Algérie-France : Fin de la crise des visas

La brouille diplomatique entre l’Algérie et la France, accentuée par « la crise des visas » en 2021, semble connaître sa fin. Les relations entre les deux pays se réchauffent de plus en plus, notamment après la décision de lever les restrictions sur les visas accordés aux algériens et le rétablissement d’une « relation consulaire normale ». C’est ce qu’a déclaré ce dimanche à Alger, le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin.
A l’issue de l’audience qui lui a accordée le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, M. Darmanin, qui a mis en exergue « une relation amicale extrêmement forte et spécifique entre la France et l’Algérie», a annoncé la reprise d’une relation consulaire normale, « celle qui existait avant la pandémie de Covid-19 et ce concernant la relation sur les visas et d’échanges entre nos populations ».
La décision de lever les restrictions sur la délivrance des visas aux ressortissants algériens, effective depuis la semaine dernière, a mis fin à l’un des principaux obstacles sur la voie d’un retour à la normale des relations entre les deux pays.
En 2019, soit avant la propagation de la pandémie de la Covid-19 début 2020, la France avait délivré 272.000 visas aux ressortissants algériens contre 340.000 en 2018 et autour de 400.000 en 2017.
La visite « réussie », selon les termes du président Tebboune, du président français Emmanuel Macron en Algérie avait permis, selon des experts, ce retour à la normale entre les deux pays dont les relations ont traversé une période de fortes turbulences, notamment en 2021 en raison de plusieurs dossiers épineux, entre autres, celui de la mémoire et de la lutte contre l’immigration clandestine.
Il est à rappeler que l’Elysée avait décidé, le 28 septembre 2021, de durcir les conditions d’obtention des visas pour les ressortissants algériens afin de réduire drastiquement leur quota de visas. Une décision motivée par le refus du gouvernement algérien d’accepter le rapatriement des immigrés concernés par l’obligation de quitter le territoire français (OQTF). Cette crise a détérioré les relations entre les deux pays et impacté surtout la mobilité des Algériens vers la France.
Mais, les deux chefs d’Etats ont mis fin à la crise. La volonté de relancer sur de bons termes les relations bilatérales s’est traduite sur le terrain quatre mois après par les visites de la première ministre française Elisabeth Borne et hier par celle du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.
Durant sa visite, Darmanin a rencontré son homologue algérien Brahim Merad pour «aborder les sujets de coopération en matière de sécurité, de lutte contre le terrorisme et dans le domaine migratoire dont la question des visas».
Par ailleurs, et selon le quotidien français Le Figaro, la visite de Darmanin intervient au moment où le gouvernement français s’apprête à présenter une nouvelle loi sur l’immigration plus restrictive pour les étrangers. La loi vise à expulser davantage de ressortissants étrangers, dont les Algériens, en situation irrégulière en France et engage une nouvelle politique sur les visas.
Avant la visite de Macron, les consulats algériens en France ont entamé l’opération de délivrance des laissez-passer consulaires aux tribunaux pour le rapatriement des ressortissants algériens indésirables.
Il convient de noter que, Darmanin profitera de son séjour en Algérie pour effectuer des déplacements à titre privé en compagnie de son épouse au lieu de naissance de son grand-père maternel dans la wilaya de Chlef.
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