Affaire Bouregaâ : Réaction du colonel Youcef Khatib

Le colonel de l’ALN Youcef Khatib, dirigeant de la wilaya IV, silencieux jusque-là, est sorti de sa réserve pour s’exprimer sur l’affaire Bouregâa, incarcéré depuis le 30 juin à la prison d’El Harrach.
Dans le communiqué rendu public et qui porte la signature de « Si Hassan », le nom révolutionnaire de Youcef Khatib, le colonel évoque le parcours de lutte de Lakhdar Bouregâa et témoigne de ses actes héroïques et de sa contribution à la propagation de la révolution dans la quatrième Région militaire.
Cette mise au point intervient à la suite de la campagne de dénigrement et d’acharnement contre le passé révolutionnaire de Bouregaâ. L’entreprise publique de la télévision (EPTV) avait commenté son arrestation en ajoutant qu’il avait usurpé « l’identité d’un autre moudjahid ».
Selon l’ENTV, Lakhdar Bouregaâ aurait « usurpé l’identité d’un autre moudjahid », en l’occurrence Rabah Mokrani, ancien commandant de la wilaya IV historique. Ainsi, selon cette chaîne de télévision, Bouregaâ aurait « adopté le nom de Sidi Lakhdar du nom de Rabah Mokrani, le vrai commandant de la wilaya IV tombé en martyr pendant la révolution ». La télévision officielle a indiqué que Lakhdar Bouregaâ « avait combattu au sein de l’armée française entre 1954 et 1956 dans la région des Alpes, avant de revenir en vacances pour rejoindre ensuite le maquis » en Algérie. Etonnant lorsqu’on sait que durant ces années-là (54-56), il n’y avait pas de guerre en France et encore moins dans les Alpes françaises.
Le membre fondateur du FFS a été également accusé de faire partie de ceux qui ont « acquis des biens matériels en fonction de leur position », ajoute la même source. Deux jours plus tard, l’ENTV a tenté de faire son mea culpa. L’ENTV a indiqué que les informations publiées sur le moudjahid Lakhdar Bouregaâ lui « ont été fournies par des sources informées et n’ont porté que sur la période de son service militaire au sein de l’armée française ». Cette chaîne a soutenu qu’elle « n’a jamais fait état d’usurpation d’identité de la part du moudjahid ou de trahison, mais juste précisé qu’il avait pris comme nom de guerre celui de son frère ». Plus encore, la télévision publique affirme « avoir pris comme source le communiqué du parquet rendu public suite à la mise sous mandat de dépôt de Lakhdar Bouragaâ ».
Cette remise en question est intervenue à la suite du communiqué de l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM), signé par son secrétaire général par intérim, Mohand Ouamer Ben El Hadj, où il menace d’ester en justice tout ceux qui tenteront de porter atteinte au moudjahid : « Au moment où le peuple algérien se prépare à immortaliser la fête de la Victoire, de l’indépendance et de la Jeunesse, le destin a voulu que le pays vive des conditions politiques d’une extrême complexité » commente cette organisation. Après un long rappel du parcours de Lakhdar Bouregaâ, l’ONM se réserve le droit d’engager des « poursuites judiciaires contre ceux qui ont changé le nom de ce moudjahid, falsifiant son histoire », est-il écrit.
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