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Nationale

Algérie – Espagne: C’est le statu quo!

Algérie – Espagne: C’est le statu quo!

Entre l’Algérie et l’Espagne, c’est toujours le statu quo. Aucun changement n’est apparu dans les rapports entre les deux Etats, ni sur le plan politique ni sur le plan diplomatique. Le Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération signé il y a vingt ans est toujours suspendu depuis juin dernier, et ce en dépit des déclarations, ici et là, de quelques personnalités ou organismes activant dans le commerce et les affaires. Cette situation sera d’actualité aussi longtemps que le gouvernement Sanchez restera en place en Espagne.

Le signe le plus significatif de ce statu quo demeure la vacance du poste d’ambassadeur d’Algérie à Madrid. Pour certains milieux, la nomination récente, à Paris, de l’ambassadeur Said Moussi, jusque-là en poste dans la capitale madrilène, est déjà interprétée comme un geste de grande importance de la part des autorités algériennes. C’est comme si Alger signifiait indirectement que le poste de Madrid allait rester vacant pour très longtemps, tant que le fond de la crise avec l’Espagne ne sera pas dissipé à la source.

Il convient de rappeler que des observateurs avaient indiqué, à plusieurs reprises, que le froid entre les deux Etats demeurera encore et que le brouillard ne pourra se dissiper qu’avec le départ de Pedro Sanchez et son ministre des Affaires étrangères, José manuel Albarès, le véritable architecte du revirement espagnol sur la question sahraouie.

Aucune possible réconciliation ou entente n’est à l’ordre du jour tant que Sanchez est à la tête du gouvernement socialiste à Madrid. D’ailleurs, il semble bien difficile qu’Alger soit prête, maintenant et sans raison apparente, à faire un rétropédalage ou une « reculade » sur une question considérée comme un principe.

On se rappelle des propos, en avril dernier, de Amar Belani, envoyé spécial chargé du Sahara occidental et des pays du Maghreb au ministère algérien des Affaires étrangères, qui avait déjà prévenu que « la crise avec l’Espagne n’était pas un nuage d’automne ».

Il a même affirmé que « ceux qui parlent d’une colère passagère de l’Algérie ne sont pas en phase avec la réalité ».

Ainsi, selon bien des diplomates, le véritable dégel entre les deux pays ne peut venir qu’avec la nomination conditionnelle d’un nouvel ambassadeur algérien à Madrid, ou un revirement de l’Espagne sur son soutien au plan de colonisation marocaine au Sahara occidental.

C’est dire que ce dégel et donc un retour à une normalisation entre l’Algérie et l’Espagne risque de prendre du temps. Il faudra attendre les prochaines élections législatives dans un an et la formation d’un nouveau gouvernement bâti sur une nouvelle alliance qui soutienne la neutralité de Madrid sur le dossier de l’ancienne colonie espagnole et une politique de dialogue, de vrai bon voisinage et de coopération économique et commerciale avec l’Algérie.
Il faut savoir aussi que toute la classe politique espagnole est contre le parti socialiste, le PSOE, au pouvoir sur deux points de politique étrangère : la question du Sahara occidental et les relations avec l’Algérie.

C’est sans doute pourquoi le communiqué ou la directive de l’Association des banques et établissements financiers (ABEF) ne peut substituer aux institutions officielles de l’Etat, celles qui expriment réellement et gèrent la politique et l’économique du pays. L’ABEF n’est pas l’émanation d’une quelconque institution souveraine de l’Etat encore moins un porte-parole du canevas officiel.

Et à ce stade, il est bien clair que la levée du gel du commerce, adressée dans une note aux adhérents par l’ABEF, est anecdotique et n’exprime qu’une démarche purement commerciale car cela n’efface pas la suspension du traité entre Alger et Madrid, dont le motif est bien plus profond et stratégique.

Pour rappel, la présidence de la République a indiqué, dans son communiqué annonçant la suspension, que « les autorités espagnoles se sont engagées dans une campagne tendant à justifier la position qu’elles ont adoptée sur le Sahara occidental, en violation de leurs obligations juridique, morale et politique de puissance administrante du territoire qui pèsent sur le royaume d’Espagne jusqu’à ce que la décolonisation du Sahara occidental soit déclarée accomplie par les Nations unies ».



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