Affaire Khaled Nezzar : Les omissions de la justice suisse

La justice suisse a annoncé l’engagement de poursuites judiciaires avec mise en accusation de l’ancien ministre algérien de la défense Khaled Nezzar pour crimes contre l’humanité durant les années 1990. Pourtant, l’affaire aurait été enterrée il y quelques années, quand le procureur général avait classé la procédure au motif que la « guerre civile » algérienne ne constituait pas un « conflit armé interne » et que la Suisse, en conséquence, n’était pas compétente pour juger d’éventuels crimes de guerre dans ce cadre.
Avec ce nouvel harcèlement judiciaire contre un ancien haut responsable de l’Etat algérien, il était attendu que l’Algérie n’allait pas restée les bras croisés face à un tel acharnement qui s’apparente plus à un aveuglement délibéré et à un règlement de compte politique.
On savait que la justice occidentale, dans toutes ses dimensions « humanitaires » et historiques se flatte encore d’avoir développé le droit et décrété surtout le fameux principe de l’imprescriptibilité.
Or, dans les faits, la vérité est tout autre et les opinions des pays du Sud savent que cette « justice » est à double vitesse, injuste et cruellement « superposée ». Elle déclare irrecevable la plainte déposée en juin 2001 par les victimes du massacre de Sabra et Chatila au Liban (septembre 1982) contre le sioniste Ariel Sharon. Comme il n’existe aucune chance aux détenus irakiens de la funeste prison Abou Ghrib de poursuivre les tortionnaires de l’armée américaine. Ni même des civils afghans, victimes de sévices durant la présence des armées occidentales.
Pourtant, les ONGONG Une organisation non gouvernementale (ONG) est une association à but non lucratif, d'intérêt public, qui ne relève ni de l'État, ni d'institutions internationales internationales n’ont jamais cessé de militer pour exiger réparation et condamner les auteurs de ces actes abjects.
Comme cette justice rejette toute voie de recours contre les anciens tortionnaires français durant la colonisation en Algérie, en dépit de tous les témoignages et les preuves encore moins contre les irradiés des essais nucléaires à Reggane. Raison invoquée, l’impossibilité de juger car il existe ce fameux principe de l’imprescriptibilité, bâti sur l’idée de l’amnistie pour contrecarrer toute tendance ou propension à l’idée de l’impunité.
Au delà des arguments forts du reste émises par l’Algérie sur cette affaire, à travers un communiqué du ministère des Affaires étrangères, il est clair que la justice suisse a omet, ou feint d’oublier, un fait fondamental : Il existe en Algérie une loi, approuvée par référendum par le peuple algérien en septembre 2005. C’est la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Un dispositif que beaucoup de pays, qui ont connu des périodes troubles, comme en Afrique du Sud ou en Amérique latine, ont crée pour dépasser les crises et les tensions et asseoir une paix et une stabilité politique et sociale.
Cette réconciliation nationale fut une nécessité pour dépasser une tragédie qui ne cessait d’être utilisée par des voix extra-muros comme moyen de pression et de raccourci pour maintenir béant des blessures certes douloureuses mais qu’il fallait ferme. Il s’agissait, à l’intérieur, d’instaurer une paix civile et entamer un processus nouveau de sérénité. Cette loi est cristalline dans son édifice juridique, car elle dispose de mesures de clémence relevant du domaine pénal, notamment les personnes impliquées dans les actions terroristes qui expriment leur volonté de cesser leurs activités criminelles avec exonération des poursuites et des peines.
La loi algérienne sur la réconciliation nationale, dite El Moussalaha, décidée en toute souveraineté, repose sur cinq axes : la reconnaissance du peuple envers les artisans de la sauvegarde de la République ; les mesures d’extinction des poursuites, de grâce et de commutation de peines ; la réinsertion socioprofessionnelle des responsables politiques de la tragédie nationale ; la prise en charge des disparus ; le renforcement de la cohésion nationale.
Objectivement et quelque soit le bord où se trouve, Alger a raison d’exprimer sa colère et de fustiger les déviations de cette justice suisse, qui « semble que la planète entière reconnaît que l’Algérie luttait contre le terrorisme, à l’exception de la justice helvétique ». Il est évident que ce n’est seulement Nezzar en tant qu’ancien haut responsable qui est ciblé par ces accusations mais tout l’Etat algérien.
Il est alors d’un procès de l’Etat souverain et indépendant en matière de sécurité nationale. La justice suisse viole ainsi ses propres principes et se noie dans des mensonges par omission.
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