Algérie – Ouganda (CAN 2023) : Nouveaux visages, nouvelles ambitions

En recevant ce samedi une sélection ougandaise qu’on ne connaît beaucoup, Djamel Belmadi et sa bande replongent déjà dans le bain des très spéciales joutes africaines où il s’agit de composer, toujours, inévitablement, avec des facteurs extérieurs jamais en relation avec les lois du football et du verdict du terrain (l’épisode camerounais et la cruelle désillusion du Mondial étant encore là à agiter les nuits des fans d’El Khadra).
Les verts reviennent aux joutes continentales avec la ferme intention de faire justement oublier cette déception dure avaler qu’est le ratage monumental, à la toute dernière seconde, d’un projet faisant rêver debout un public algérien pas encore réveillé d’un cauchemar, d’un scénario écrit dans les dédales de structures footballistiques continentales à revoir.
Dure réveil ? Plus que sûrement alors que l’absent de luxe, le capitaine Mahrez, pas encore remis d’une blessure que beaucoup estiment, à tort on n’en doute pas pour qui connaît le professionnalisme et l’engagement de la star de City pour les couleurs nationales, et ses camarades s’apprêtent à ouvrir une nouvelle page et l’ambition d’écrire de nouveaux exploits.
L’ambition affichée de se réhabiliter avec leurs supporters qui croient également dur comme fer que leurs favoris ont les moyens et le talent de repartir du bon pied dans leur quête de retrouver le sommet de l’Afrique.
Après avoir donc raté de justesse, à l’arrivée d’éliminatoires aussi difficiles qu’injustes de l’avis de tous les spécialistes mondiaux, le voyage du Qatar, priorité des priorités inscrites à l’agenda de Belmadi après avoir trôné sur le continent, les « Guerriers du désert», retrouvent l’Afrique certes dans des moments difficiles.
Cette impression réelle d’avoir été volés, avec l’intention d’avertir leurs concurrents d’entrée de jeu en s’affichant comme l’un des favoris en puissance de l’édition ivoirienne de 2023 au sortir également du fiasco (comme par hasard) camerounaise qui les a vus perdre une couronne acquise pourtant de haute lutte aux pieds des pyramides, en se faisant sortir dès le premier tour.
En recevant dans l’antre du stade du « 5 Juillet » l’Ouganda, il s’agira évidemment de s’assurer les trois points de la victoire et de rassurer, à l’occasion, des fans les soutenant vaille que vaille même dans les moments difficiles comme après cette injustice de Tchaker où il a fallu jouer contre un arbitrage surpris en flagrant délit de partialité.

Les poulains de Belmadi pour ressusciter l’EN
Une nouvelle page entamée et une autre qui se ferme douloureusement. Belmadi et son staff estimant encore une fois n’avoir pas été défaits à la régulière, quatre longues années de dur labeur et autant d’illusions, réelles celles-là, envolées par la faute d’un jeu de coulisses dont l’Afrique du football a le secret. Quand le 29 mars dernier, dans le jardin de Tchaker où les plus belles pages du jeu à onze national ont été écrites, un certain Gassama a décidé, en live mondial, a ruiner les espoirs de tout un peuple. Quatre ans de travail et un vol manifeste qu’il sera, on n’en doute pas, difficile à digérer.
Ce samedi soir, en foulant la pelouse d’une maison tout aussi mythique que la vieillotte enceinte de Blida qui a vu sa réputation de citadelle imprenable voler en éclats avec à la clef un chapitre relégué aux tiroirs de l’histoire où l’on ne retiendra malheureusement que ces infernales dix dernières secondes d’une partie que l’on pensait maitrisée, la qualification en poche avant ce but assassin tombé du ciel, le désormais buteur historique de l’EN, Islam Slimani, et ses coéquipiers, n’auront d’autres soucis que de faire le plein d’unités et prendre d’emblée la tête d’un groupe. Ils ne devraient pas trouver trop de difficultés de prendre option sur le voyage menant à Abidjan, le coach inamovible, Belmadi ayant, et il le répète, rempilé pour continuer le travail et une mission entamée il y a quatre années, la mission ne changeant pas.
Autant que les ambitions.
Dans quel état d’esprit Belaïli et ses camarades comptent-ils se présenter devant un public algérois connu pour être connaisseur qu’exigeant même si l’on peut parier à l’avance qu’ils seront accueillis avec les honneurs dus à leur rang.
Dans la continuité de l’histoire d’amour indéfectible (Belmadi apprécie beaucoup et n’a de cesse de remercier son peuple toujours là à le soutenir) née d’un certain été cairote, sur les bords du Nil conclue dans la liesse populaire avec ce trophée africain si cher reprenant, trois décennies plus tard après la conquête de 1990, la route d’Alger, les puristes saluant une équipe ayant conquis définitivement les cœurs d’ici et d’ailleurs.
Quid donc de cette sortie à valeur de rémission et ce vis-à-vis ougandais qu’il faudra respecter, les échos en parlant en des termes plus ou moins élogieux ? Après les gifles de la Sierra Leone et de la Guinée Equatoriale sur les terres camerounaises lors d’une précédente CAN pas encore totalement oubliée, la tendance dans le camp des Fennecs est néanmoins à une sérénité empreinte prudence. Une sélection « accrocheuse et ne prenant pas beaucoup de buts » que l’attaque menée par l’incontournable Slimani devront déverrouiller au plus vite s’ils ne veulent pas trop se compliquer une tâche à priori dans leurs cordes.
Il faudra pour cela, et on ne le répétera jamais assez dans ce genre de matches-pièges par excellence, oublier Tchaker et le traumatisme née d’un psychodrame, en se rassurant. Rassurer un public qui ne demande qu’à apprécier en lui offrant une partie de qualité dans le contenu.
Le reste, tout le reste, c’est à cette bande d’amis qui nous a fait tant rêver en alignant les exploits (cette série d’invincibilité de 35 matches sans défaite restera dans les annales mondiales) et qui vient d’ouvrir grands ouverts les bras à de nous nouveaux talents dont on dit le plus grand bien mais qui doivent vite confirmer pour donner raison au sélectionneur, de l’écrire.
En commençant par chasser les doutes (ils sont nombreux depuis le double couac CAN – Mondial) et redonner espoir à un public connu pour son soutien indéfectible pour ses idoles. Prêts, de nouveau, à les accompagner dans la perspective des nombreux défis inscrits au calepin d’un Belmadi toujours prêts à en découdre, et sa joyeuse bande à l’appétit en hausse et comptant sur un souffle nouveau que devrait lui insuffler ce groupe des « sept » qui font la promesse d’être au rendez-vous avec ce vent de renouveau rendu indispensable par le départ à la retraite de vieux cadres dont on n’oubliera pas les immenses services rendus.
On peut croire que la machine sera lancée dans la bonne direction, d’autant que Belmadi et son staff bénéficient toujours de la confiance de la grande majorité d’un public qui n’a pas la mémoire oublieuse. Qui n’oublie pas les moments de joie partagés avec un groupe avec en prime des liesses populaires inoubliables.
Le «Club Algérie», qui saura se relever, saura également sur qui compter et il en aura grandement besoin pour reprendre son bâton de pèlerin dans un contexte de suspicion généralisée dans un continent où il en faut beaucoup pour tenir la route.
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