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Nationale

Amar Saâdani entendu par la police française pour blanchiment d’argent

Amar Saâdani entendu par la police française pour blanchiment d’argent

La police française enquête sur l’origine de l’argent qui a permis au secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, d’acheter à tour de bras des appartements en France. L’information a été révélée hier par le journal arabophone El Fadjr.

Le communiqué signé par la Commission de fidélité à Belkhadem (Wafa), qui compte parmi ses membres des députés, des sénateurs et des membres du comité central, précise la date, le lieu et le temps de ces interrogatoires qui ont duré plus de 4 heures. Selon ce communiqué, le secrétaire général du FLN a été entendu par la police judiciaire de Paris le 21 août, laquelle mène une enquête sur des soupçons de blanchiment d’argent et d’enrichissement illicite qui pèsent lourdement sur lui.

La Brigade de lutte contre le blanchiment d’argent a agi à la demande du parquet, lequel a enregistré le 29 juin dernier une plainte contre Amar Saâdani déposée par l’ex-candidat à la candidature à la présidentielle algérienne du 17 avril dernier, Rachid Nekkaz.
Ce dernier a mené sa propre enquête sur les biens d’Amar Saâdani à Paris, confirmant ainsi les révélations faites par le journaliste d’investigations Nicolas Beau, dans le journal Mondafrique, lequel avait fait état de la possession d’Amar Saâdani de deux appartements à Paris d’une valeur de 300 millions d’euros. Nekkaz a réussi à situer ces deux appartements dans deux quartiers huppés de la capitale française. Le premier au 15, boulevard Victor-Hugo à Neuilly-sur-Seine, d’une superficie de 100 m², dont le prix du mètre carré peut atteindre allègrement les 15 000 euros.

Le second est situé non loin du quartier de La Défense, au 36, Résidence Belle Rive. Saâdani dispose également, comme l’a révélé le journaliste français, d’une carte de résidence VIP, qui lui donne le statut d’une personnalité hautement importante pour la République française. Il possède également une société civile immobilière, « l’Olivier », avec ses 7 enfants et sa femme.

Quand Saâdani tente de soudoyer un ministre de la Justice

Dans une tribune publiée in extenso par un quotidien national, l’ex-ministre de la Justice, Mohamed Charfi, a révélé une étonnante proposition qui lui a été faite par le SG du FLN Amar Saâdani, fraîchement élu à la tête du plus vieux parti. Il suggère en effet que Saâdani a tenté de prendre la place des magistrats et de chercher à étouffer l’affaire Chakib Khelil.

C’est l’intrusion du pouvoir politique dans la justice. Et voici le contenu de la discussion entre les deux hommes : « Si Amar, vous êtes venu, le jour même de votre installation à la tête du FLN, me proposer amicalement de préserver mon poste de ministre de la Justice en m’engageant à extirper Chakib Khelil concernant l’affaire Sonatrach II, comme on extirpe un cheveu d’une pâte, selon votre expression », écrit-il. En clair, il s’agit d’un deal que lui propose Saâdani qui se résume ainsi : Tu gommes le nom de Chakib Khelil de l’affaire de corruption (dont il est soupçonné par les justices italienne et canadienne) et tu seras reconduit dans ton poste ministériel. La suite, c’est l’intéressé qui la dit à demi- mot. « Ma réponse, vous le savez, fut de fermer mon portable jusqu’après la fête de l’Aïd El-Adha, c’est-à-dire bien longtemps après le remaniement ministériel », a-t-il encore indiqué.

La fin de l’histoire, c’est que Charfi a payé de son courage et a été débarqué sans concession de son poste comme l’a été l’ex-ministre de l’Intérieur, Ould Kablia. Lors de cette longue contribution, Mohamed Charfi est également revenu sur les commentaires de Saâdani à l’encontre de la justice, à travers lesquels il accuse cette dernière d’être instrumentalisée et de fabriquer de « faux dossiers » pour affaiblir le président Bouteflika.

Mohamed Charfi dit avoir été interpellé par les déclarations de Saâdani car il a été le ministre de la Justice au moment du lancement des procédures, notamment celles de Sonatrach II et de l’extradition de Khalifa : « En donnant, en filigrane, un mobile politique à cette prétendue instrumentalisation de la justice, à savoir contrarier une éventuelle aspiration du président de la République à un nouveau mandat, c’est le ministre de la Justice en charge du secteur, au moment des procédures citées, qui est ainsi interpellé », relève-t-il, tout en expliquant au SG du FLN la gravité de ses propos. « Alors, à mon tour de vous demander, si Amar, si vous êtes conscient que toutes vos déclarations sur la justice comportent implicitement une contradiction au discours et à l’action du président de la République dans la lutte contre la corruption », dit-il.

« Si Amar, vous êtes en train de tirer au jugé au risque de toucher des cibles amies… « Ainsi, lorsque vous affirmez dans d’autres occasions médiatiques qu’Interpol a refusé d’exécuter les mandats de justice décernés dans l’affaire Sonatrach II à cause des erreurs de procédure, vous portez atteinte à la crédibilité du président de la République », précise encore Charfi, tout en expliquant que la procédure judiciaire a été respectée à la lettre dans tous les mandats d’arrêt internationaux lancés contre les personnes impliquées dans ces affaires de corruption.

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