Affrontement armé au Sahara occidental : Khatri Addouh pointe du doigt l’ONU

La situation de reprise de guerre et d’affrontement militaire que connaît le conflit entre le Sahara occidental et le Maroc est la résultante de l’indulgence affichée par les Nations unies, notamment le manque d’intransigeance dans le traitement de ce dossier au niveau des instances onusiennes.
C’est ce qu’a indiqué ce samedi, à Aousserd, le président du Parlement sahraoui et responsable du secrétariat de l’organisation politique au sein du Front Polisario, Khatri Addouh, précisant que l’application des engagements signés en 1991 sous les auspices des Nation unies, à savoir le cessez-le-feu, le retour des réfugiés sahraouis et la tenue d’un référendum de l’autodétermination restent le seul plan pour l’instauration de la paix dans la région.
«L’ONU est responsable de l’évolution de la situation sécuritaire que nous vivons actuellement, notamment sa responsabilité quant à l’indulgence observée envers le Maroc et le manque d’intransigeance suffisante du Conseil de sécurité de l’ONU à même d’honorer les engagement signés conjointement par le Front Polisario et le Maroc sous les auspices des Nations unies en 1991, à savoir le cessez-le-feu, le retour des réfugiés ainsi que le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination via la voie référendaire», a déclaré Khatri Edouh lors d’une conférence de presse tenue à l’occasion de la célébration du 45e anniversaire de la proclamation de la RASD au camp des réfugiés, à Tindouf.
Le Maroc, explique-t-il, a vidé ce plan de son essence en entravant sciemment l’organisation du référendum d’autodétermination et a fini par transgresser le cessez-le-feu depuis le 13 novembre 2020, enfonçant la région dans une escalade. Il considère que «le conflit aurait connu un dénouement si la question sahraouie avait été traitée avec sérieux et responsabilité».

Célébration du 45e anniversaire de la proclamation de la RASD. ©Ryad Abada/Le Jeune Indépendant
S’adossant sur une vision stratégique, la proclamation de la République arabe sahraouie et démocratique, le 27 février 1976, a été, dit le responsable sahraoui, la meilleure réponse au retrait anarchique du colonisateur espagnol et une manière de barrer la route devant la consécration d’un complot visant à prolonger la colonisation incarnée dans le fameux accord de Madrid signé le 14 novembre 1975. Elle est ainsi en phase avec la légitimité internationale, ajoute Khatri Addouh,
Dans un contexte marqué par la reprise de la lutte armée, les combattants sahraouis, affirme-t-il, ont commémoré la proclamation de la RASD, cette année, sur les territoires libérés tout en étant sur le qui-vive en prévision d’une éventuelle attaque de la part des forces de l’armée marocaine, et ce tout le long du mur de sable, ligne d’affrontement des deux belligérants, et dont la longueur est de 2 700 km. «Les combattants sahraouis arrivent, depuis le 13 novembre dernier, date de la transgression du cessez-le-feu par les forces marocaines, à mener quotidiennement des attaques derrière cette ceinture de défense en usant de différentes armes. Les rangs des forces marocaines continuent de subir des pertes humaines et matérielles en sus de la pression morale et psychique qu’exercent les résistants sahraouis sur leurs soldats», précise-t-il.
Selon lui, cette guerre ne connaît, dès lors, ni la date ni le lieu de sa fin. Une situation que le Polisario, seul légitime représentant du peuple sahraoui, a tenté d’éviter par tous les moyens pendant 30ans, sans trouver de coopération au sein de l’ONU et encore moins de la part de la partie marocaine, poursuit le président du Parlement sahraoui.
Le même responsable a souligné que «la proclamation de la RASD a eu lieu dans des circonstances très difficiles, caractérisées par une guerre d’extermination ciblant, de toutes parts, le peuple sahraoui ». Il a rappelé, dans ce sens, la résistance des forces du Front Polisario et ses actions de riposte face à l’agression marocaine.
Plusieurs parades, populaires, civiles et militaires, seront, rappelons-le, organisées aujourd’hui à Aousserd, en présence du président sahraoui, Brahim Ghali, des dirigeants du Front Polisario ainsi que d’une délégation des représentants du Conseil de la nation et de certains partis politiques. Ces défilés retracent le parcours de la lutte du peuple sahraoui et donnent un contenu au projet de l’Etat sahraoui et la conception de ses institutions après la reconquête de l’indépendance totale.
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