Adoption du dinar numérique: Les explications d’un expert financier

L’adoption d’une monnaie numérique nationale « dinar numérique algérien », est un des principaux ateliers ouverts par la Banque d’Algérie. L’annonce a été faite par le Premier ministre, lors de la conférence sur les défis futurs des banques centrales organisée par la Banque d’Algérie à l’occasion du 60ème anniversaire de sa création. C’est quoi le dinar numérique ? Va-t-il remplacer le fiduciaire ? Et surtout va –t-il jouer un rôle dans la lutte et absorber l’argent de l’informel ?
L’expert financier, Souhil Meddah qui est revenu sur l’utilité d’une monnaie qui est un moyen d’évaluation, de réserve et d’échange, a fait savoir que le dinar numérique va intervenir dans le moyen d’échange.
Dans une déclaration au Jeune Indépendant, il a indiqué que le dinar numérique va être traité au même titre que les valeurs fiduciaires.
« Il s’agit d’une façon d’utilisation de la monnaie au même titre que la cryptomonnaie, seulement elle est régulée et cotée par la Banque d’Algérie », a précisé l’expert financier, affirmant qu’elle ne subit pas les règles de la spéculation. M. Meddah qui a fait savoir que la monnaie numérisée sera une monnaie totalement dématérialisée, a indiqué que le recours à la monnaie numérique nous épargnera l’utilisation du cash, dont « l’émission est coûteuse », surtout que les opérations de réémission se multiplient, compte tenu de l’utilisation excessive du cash qui engendre l’usure et la détérioration de la monnaie, notamment les billets de banques.
« Avec la numérisation ça va être d’intermédiaire à intermédiaire sans recourir à l’utilisation de l’argent en espèce », a souligné l’expert, lequel a indiqué que cette monnaie numérique sera exclusivement utilisée pour les petites opérations quotidiennes par les agents économiques.
Le dinar numérique va –t-il remplacer la monnaie fiduciaire ? Pas pour le moment estime le financier, lequel a indiqué que les deux monnaies vont être en parallèle.
« Pour le moment elle ne peut pas remplacer le fiduciaire. Peut-être à moyen et long termes, on va s’orienter vers ça », a-t-il précisé, soulignant que pour l’instant ce n’est pas vraiment possible pour deux raisons. Selon lui, il y a un aspect culturel qui fait que les gens aiment toucher le cash, mais il a surtout la nature d’émission de cette monnaie.
« Sur quel cadre on va émettre cette monnaie ? », s’est-il interrogé, expliquant que pour la monnaie fiduciaire c’est claire, elle est émise selon la demande et les prévisions de la Banque d’Algérie. « Elle se fait d’une manière périodique selon les périodes et la demande. On augmente et on baisse la cadence selon la demande », a précisé M. Meddah.
La question qui se pose est aussi d’ordre pratique. Comment va-t-on s’organiser, donnant l’exemple d’un salarié. « Un salarié va retirer une partie de son salaire en espèce d’un côté et disposer d’une dotation en numérique de l’autre côté », a-t-il illustré, notant que l’utilisation de cette monnaie numérique va se faire graduellement et que les opérations pourront être fructueuses dans les échanges de petites tailles.
Interrogé sur la capacité du dinar numérique algérien à absorber l’argent de l’informel, l’expert qui dit qu’il y a eu une tentative avec le e-paiement, a estimé que la numérisation peut constituer « un début de solution », à condition qu’elle soit généralisée, ou du moins sur des proportions très importante. Car, selon l’expert financier, le dinar numérique sera utilisé, pour un premier temps, dans un espace retreint, alors que l’informel est axé sur d’importantes transactions.
Dans un premier temps on va beaucoup plus faciliter et entretenir l’état de la monnaie fiduciaire. Mais pour lutter et absorber l’argent de l’informel, il faut que cette méthode soit généralisée à d’autres transactions, selon les précisions de l’expert financier, lequel a signalé la nécessité de commencer par une culture de dématérialisation qui va garantir la sécurité, l’entretien et un début d’un passage vers la culture de numérisation.
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