pharmaciens et cela serait carrément ignorer leurs compétences et priver les citoyens de services de santé que le pharmacien est apte et appelé à réaliser ».
Le président du Snapo tient à souligner qu’en tant que syndicat, il défend fermement le principe que le pharmacien d’officine puisse pratiquer une liste d’analyses élémentaires et d’orientation à l’exemple de la glycémie, du cholestérol, des test de grosses, le groupage sanguin et le FNS qui entre dans le cadre de sa formation et de ses compétence. « En vue de prendre en charge les citoyen et d’assurer les services de proximité des services de santé, il est aberrant qu’un citoyen pour un groupage ou une glycémie loue un taxi et parcourt une distance de plusieurs kilomètres pour faire des analyse de base », souligne-t-il
Le Syndicaliste rappelle que dans le cadre de ces services liés à la santé, les pharmaciens d’officines contribuent depuis des années aux campagnes de vaccination contre la grippe et ont même participé à celle contre la Covid. Il ajoute concernant les pratiques d’analyses médicales que lors de la pandémie de la Covid, les pharmaciens ont été autorisés à pratiquer les tests antigéniques du dépistage du coronavirus.
Abordant le fait que les pharmaciens puissent continuer à réaliser lesdites analyses en toute sérénité, il souligne que « ce qu’on demande, c’est que les pharmaciens puissent, lorsqu’ils le souhaitent et lorsqu’il y a utilité, pratiquer ces analyses biologiques de bases, en référence justement à la loi sanitaire 18/11, et en référence aux recommandation de l’Organisation mondiale de la santé qui appelle à diversifier les services et les activités au sein de l’officine, vu que le citoyen a besoin d’être pris en charge sur plusieurs plans par le pharmacien, en raison de la proximité et l’accessibilité aux officines ».
Messaoud Belambri conclut son argumentaire en soulignant qu’«en tant que pharmaciens, nous sommes tout à fait dans notre mission et dans notre rôle et compétence de réaliser des services pareils, Il faut comprendre que le pharmacien n’est pas un magasinier qui est là juste pour vendre des médicaments. Le pharmacien est là pour assurer des services de santé comme le dit notre loi sanitaire, comme le recommande l’OMS et comme le font tous les pharmaciens du monde ».
Pour rappel, la polémique entre les laboratoires d’analyses médicales et les pharmaciens d’officines est monté d’un cran, le 11 septembre dernier, suite à l’instruction du ministère de la Santé de lever les sanctions contre les pharmaciens qui réalisent des analyses médicales de base et qui annonce qu’un groupe de travail est installé pour définir les modalités de réalisation des analyses au niveau des officines.
Cette décision a été suivie, mercredi dernier, par un sit-in des biologistes médicaux devant le ministère de la Santé. Suite à cette action de protestation, des représentants du Syndicat algérien des laboratoires d’analyses médicales (SALAM) et de l’Association nationale des laboratoires d’analyses médicales (ALAM) ont été reçus par le chef de cabinet et l’inspecteur général du ministère de la Santé.
Lors de ces rencontres, les biologistes avaient exprimé leur déception suite à la levée des sanctions contre les pharmaciens incriminés et ont appelé à l’application des articles 251, 252 et 253 de la loi sanitaire 18/11.
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