Air Algérie a perdu 40 milliards de dinars à cause du coronavirus
La suspension du trafic aérien depuis près de neuf mois a causé des pertes importantes pour Air Algérie. Le manque à gagner de la compagnie nationale est estimé à 40 milliards de dinars. Chose qui ne sera pas sans conséquences sur le plan d’investissement de la compagnie qui devrait renouveler une partie de sa flotte pour pouvoir faire face à la rude concurrence des compagnies étrangères.
Depuis le 17 mars, les avions d’Air Algérie sont cloués au sol mis à part pour des vols de rapatriement qui ont repris vendredi passé. Air Algérie, qui a maintenu le versement des salaires de tous ses employés et qui n’a pas réduit son effectif, comme cela s’est fait dans plusieurs compagnies, risque de faire face à une situation des plus difficiles. Le premier dommage serait l’ajournement du renouvellement de sa flotte, pourtant nécessaire pour faire face à la rude concurrence des compagnies étrangères. Pour cela, la compagnie nationale compte sur l’accompagnement de l’Etat, comme cela a été souligné par Mohamed Charef, conseiller du P-DG d’Air Algérie.
S’exprimant ce dimanche sur les ondes de la Chaîne 3, il a affirmé qu’un plan a déjà été présenté aux autorités pour renouveler la flotte. «Certains avions auront 25 ans d’ici 4 à 5 années. Ils nécessiteront beaucoup d’investissement pour maintenir leur état de navigabilité mais aussi l’autorisation d’aller vers certains pays», a-t-il précisé. Il a affirmé que certains pays imposent de plus en plus de conditions draconiennes concernant la sécurité des avions. Mohamed Charef, qui est aussi chargé de la division exploitation à Air Algérie, affirme que la flotte est un élément important dans cette concurrence. «Pour être dans la concurrence, il faut renouveler la flotte», a-t-il souligné, relevant le nombre de compagnies étrangères qui opèrent en Algérie, à savoir 25. Aussi, si Air Algérie arrive à garder ses parts de marché malgré la concurrence, cela risque de ne pas être le cas les années à venir.
Les préjudices de la suspension du trafic aérien ont été soulignés par l’intervenant. «Le manque à gagner de la compagnie durant l’année 2020 est estimé entre 38 et 40 milliards de dinars», a affirmé l’invité de la rédaction de la Chaîne 3. «Un avion qui ne vole pas coûte cher. La maintenance des avions au sol est relativement chère par rapport à un avion qui vole», a précisé M. Charef, qui exprime son soulagement quant à la reprise des vols domestiques qui sont renforcés avec trois nouvelles dessertes vers Mechria, Tiaret et El-Bayadh. Selon lui, toutes les précautions sont prises et le protocole sanitaire sera appliqué rigoureusement pour garantir la santé et la sécurité des passagers. Concernant les vols internationaux, il a affirmé qu’Air Algérie n’attend que le feu vert des autorités. Elle est prête à les reprendre, signalant la reprise des vols de rapatriement qui s’étaleront jusqu’au 17 du mois en cours.
M. Charef a, par ailleurs, évoqué ce qui est qualifié de point faible de la compagnie, à savoir les retards. Il a indiqué que son entreprise a réalisé un grand exploit sur ce volet au cours des dernières années. «Pour la ponctualité, nous avons redressé la situation et nos clients le ressentent. Actuellement, nous sommes à 72% de ponctualité et si nous progressons de cinq minutes, nous atteindrons la moyenne mondiale», a-t-il précisé