Adhésion aux BRICS: Quels avantages pour l’Algérie ?
L’adhésion au groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud considéré comme «une alternative au système capitaliste et multilatéral», permettra à l’Algérie de bénéficier de très nombreux avantages économiques, notamment dans l’impulsion des partenariats et des investissements sur la base du principe gagnant-gagnant, pour peu que le pays transcende ses imperfections.
C’est ce qu’ont soutenu ce mardi 18 juillet à Alger des experts et des universitaires, soulignant néanmoins que cette adhésion « n’est pas la solution aux problèmes économiques du pays mais elle nécessite davantage de travail pour se rapprocher du niveau économique des futurs partenaires».
Lors d’une Journée d’étude organisée par l’Institut nationale d’études de stratégie globale (Inesg) sous le thème: «Les Brics et les enjeux du système international», les interventions ont été axées sur les atouts dont dispose l’Algérie lui permettant de rejoindre le groupe des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) notamment sa position géographique stratégique et ses potentialités économiques.
Dans ce contexte, l’ancien ministre délégué chargé de la prospective, Mohamed Cherif Belmihoub, a indiqué que l’adhésion à ce forum «ne constitue pas une solution aux problèmes économiques existant» qui doivent être réglés en interne avant de rejoindre les membres de ce groupe économique, ajoutant que ces derniers attendent de l’Algérie d’apporter un plus à leur action.
Pour sa part, l’universitaire Abderrahmane Ben Saad a abordé les avantages de l’adhésion de l’Algérie à cette organisation, qu’il a considérée comme « une alternative au système capitaliste et multilatéral », indiquant que le groupe des Brics représente le deuxième bloc économique le plus important dans le monde, après l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Faisant observer que 20 pays ont exprimé leur souhait de rejoindre les Brics, il a estimé que « ce nombre confirme réellement le poids du Brics au niveau mondial ».
M. Ben Saad a expliqué que les raisons pour lesquelles les pays cherchent à rejoindre cette organisation sont principalement dues à la volonté d’obtenir des financements et d’attirer des investissements par le biais de ses deux institutions financières à savoir le Fonds de réserves d’urgence (CRA) et la Nouvelle banque de développement (NBD), «deux organismes financiers qui vont se développer davantage et même surpasser le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale (BM) ».
La volonté des pays de faire partie des Brics s’explique aussi, a-t-il encore fait savoir, par la volonté de ces Etats d’affronter collectivement les crises économiques mondiales et de parvenir à instaurer un équilibre dans les relations internationales ».
Présentant une communication sur le thème «Nouvelle trajectoires de la mondialisation, entre fragmentation et polarisation », l’économiste Djoudi Bouras, a souligné, quant à lui, que le groupe des Brics représente un « nouveau pôle de croissance» et un «véritable catalyseur du changement».
M. Bouras a noté aussi que le groupe des Brics est animé par une volonté de fonder un «monde plus juste et équitable» qui défend la stabilité, la paix et un nouvel esprit multilatéral ».
De son côté, le professeur M’hand Berkouk a affirmé que «l’adhésion de l’Algérie au Brics est une ambition stratégique et importante», relevant que ce groupe défend les mêmes valeurs auxquelles l’Algérie aspire, notamment la préservation de la souveraineté des Etats et la garantie de l’indépendance de la prise de décision.
« Cette organisation offre aussi des financements sans imposer de conditions aux pays », a ajouté ce spécialiste des questions géopolitiques, estimant que le monde connaît aujourd’hui de profondes transformations.
« Nous sommes entrés dans une nouvelle ère de multipolarité. L’intégration de l’Algérie dans les Brics est conforme à la doctrine de notre politique étrangère qui refuse les interférences dans les affaires internes. Nous avons une opportunité de rejoindre un espace international plus flexible et qui répond à nos attentes », a-t-il également mentionné.
Pour sa part, l’économiste El Houari Tigharsi, a mis en avant les potentialités financières et la disponibilité des ressources de l’Algérie, lui permettant d’être membre dans cet espace. Il cité, entre autres, les ressources énergétiques et minières, la position de l’Algérie en tant que puissance régionale et économique en Afrique, ainsi que ses relations historiques avec les Etats membres du Brics.
M. Tigharsi a évoqué, également, dans sa communication, d’autres « atouts et cartes dont dispose notre pays pour faire partie de ce bloc, en particulier les capacités financières (des réserves de change de 66 milliards de dollars, un très faible endettement extérieur de 1,65 % du PIB et la valeur des exportations plus de 60 milliards de dollars en 2022 ».
Pour lui, l’adhésion à ce groupe permettra à l’Algérie de lever des fonds, d’accéder aux marchés des Etats membres, de développer ses infrastructures, ainsi que de faciliter la réalisation de grands projets d’exploitation des ressources minières, notamment avec la Chine.