Niger: Alger et Washington continuent de privilégier la solution politique
L’ambassadrice des Etats-Unis à Alger, Elizabeth Moore Aubin, a affirmé, ce mercredi, que la position américaine quant à la question nigérienne est identique à celle exprimée par les autorités algériennes qui privilégient la solution politique par la voie diplomatique.
Elle a déclaré, à ce sujet, que «nous souhaitons le retour de l’ordre constitutionnel et espérons que le dialogue politique permettra la libération du Président Bazoum et de sa famille de détention », ajoutant, dans un entretien accordé à une chaîne de télévision privée, que « le pays devrait retrouver une situation stable et être en mesure de répondre aux besoins des Nigériens ».
Elizabeth Moore Aubin a insisté sur le fait que « le dialogue politique est très important au Niger », soulignant qu’« il est important d’encourager les autorités nigériennes à envisager un dialogue politique afin de rétablir l’ordre constitutionnel ».
La diplomate a ajouté que « les États-Unis apprécient la position de l’Algérie et continueront de la consulter sur cette question très importante», mettant en exergue le fait que « l’Algérie est un partenaire important du Niger en tant que pays voisin et qui comprend bien le pays ».
L’ambassadrice américaine rappelle, à cet effet, que la dernière visite à Washington du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf « est très importante ». Elle estime que cette visite a permis à Attaf et son homologue américain, Antony Blinken d’aborder plusieurs dossiers dont principalement la situation qui prévaut actuellement au Niger et dans la région du Sahel.
Par ailleurs, l’ambassadrice américaine a plaidé pour plus de partenariats entre les entreprises algériennes et américaines à la lumière de la nouvelle loi sur l’investissement. Elle a souligné que « le moment est très opportun pour les entreprises américaines de rechercher des partenariats algériens » notamment avec l’« entrée en vigueur de la nouvelle loi sur l’investissement qui comporte plusieurs privilèges ».
Elle a aussi exprimé la volonté de son pays de doubler le nombre d’entreprises américaines ici en Algérie. « Le climat est favorable et les deux pays peuvent développer leurs relations dans plusieurs secteurs, notamment les énergies renouvelables, les technologies de l’information et la santé ».
Pour rappel, le 8 août dernier, le ministre des Affaires étrangères s’était rendu à Washington pour une visite de travail de deux jours. Lors de cette visite, la crise au Niger était l‘objet de longues discussions entre Ahmed Attaf et son homologue américain Antony Blinken.
Dans un entretien accordé au Washington Post, Ahmed Attaf avait réaffirmé que la position de l’Algérie quant à la situation qui prévaut au Niger est une « position partagée avec les Etats-Unis ».
Tout en écartant l’option d’une intervention militaire, le ministre des affaires étrangère avait précisé que cette position partagé entre les l’Algérie et les Etats-Unis précisant qu’il s’agit du « respect de l’ordre constitutionnel et démocratique », du « rétablissement du Président Bazoum en tant que président légitime du Niger » et que « la priorité soit toujours accordée au règlement de la crise par des voies diplomatiques ». Il a ajouté qu’Alger et Washington « travaillent ensemble pour traduire ces principes à la réalité politique au Niger ».
Le ministre a souligné que le recours à la force au Niger est une option qui n’a pas de chance de réussir, tout en rappelant que l’Algérie s’oppose à un éventuel recours à la manière forte par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (CEDEAO) au Niger, soulignant que « personne n’est sûr, même au sein de la CEDEAO, que l’intervention militaire ait une chance raisonnable de succès. Vous pouvez déclencher une intervention militaire, mais vous ne savez jamais comment elle se terminera ».