Algérie-Chine : Tebboune ce lundi à Pékin
Dans le cadre de la consolidation des relations « solides et enracinées » et du renforcement de la coopération économique entre l’Algérie et la Chine, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, entame ce lundi une visite d’État dans ce pays ami à l’invitation de son homologue chinois Xi Jinping.
En janvier dernier, le président Tebboune avait annoncé lui-même qu’il se rendra en Russie et en Chine, deux importants partenaires de l’Algérie. En mars, cette visite avait fait l’objet d’une rencontre entre l’ambassadeur chinois à Alger et le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères.
Les relations d’amitié et de coopération entre les deux pays ont commencé dès les premières années de la guerre d’indépendance en Algérie. La Chine a soutenu le mouvement de libération anticolonialiste, notamment dans les rencontres internationales et a été d’un appui certain, non seulement sur le plan politique, mais également dans le domaine diplomatique.
A l’indépendance, ces relations n’ont cessé de se développer pour atteindre des seuils importants. L’Algérie a appuyé l’adhésion de la Chine au Conseil de sécurité, comme membre permanent dans les années 70 du siècle dernier, d’autant que Pékin est un membre fondateur et influent du mouvement des Non-alignés, qui regroupait à l’époque les Etats du Tiers monde et ceux qui refusaient d’intégrer l’un des deux blocs de la guerre froide entre les Occidentaux menés par Etats Unis et les socialistes menés par l’ex Union soviétique.
Il faudra attendre ces trente dernières années pour que la Chine devienne un partenaire stratégique pour l’Algérie sur le plan économique. En raison de son poids grandissant dans l’économie mondiale et sa forte croissance industrielle et technologique, la Chine va devenir pratiquement le premier fournisseur de l’Algérie. Il y a vingt ans, sa part de marché en Algérie était insignifiante.
C’est le lancement d’un vaste programme de réforme et de reconstruction en Algérie, au temps du premier mandat du défunt président Abdelaziz Bouteflika, que la Chine va rapidement progresser sur le marché algérien pour devenir l’un des grands fournisseurs de l’Algérie dans le domaine commercial, mais aussi l’un des grands partenaires dans les grands chantiers et projets structurants de l’économie nationale. En 2020, sa part de marché était de 17 %, suivie par la France (10 %) et l’Italie (7 %).
Les groupes chinois ont décroché d’importants contrats dans le secteur des bâtiments et les Travaux publics depuis 2000. Les groupes de l’Empire du Milieu ont raflé l’essentiel des gros contrats dans le BTP. Ce sont les chinois qui ont construit les trois quart de l’autoroute est-ouest pour une dizaine de milliards de dollars, réalisé la Grande mosquée d’Alger pour plus de 1,5 milliard de dollars et le Centre international des conférences (CIC) d’Alger pour 500 millions de dollars, ainsi que d’autres infrastructures hôtelières, sportives et culturelles, comme l’Opéra de Ouled Fayet, le Sheraton d’Oran ou le stade Nelson Mandela à Baraki.
Ce sont encore les groupes chinois qui ont construit des dizaines de milliers de logements AADL, notamment dans les villes nouvelles de Sidi Abdellah et Bouinan à trente kilomètres de la capitale.
Cependant, d’autres contrats ou projets économiques sont en cours de réalisation, comme le gigantesque port commercial de Hamdania, près de Cherchell, à l’ouest d’Alger ou les complexes miniers du phosphate et du fer à Tindouf et à Tébessa.