Accusé d’espionnage pour la France, un collaborateur de Benflis acquitté

Accusé d’intelligence avec le directeur du département du Nord-Afrique auprès du ministère des affaires étrangères françaises , Salah Bekka, membre du comité de soutien du programme de la campagne électorale du candidat aux élections présidentielles de 2019, Ali Benflis, a été acquitté après avoir passé plus de 16 mois de détention à la prison d’El Koléa.

Le natif de Barbbacha dans la wilaya de Béjaia a été blanchi par le tribunal criminel d’Alger que présidait Mme Ismahane Ameur de accusations retenues contre lui par le juge d’instruction du tribunal de Bir Mourad Raïs pour transfert d’informations à un agent étranger ayant pour objectifs de porter atteinte aux intérêts de la diplomatie algérienne.

Le tribunal qui a répondu par non à la question relative à la culpabilité du mis en cause s’est basé dans son jugement sur les articles de presse publiés à travers les quotidiens nationaux « El Watan », « Liberté », « Le jeune indépendant », « El Khabar » et « Le soir d’Algérie » ainsi que ceux publiés en France  par « Le Figaro » et « Le monde », trois jours avant que l’inculpé ne livre ses informations au diplomate français Silvain Fourrière, sur des questions nationales relatives aux événements ayant secoué la wilaya de Bouira et sur les sondages d’opinions concernant les trois candidats en l’occurrence Abdelmadjid Tebboune, Azzedine Mihoubi et Ali Benflis.

Lors de son passage à la barre, le mis en cause a nié eu l’intention de porter atteinte à la diplomatie algérienne en clamant qu’il n’avait pas l’intention de nuire à la diplomatie algérienne. «J’ai donné des informations qui ont été publiées à travers la presse nationale et étrangère trois jours avant la conversation téléphonique avec le diplomate français », a-t-il dit.

L’inculpé a affirmé avoir « rencontré le diplomate en France à trois reprises dans des lieux publics et de ne s’être jamais reçu dans une institution étatique française ».

A la question de savoir s’il a demandé un service au diplomate français, il a répondu qu’il avait sollicité pour le transfert de 11 000 euros d’un compte à un autre. « Ses tentatives sont restées vaines. Il n’a pas pu transférer cette somme du compte d’Ali Benflis au compte de son neveu », a-t-il souligné.

Il a précisé à la présidente que les conversations de M. fourrière dérivées beaucoup plus sur la campagne électorale des candidats aux présidentielles 2019.

L’accusé a par ailleurs indiqué que la communauté algérienne en France était contre le déroulement des présidentielles 2019 et disait que les citoyens de Bouira étaient tous contre la tenue du scrutin. Le classement que j’ai donné à propos des trois candidats, je voulais dire que les algériens iront aux urnes ».

Il a souligné à la juge qu’il a classé en première position le candidat Azzedine Mihoubi du RND mais il a par contre précisé que lors de «sa conversation avec le diplomate français, j’ai dit que Azzedine Mihoubi devait remporter la bataille électorale mais j’ai souligné que Mihoubi s’est trompé en présentant au nom d’un parti politique honni par les algérien à savoir le RND ».

Le procureur général a requis dix ans de prison ferme contre le mis en cause estimant que toutes les preuves légales et matérielles relatives sont réunies notamment en ce qui concerne d’avoir pris attache avec le diplomate français et de lui avoir fourni des informations importantes sur la politique algérienne.

Les avocats de la défense ont estimé que leur client n’a à aucun moment fourni des informations au cadre français pour la simple raison que les renseignements contenus dans les conversations téléphoniques entre l’accusé et le diplomate ont été publiés trois jours auparavant.