Algérie – Chine: un partenariat solide, une confiance mutuelle et une vision commune

L’Algérie et la Chine sont des partenaires stratégiques solides, forgés par des positions convergentes sur les questions internationales, confortant ainsi leur coopération économique marquée par des échanges commerciaux ayant atteint à plus de 10 milliards de dollars en 2025. C’est ce qu’a indiqué l’ambassadeur de la république populaire de Chine en Algérie M. Dong Guangli dans une conférence de presse tenue mercredi en fin de journée au siège de son ambassade.

Le diplomate chinois a entamé sa conférence en soulignant que la Chine et l’Algérie sont des partenaires stratégiques globaux qui se soutiennent mutuellement dans la poursuite de voies de développement adaptées à leurs conditions nationales respectives.

Cette solidité dans le partenariat illustre la volonté des présidents Abdelmadjid Tebboune et Xi Jinping à maintenir le cap d’une relation prometteuse.  Cette optique se traduit par les investissements de la Chine en Algérie qui ont atteint 7 milliards de dollars en 2025, a fait savoir le diplomate chinois, soulignant l’ambition des deux pays  à les augmenter au fur et à mesure des opportunités qui se présentent.

Il a indiqué que « l’année 2026 verra l’approfondissement de la construction de la «Nouvelle Algérie», assurant que la Chine « est prête à travailler main dans la main avec l’Algérie pour assurer la mise en œuvre effective des consensus importants parvenus par les deux Chefs d’État, intensifier les échanges entre nos peuples, approfondir la coopération dans tous les domaines et porter le partenariat stratégique global sino-algérien à un niveau plus élevé.

Il a rappelé au passage qu’à ce jour, plus de 5 000 fonctionnaires algériens ont participé à divers programmes de formation en Chine et sont devenus, à leur retour, des experts de premier plan dans leurs domaines respectifs.

« Sous la direction stratégique de nos deux chefs d’État, le partenariat économique entre les deux pays en 2025 maintienne une dynamique très forte, marqué par une une coopération de haut niveau entre responsable des deux pays », a souligné M. Dong.

L’ambassadeur citera le secteur minier qui est devenu un segment stratégique pour l’Algérie.   » Grâce au soutien solide du président Tebboune, l’industrie minière algérienne connaît un fort élan de développement. Les entreprises chinoises, en étroite coopération avec la partie algérienne , participent activement à d’importants projets d’exploitation, dont la mine de fer de Gara Djebilet », a t-il dit.

Les entreprises chinoises « accompagnent la transition de l’Algérie, passant de l’exportation de matières premières à la production de produits à haute valeur ajoutée, et appliquent constamment le principe du développement vert afin d’assurer le développement coordonné de l’exploitation minière et de la protection de l’environnement », a-t-il affirmé, ajoutant que d’autres entreprises chinoises investissent  dans la fabrication automobile, la production d’électroménagers et les communications numériques ».

Evoquant les 42 projets d’investissement prévus par la Chine en Algérie d’une valeur totale d’environ 4,5 milliards de dollars, annoncés lors du Forum sino-algérien tenu en avril 2025,  le diplomate chinois a précisé que lors de ce Forum d’affaires huit accords ont été signés d’une valeur dépassant 2 milliards de dollars.

Un partenariat appelé à se hisser dans l’initiative de  « La Ceinture et la Route »

Dans ce sens, il a fait savoir que  plusieurs projets d’investissement ont déjà fait des progrès, comme l’usine construite par le groupe chinois Hisense et le groupe algérien Condor, actuellement opérationnelle.

Pour M. Dong, le développement de la coopération pragmatique sino-algérienne ne peut se passer du soutien stratégique. Il rappellera que dans le cadre de l’initiative « La Ceinture et la Route », un grand nombre de projets d’infrastructure, tels que l’aéroport international Houari Boumediene, le Centre international de conférences d’Alger, l’autoroute Est-Ouest et la Grande Mosquée d’Alger, ont été achevés et mis en service.

Il a annoncé à l’occasion que le projet de la ligne ferroviaire minière de l’Ouest et celui du Centre national des prestations numériques sont sur le point d’être achevés terminés, tandis que la ligne ferroviaire minière de l’Est et d’autres projets progressent de manière soutenue.

Aux yeux de l’ambassadeur « à mesure que de plus en plus de projets de « la Ceinture et la Route » passent du papier à la réalité, les bases de l’industrialisation et de la modernisation de l’Algérie seront encore plus consolidées et apporteront davantage de bénéfices au peuple algérien ».

Le diplomate a mis en exergue  l’utilité de l’intégration de l’initiative « La Ceinture et la Route » à la vision de la « Nouvelle Algérie », en répondant aux préoccupations et attentes de la population algérienne, en se fondant sur l’orientation stratégique visant l’industrialisation et la diversification économique de l’Algérie, afin de promouvoir la coopération pragmatique sino-algérienne vers de nouveaux sommets.

A cet effet, il a cité l’inauguration du premier Institut Confucius à l’Université d’Alger 2, soulignant que la culture chinoise est de plus en plus appréciée par le public algérien, surtout par les jeunes algériens.

Ceci non sans rappeler que les anciens moudjahidine ayant suivi une formation dans le domaine de l’aviation en Chine ont effectué une visite fructueuse sur le territoire chinois tout comme il a évoqué les 28 équipes médicales chinoise ayant travailler en Algérie , soignant au total plus de 27 millions de patients. M. Dong a fait savoir que la 29e équipe médicale s’apprête à entamer sous peu sa mission en Algérie.

La Chine favorise un système multilatéral

Abordant la guerre commerciale lancée par les Etats-Unis à travers les mesures tarifaires, M. Dong a estimé que « la guerre  tarifaire ou commerciale n’est dans l’intérêt d’aucune des deux parties, et les deux parties devraient résoudre les questions concernées par des consultations fondées sur l’égalité, le respect et le bénéfice mutuel ».

Il a toutefois souligné que « la Chine riposte et prend des contre-mesures lorsque ses propres intérêts sont compromis ce qui constitue une défense de la justice et de l’équité internationales ».

Il a rappelé que la Chine, en tant que membre des pays non -alignés « continuera à œuvrer avec d’autres pays pour défendre le système commercial multilatéral centré sur l’Organisation mondiale du commerce, tout en partageant les opportunités de développement avec les autres pays par une ouverture de haut niveau, afin d’apporter plus de certitude et de stabilité au monde entier. »

Des propos provocateurs de Takaichi sur le Taiwan 

Interrogé sur la récente tension avec le Japon sur la question de Taiwan suscitée par la première ministre japonaise Sanae Takaichi, le diplomate citera d’abord les violences perpétrées par l’armée japonaise contre la population de l’ile pendant un demi siècle jusqu’à la seconde guerre mondiale.

« Des centaines de milliers de nos compatriotes taiwanais ont été tués, la population n’avait aucun droit politique, aucune liberté de croyance religieuse ni aucune liberté culturelle, et les ressources minérales et les ressources vitales de Taiwan ont été massivement pillées », a affirmé le diplomate, ajoutant que les crimes et les atrocités commis par les agresseurs japonais à Taiwan sont innombrables et constituent la page la plus sombre de l’histoire de l’ile.

« Les propos provocateurs  de Takaichi « vont à l’encontre du principe d’une seule Chine et des principes directeurs énoncés dans les quatre documents politiques entre la Chine et le Japon », a-t-il poursuivi estimant qu’ils « sapent gravement les fondements politiques des relations sino-japonaises, heurtent profondément les sentiments du peuple chinois ».

L’ambassadeur a fait état d’une augmentation des crimes et des agressions visant les ressortissants chinois au Japon, accompagnés par ailleurs par des propos racistes et menaçants à l’encontre de la Chine de la part des militants de droite japonais notamment sur les réseaux sociaux. Cette situation a conduit Pékin à déconseiller à ses ressortissants  de se rendre au Japon .

Aucune force n’empêchera la réunification de la Chine

Pour le diplomate chinois, le retour de Taiwan à la Chine est soutenu par la  Déclaration du Caire publiée par la Chine, les États-Unis et le Royaume-Uni en 1943 qui stipule clairement que tous les territoires que le Japon a volés aux Chinois, tels que Taiwan, doivent être restitués à la Chine.

Selon lui,  la Déclaration de Potsdam publiée conjointement par la Chine, les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Union soviétique en 1945 stipule que les termes de la Déclaration du Caire doivent être appliqués, rappelant, au demeurant, que la même année, le Japon a signé l’Acte de capitulation, en s’engageant à appliquer  les dispositions de la Déclaration de Potsdam.

Ces instruments ont clairement affirmé la souveraineté de la Chine sur Taiwan, soulignant qu’aucun individu ni aucune force ne pourra jamais empêcher la réunification de la Chine.

Interrogé sur l’abstention de la Chine lors du vote par le Conseil de sécurité de l’ONU sur la résolution 2797 sur la question du Sahara occidental, le diplomate chinois a indiqué que la Chine soutient une solution politique qui constitue l’issue fondamentale à ce dossier, avec les Nations Unies comme le canal principal, les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité comme la base essentielle et le dialogue et les négociations comme l’approche appropriée.

« Nous espérons que les parties concernées parviendront, à travers des consultations approfondies menées sur un pied d’égalité, à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable. », a-t-il conclu.

Cette posture est au cœur de la stratégie du Parti communiste chinois (PCC), adoptée los du 230e Congrès, qui a conduit la Chine vers le progrès en débarrassant le pays de la pauvreté pour atteindre un produit intérieur brut ( PIB ) qui est passé de plus de 80 milliards de yuans à 140 000 milliards de yuan.

La Chine dispose d’atouts majeurs, un immense marché approvisionné par un tissu industriel complet, une abondance de ressources humaines, ce qui constitue les ingrédients qui permettront à la Chine devenir la première puissance économique en 2035 au lieu de 2050.