Agressions d’écoliers avec des seringues : Un phénomène qui prend de l’ampleur

Plusieurs cas d’agression avec des seringues contre des écoliers et des collégiens ont été signalés un peu partout en Algérie, notamment à proximité des établissements scolaires. Les motivations des agresseurs sont inconnues, même si beaucoup s’accordent à assurer que ces violences sont liées à des pratiques de sorcellerie. L’inquiétude est à son paroxysme chez les parents d’élèves, qui appellent au renforcement des mesures de sécurité aux abords des écoles.

Cette mystérieuse méthode d’agression vient de s’ajouter aux différents actes de violence et tentatives de kidnapping dont sont victimes des écoliers et des collégiens à longueur d’année.

Les informations sur les cas d’agression avec des seringues se sont rapidement répandues sur les réseaux sociaux, ce qui a créé une panique et de la peur chez les parents, en particulier ceux qui ne peuvent pas accompagner leurs enfants à l’école. Les organisations des parents d’élèves ont vite réagi en réclamant l’installation de caméras de surveillance aux abords des écoles, et ce pour protéger les enfants.

Il y a une semaine, à Constantine, un petit garçon a été piqué avec une seringue par une personne inconnue, laquelle a pris la fuite. Ce qui a suscité la panique et l’étonnement de l’enfant ainsi que de sa famille. Le garçon a été emmené par ses parents à l’hôpital universitaire Ibn Badis, où il est toujours sous observation médicale pour déterminer si l’aiguille utilisée était empoisonnée ou non.

Il convient de noter que plusieurs cas similaires ont été signalés dans différentes wilayas du pays. A Chlef, la Gendarmerie nationale a procédé, le 28 février, à l’arrestation de trois femmes, âgées de 30 à 60 ans, qui usaient, devant les établissements d’éducation, du même procédé mais aussi d’autres moyens.

En ce début du mois de mars, un autre cas a également été diffusé sur Facebook. Il s’agit d’une petite fille de 6 ans habitant dans la localité de Kherrouba, dans la commune de Boudouaou. Selon le père, sa fille a été interpellée à la sortie de l’école par une dame portant un djilbab et un niqab. Celle-ci lui a piqué la main avec une seringue avant de prendre la fuite.

Inquiets pour leurs enfants, les parents ont, depuis, redoublé de vigilance. Ils sont de plus en plus nombreux à accompagner leurs petits jusqu’à leurs établissements scolaires respectifs, de peur qu’ils vivent une expérience similaire. 

Lamia, la maman d’un garçon de 8 ans, affirme ne pas avoir entendu parler d’une affaire pareille dans sa commune. Cependant, elle préfère rester vigilante. « On doit rester prudent », a insisté la jeune maman. Elle a ajouté : « Depuis le déclenchement sur les réseaux sociaux de cette affaire de piqûre d’aiguille, mes enfants vivent dans une peur quotidienne. Ils refusent même de sortir jouer dehors. »

Pour sa part, Karima, maman de deux enfants, affirme qu’elle va redoubler de vigilance. « Je répète à mes enfants, depuis qu’ils sont petits, qu’il ne faut pas parler aux inconnus, mais avec ce qui se passe en ce moment, je fais encore plus attention et je fais aussi attention aux autres enfants qui rentrent seuls chez eux après l’école. Dans le quartier, nous sommes solidaires les uns avec les autres pour nos enfants », a-t-elle expliqué.

La fille de Karima, âgée de 9 ans, sait très bien comment elle doit se comporter. « Si un inconnu me propose des bonbons, je ne dois jamais accepter et je dois partir. Il ne faut pas faire confiance aux personnes que l’on ne connaît pas », a dit la petite fille.

Une autre maman nous a fait part aussi de son inquiétude suite à ces incidents. « J’ai entendu parler de ces agressions à la seringue et cela m’inquiète énormément, surtout que l’on ignore les intentions de ces agresseurs », a-t-elle indiqué, soulignant que depuis ces incidents, elle accompagne ses deux filles quotidiennement jusqu’à leur école.   

Appel à la vigilance

 Le président de l’Association des parents d’élèves, Khaled Ahmed, a tiré la sonnette d’alarme sur l’augmentation des incidents de violence contre les enfants et la diversité des méthodes pour semer la terreur et l’intimidation au sein de cette frange, notamment à proximité des établissements d’enseignement.

Contacté par le Jeune Indépendant, il a tenu à lancer un appel aux parents leur demandant de rester vigilants et de surveiller leurs enfants. Il les a incités à rester en contact avec les enseignants et l’administration des établissements scolaires pour une meilleure sécurité.

Des décisions strictes doivent être prises, surtout avec l’émergence de ce type d’agression à la seringue contre des écoliers innocents, qui terrifie les parents.

Khaled Ahmed a suggéré comme solution l’installation de caméras de surveillance dans les écoles et devant l’entrée des établissements.