Accord de pêche Maroc-UE : Vers la fin du pillage des ressources sahraouies ?

A quelques jours de l’expiration de l’accord de pêche Maroc/UE, attendue le 17 juillet prochain, c’est le branle bas de combat.
Alors que l’inquiétude s’est installée chez les Marocains, qui vont enregistrer des pertes colossales, les pays européens cherchent encore une parade qui va permettre de compenser aux 128 navires de l’UE de pêcher d’une manière légale dans les eaux du Sahara occidental occupé.
Cet accord de pêche entre l’UE et le Maroc est entré en vigueur le 18 juillet 2019 et il sera bien difficile de le prolonger, selon les dires de hauts responsables européens, même en attendant la décision finale de la Cour de justice de l’UE sur le document.
Des députés européens de différents courants et pays se sont joint à une action tenue ce mercredi à Strasbourg, siège du Parlement européen, pour dénoncer le pillage des ressources naturelles du Sahara occidental et l’inclusion des territoires sahraouis occupés dans la signature d’accords illégaux entre l’Union européenne (UE) et le Maroc.
Les membres de l’intergroupe européen de soutien au Sahara occidental et des députés européens ont tenu à réaffirmer leur engagement en faveur de la légalité internationale ainsi que leur soutien aux revendications historiques du peuple sahraoui pour la défense de ses droits politiques, sociaux et économiques.
Les protestataires ont brandi des pancartes sur lesquelles étaient écrits les messages : « Le Sahara occidental n’est pas à vendre » et « Stop the plunder – Stop the looting » (arrêtez le pillage).
Après une rude bataille juridique menée par le Front Polisario, seul représentant légitime du peuple sahraoui, pour mettre un terme aux accords UE/Maroc incluant illégalement le Sahara occidental, la CJUE est parvenu à une conclusion sans équivoque : ces accords, y compris celui de la pêche, ne peuvent s’appliquer au Sahara occidental.
Depuis Valladolid où se tient actuellement le premier Conseil de la présidence espagnole de l’UE, le Commissaire européen à l’Environnement, aux Océans et à la Pêche, Virginijus Sinkevicius, a exprimé publiquement son pessimisme de voir lesdits accords être renouvelés dans les conditions initiales.
Ainsi, les Etats membres de l’UE se trouvent face à deux choix possibles, selon les options présentées par le Front Polisario : continuer à soutenir l’acte de « piraterie du Maroc » ou choisir la voie de la « légalité offerte par le représentant unique et légitime du peuple sahraoui ».
Le Front Polisario propose une voie de sortie avantageuse et honorable pour les pays membres de l’UE à travers la première réunion tenue la semaine dernière à Las Palmas avec le secteur de la pêche canarien.
La proposition formulée par le Front Polisario était tout simplement l’octroi aux pêcheurs espagnols de licences de pêche directe pour un an. Le représentant du Front en Espagne, Abdallah El-Arabi, a d’ailleurs exprimé « la ferme volonté du Front Polisario de négocier tous les aspects liés à l’exploitation des ressources naturelles au Sahara occidental, en tenant compte de l’existence du cadre juridique qui permet l’activité économique sur le terrain, malgré l’état d’occupation. »
De son côté, l’avocat du Front Polisario devant les juridictions européennes, Gilles Devers, a expliqué que les licences de pêche qui seront fournies par le Front Polisario « maintiennent les quotas et toutes les normes qui ont été appliquées dans le cadre de l’accord avec le Maroc et garantissent la sécurité de ceux qui pêchent dans les eaux de la zone exclusive du Sahara occidental. »
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