Algérie Poste engage des poursuites judiciaires contre les grévistes

La Direction générale d’Algérie Poste a engagé des poursuites judiciaires contre ce qu’elle a qualifié comme un « arrêt de travail soudain et illégal » mené par les employés d’un certain nombre de bureaux de poste à travers quelques wilayas. C’est ce qu’a affirmé le directeur général d’Algérie Poste, Louai Zaidi.
Le responsable, qui s’exprimait à la télévision publique, a précisé que l’arrêt de travail enregistré dans des bureaux d’Algérie Poste n’est pas une grève car, selon lui, cet arrêt soudain ne correspond pas au droit de grève qui, lui, est réglementé.
« Cet arrêt de travail a été initié par certains travailleurs dans certaines wilayas, d’autant plus que la majorité des travailleurs n’ont pas adhéré aux appels à la grève », a-t-il déclaré. Le même responsable a fait savoir que les parties qui ont poussé les employés d’Algérie Poste à cet acte seront exposées à des poursuites judiciaires. D’autant plus que cet arrêt de travail est survenu avec le versement de l’allocation chômage. Dans le même sens, M. Zaidi a indiqué que le taux d’adhésion à cette grève a été estimé à 15 %.
Par ailleurs, le responsable a tenu à souligner que Algérie Poste a ouvert la porte au dialogue à tous les travailleurs et accorde une attention particulière aux travailleurs des guichets en leur assurant une justice sociale et en les protégeant. Il a insisté sur le fait que l’année 2023 sera une année pour les guichetiers.
Pour rappel, plusieurs bureaux de poste sont restés fermés depuis samedi suite à une grève surprise des employés. Ce mouvement de grève, qui n’a pas été annoncé au préalable, a été suivi dans plusieurs wilayas du pays mais n’a pas touché toutes les agences.
A travers ce mouvement de grève, les travailleurs grévistes réclament l’amélioration de leurs conditions de travail, en plus d’une augmentation des salaires, de l’allocation de rémunération individuelle et collective ainsi que de la prime annuelle de rémunération.
Ils citent également l’accord de deux jours de repos par semaine pour chaque employé, ainsi que le versement de la prime de la Covid-19. Ces travailleurs revendiquent également la liberté syndicale. Ils aspirent à pouvoir construire un mouvement syndical ou une organisation légale qui prenne en charge réellement les revendications des travailleurs du secteur, étant donné qu’il s’agit d’un droit garanti par la Constitution algérienne.
En déclenchant cette grève, les principaux concernés n’ont pas fixé la date de la fin de ladite grève, qui risque d’être illimitée et, par conséquent, peut entraver les intérêts de l’ensemble des citoyens qui ont dénoncé cet acte, notamment sur les réseaux sociaux. Cette grève est déjà qualifiée de « sauvage » car elle n’a pas respecté le minimum exigé du service public, et cela est considéré comme un « pur mépris » à l’endroit des clients et des usagers de la poste.
Chose qui a fait réagir l’association de protection du consommateur APOCE. Son président Mustapha Zebdi a dénoncé la grève surprise entamée par un certain nombre d’employés d’Algérie Poste au niveau national.
Dans une publication sur son compte Facebook, M. Zebdi s’est inquiété du sort du citoyen et du fait qu’il n’en ait pas été informé au préalable. Il a aussi relevé qu’entamer un mouvement de grève un samedi pour les bureaux de poste est pénalisant pour les citoyens, qui profitent de cette journée de week-end et de repos pour effectuer leurs opérations de retrait ou d’envoi d’argent. « Chaque salarié a le droit de revendiquer ses droits, mais sans violer les droits d’autrui », a-t-il encore précisé.
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