Alioui fait l’éloge de Ferroukhi : «C’est le seul ministre qui était à l’écoute des fellahs»

Le SG de l’Union nationale des paysans algériens (UNPA), Mohamed Alioui, a fait l’éloge de l’ex-ministre de l’Agriculture, Sid-Ahmed Ferroukhi , écarté de son poste lors du dernier remaniement ministériel.
« Je vous le dis par honnêteté, c’était pratiquement le seul ministre qui était à l’écoute des fellahs », a-t-il déclaré hier devant un parterre d’ingénieurs agronomes et d’experts du secteur agricole.
« J’ai eu à travailler avec quatorze ministres et c’était le seul qui s’était penché sur la situation sociale des fellahs, notamment ceux qui exerçaient à l’ère de la révolution agricole et qui se sont retrouvés à leur retraite avec des pensions minables », a-t-il déclaré lors d’une journée parlementaire sur « l’agriculture et l’environnement utile », tenue à l’APN.
Alioui a ajouté que l’ex-ministre tenait à ce que les fellahs soient affiliés à la Casnos (Caisse nationale d’assurance des non-salariés), au même titre que les commerçants. « Il était à l’écoute de nos revendications ; il reste que certaines choses le dépassaient, car elles relevaient directement de l’Etat », a-t-il encore déclaré. Alioui est allé jusqu’à dénoncer l’attitude hautaine de certains ministres et responsables vis-à-vis des fellahs.
« On a vu certains s’essuyer les mains avec du kleenex après une poignée de main avec les agriculteurs », a-t-il regretté. Par ailleurs, le secrétaire général de l’UNPA a remis sur le tapis les dossiers du secteur toujours en suspens, tel le problème des 39 000 fellahs qui attendent toujours de bénéficier des contrats de jouissance.
Il a également posé le problème du détournement des terres à vocation agricole, en estimant « scandaleux » la construction de 4 000 logements sur des fermes productrices, malgré la nouvelle Constitution qui protège le foncier agricole. Concernant la réhabilitation des sols dans le Sud, le porte-parole des agriculteurs estime que cela relève de l’impossible tant qu’il n’y aura pas de soutien effectif de la part de l’État, ou même des opérateurs privés.
« Le paysan se retrouve souvent livré à lui-même dans des zones arides, sans eau, sur des terres de 1 000 hectares », a-t-il fait constater, affirmant que le développement agricole sans l’appui de l’Etat et des entreprises relève de l’impossible, même dans les pays les plus avancés dans le domaine tels les Etats-Unis ou l’Australie.
Alioui a rappelé la réussite de l’agriculture dans le Sud algérien par le passé. Il a cité à titre d’exemple la région de Gassi Touil à Hassi Messaoud, où il y avait deux grandes fermes : Une appartenant au ministère de l’Agriculture et l’autre à Sonatrach.
« Le secteur nécessite l’implication de gestionnaires de terrain, de bailleurs de fonds, d’experts et d’agronomes, car le paysan seul ne peut rien faire », a-t-il estimé, en regrettant que les terres soient cédées actuellement au secteur privé, à qui on accorde en plus des crédits bancaires alors que le fellah se trouve toujours victime de la bureaucratie et de la réticence des banques.
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