Les enfants et les écrans: Attention à l'overdose – Le Jeune Indépendant
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Lifestyle Santé

Les enfants et les écrans: Attention à l’overdose

Les enfants et les écrans: Attention à l’overdose

Le portable dans les mains, c’est comme ça que Lina, une petite fille de 7 ans, commence sa journée. Sans son ‘’outil’’, qui est devenu son jouet, elle est en pleurs au point de devenir incontrôlable. Elle est là, allongée sur le lit de ses parents en train de télécharger des jeux à longueur de journée et de regarder des dessins animés. Rien d’autre ne l’intéresse. Il arrive même qu’elle saute des repas. Une situation de dépendance  qui n’est pas sans conséquence sur sa santé mentale. Les parents ont leur part de responsabilité dans ce phénomène récurrent.  

 « Ma fille Lina, âgée de 7 ans, est devenue accro au téléphone. Elle commence sa journée le portable dans les mains, le mien ou celui de son papa. Elle attend celui-ci devant la porte de la maison et dès qu’il rentre du travail, elle lui confisque son téléphone. Elle est tout le temps allongée sur le lit en train de télécharger des jeux ou de regarder des dessins animés. Rien ne semble l’intéresser mis à part son ‘’outil’’, qui est devenu son jouet », a souligné sa maman Mounia.

« Au début, je me suis dit qu’elle le prenait comme un jouet et qu’un jour, elle allait s’en lasser. Mais au contraire, elle veille parfois tard dans la nuit avec le portable dans les mains. Si je lui interdis d’utiliser le portable, elle se met à pleurer. Elle est devenue incontrôlable. Malheureusement, elle a trouvé le moyen de s’en procurer un à chaque fois qu’elle part chez ma mère. C’est ma sœur qui lui donne le sien », a-t-elle ajouté

 « La surconsommation de l’écran peut lui causer des troubles de la vision et aussi du sommeil. Cette année, comme elle est en première année, je lui donne mon portable quand elle n’a pas de devoirs à faire, uniquement pour un petit moment », a-t-elle souligné.

 Une mère au foyer a fait savoir que sa grande fille, âgée de 13 ans, utilise, elle aussi, beaucoup le portable, mais sous sa surveillance permanente et celle de son papa. « Elle a d’excellents résultats, par conséquent, je peux lui laisser utiliser le portable pour écouter des chansons. Elle est fan du groupe BTS. Elle l’utilise aussi pour faire des recherches pour ses exposés », a-t-elle précisé.

 Un petit garçon âgé de 10 ans ne cessait de s’agiter et de crier dans le bus pour avoir le portable de sa maman. Amel, la jeune maman, la trentaine, a indiqué : « Si je refuse de lui donner mon portable, mon fils pique une crise. Je lui ai appris cette mauvaise habitude et, aujourd’hui, je ne sais plus quoi faire. »

Les enfants livrés au cyber-harcèlement 

 Les enfants sont la cible privilégiée des prédateurs. Ils profitent de l’innocence de cette frange vulnérable de la population pour les inciter à faire ou à participer à des actes indécents. Le téléphone portable est aujourd’hui le premier accès à la pornographie chez les jeunes. Cela nuit à leur éducation. La surconsommation des écrans inquiète beaucoup les parents, leur principale angoisse étant liée à l’Internet et plus particulièrement au risque que leurs enfants puissent consulter des sites pornographiques. 

Même si l’addiction à l’utilisation du portable peut s’avérer très dangereuse, quelques parents ont témoigné de l’utilisation bénéfique des portables. Il permet d’acquérir des connaissances en consultant des sites éducatifs. Selon eux, le portable est un outil à double tranchant.

« Mon enfant a appris le français en regardant des dessins animés »

Amira, une jeune mère d’un adorable petit garçon de 4 ans, prénommée Djawad, a estimé que l’usage du portable n’est pas à cent pour cent néfaste. « A mon avis, la responsabilité incombe aux parents. Ces derniers doivent surveiller leurs bambins », a-t-elle expliqué. Elle a révélé que son jeune garçon a pu apprendre la langue française en regardant des dessins animés en français sur son portable. « Avant, je lui laissais l’utiliser deux heures les week-ends mais pendant les jours de la semaine, il peut l’utiliser pendant une heure uniquement, répartie sur toute la journée », a-t-elle précisé.

Amira a fait savoir que le problème n’est pas dans la détention d’un téléphone portable mais dans les objectifs et les fins pour lesquels il est utilisé.

Ces avis sur la nocivité du portable font bien souvent oublier qu’il possède également de nombreuses vertus. C’est un outil pédagogique à part entière. Selon un père de famille, « il permet de faire de nombreuses choses utiles en classe, comme par exemple photographier le tableau quand un élève a oublié de copier ses cours, d’enregistrer des notes sur le portable, ou encore de faire des recherches sur différents sujets ». Le portable est un support numérique très précieux pour travailler avec les enfants atteints de troubles neuro-développementaux comme l’autisme.

De son côté, Samir, père d’une fillette de 8 ans, a confié que sa fille utilise beaucoup son téléphone portable. « Dès que je rentre à la maison, ma fille prend mon téléphone. J’ai trouvé une solution efficace pour qu’elle passe moins de temps à jouer. Je l’ai inscrite pour pratiquer de l’athlétisme.

Les experts s’expriment

Pour sa part, Karim Naït Medjani, biologiste et spécialiste en optique, s’est attardé sur la nocivité de la surexposition aux écrans pour les enfants. Selon lui, « l’écran détruit au lieu de servir », principalement les bébés exposés à la lumière bleue dégagée, notamment par les télévisions LED. « La lumière bleue, les images très rapides ainsi que le bruit dégagé par ces vidéos détruisent le cerveau », a-t-il expliqué, surtout que les parents ont, aujourd’hui, tendance à laisser, des heures durant, leurs enfants regarder des chaînes de télévision proposant essentiellement des programmes pour enfants, à savoir des dessins animés.

 C’est donc le développement et l’imagination des enfants qui sont en jeu. L’expert a, par ailleurs, souligné   que les enfants des inventeurs de ces smartphones et tablettes n’utilisent pas ces appareils. Se basant sur des études de spécialistes, M. Naït Medjani, qui est aussi président de l’association Attention dangers écrans : formons, informons, basée en France, a ajouté : « un enfant ne doit pas être soumis à un écran avant sept ans », soit avant l’acquisition du langage. Il a signalé qu’en France, il est mentionné dans le carnet de santé de l’enfant qu’il est interdit de le soumettre à un écran avant trois ans. Selon le docteur, la surexposition aux écrans peut être une cause de l’autisme « acquis » causé par l’environnement de l’enfant.

Quant au psychologue clinicien Lounès Laalem, ce dernier a évoqué les ressemblances dans le tableau clinique des enfants autistes et ceux surexposés aux écrans. « On ne fait la différence entre les deux cas qu’après avoir arrêté l’exposition de l’enfant à l’écran. C’est à partir de là qu’on constate des changements », a-t-il souligné. Il a, par ailleurs, indiqué que le nombre de cas est en expansion. « Il y a dix ans, je recevais 31 cas et, aujourd’hui, je traite plus de 400 cas d’enfants dépendants des écrans », a-t-il ajouté.

Il convient de noter que les parents ont une part de responsabilité dans la propagation de ce phénomène. Le plus grave, c’est que ces derniers, pour se débarrasser de leurs enfants, leur donnent leurs portables, ce qui engendre la déperdition scolaire et des problèmes de santé mentale. Devant cette situation, les spécialistes s’accordent à dire que la sensibilisation est le meilleur moyen d’endiguer le phénomène, qui risque de devenir un problème de santé publique.

 

 

            

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