Accidents industriels : Cap sur la prévention

La probabilité d’accidents industriels est en augmentation en Algérie. Et c’est le facteur humain qui est principalement à l’origine de ces accidents qui entravent le plan de développement d’une entreprise. Une situation qui impose aux entreprises industrielles, en plus du respect du cadre réglementaire, de se conformer volontairement à la norme l’ISO 45 001 et de relever le niveau culturel en matière de gestion de risques.
Les accidents industriels enregistrés les dernières années sont en augmentation et ont surtout un impact sur la compétitivité des entreprises industrielles en raison des frais sociales et économiques qui en résulte. C’est ce qu’a affirmé le ministre de l’Industrie dans un discours lu en son nom par le directeur de la compétitivité au ministère de l’Industrie, Abdelaziz Guend, lors d’un point de presse tenu à l’occasion de l’ouverture de la 4ème édition du Salon international des systèmes de sécurité et de la protection anti-incendie (2SPRO) qui se tient jusqu’au 1er mars.
« Entre 2018 et 2022, 13 000 incendies ont été recensés sur des sites industriels », a précisé le responsable, lequel a souligné l’importance de la sécurité industrielle qui est un facteur de compétitivité des entreprises. « Une entreprise sans dégâts gagne du temps et protège sont équipements ce qui lui permettra d’aller de l’avant dans l’application de son plan », a-t-il signalé, citant l’accident qui a touché la société nationale des industries électroniques « ENIE » en 2015 qui a eu un grand impact sur les projets de développement de la société, et celui au niveau de l’unité de production et transformation de plastique à Boufarik en 2019 avec ses émissions toxiques et leur impact néfaste sur la population et les terres agricoles.
Améliorer les capacités préventives
La raison pour laquelle, on est appelé, selon le directeur de la compétitivité au département de l’Industrie, à améliorer nos capacités préventives et de défense pour réduire la survenue de ces accidents industriels qui menacent toutes les sociétés. « Nous sommes tous interpelés, pouvoirs publics et acteurs économiques, sur la nécessité d’améliorer et de mobiliser nos capacités pour faire face et réduire ces accidents et par ricochets, leurs effets sur le niveau économique et social », a-t-il dit.
Les entreprises industrielles, notamment les plus exposés aux risques, sont donc appelées, en plus de respecter le cadre légal régissant la sécurité dans le lieu de travail, d’adopter volontairement et se certifier ISO 45 001, qui permettra de garantir un niveau approprié de prévention et de protection des installations industrielles. « L’adhésion des sociétés économiques à cette démarche leur permettra de garantir un niveau adéquat de prévention et protection des infrastructures industrielles », a-t-il signalé, soulignant dans ce sens l’accompagnement du ministère de l’Industrie, lequel doit financer à hauteur de 80% des frais de cette certification.
Enhaiti Yacine, directeur de la sécurité industrielle et l’appui aux actions de protection de l’environnent, la sécurité industrielle en entreprise au ministère de l’Industrie a, de son côté, souligné l’importance de se conformer, surtout que le nombre d’entreprises certifiées ISO 45 000 reste faible. « 15% d’entreprises ont jusqu’à présent adhéré à cette norme », a-t-il précisé, affirmant que ce sont les entreprises exposées aux risques d’accidents industriels qui se sont conformées, car elles connaissent les conséquences de ces accidents. D’autres, estiment que ce n’est pas nécessaire et que le risque est maitrisé et que le réglementaire leur suffit pour garantir un niveau acceptable de sécurité.
Notant que la stratégie du département de l’Industrie est basée sur deux volets, à savoir, le volet réglementaire et facultatif (normatif). M. Enhaiti a également souligné la nécessité de disposer d’une culture du risque qui demeure faible. Pour ce qui est de l’origine de ces accidents, le facteur humain est le premier cité par ce responsable, comme d’ailleurs l’a affirmé le ministre de l’Industrie, lequel a indiqué que l’adoption et l’application des plans interne d’intervention ne garantit pas à lui seul la sécurité. La raison pour laquelle il est impératif d’adopter un comportement responsable de la part des travailleurs, qui doivent faire preuve de prudence pour éviter des erreurs qui peuvent causer des accidents. Les équipements électriques non conformes aux normes de sécurité sont aussi à l’origine des accidents industriels.
Razika Guedouzi, sous directrice de la sécurité industrielle au ministère, est revenue dans sa communication sur la sécurité et le risque industriel, affirmant qu’aucune installation industrielle n’est à l’abri d’un accident. L’adoption des instruments adaptés permettra de contenir ces risques, selon la responsable qui a fait part de l’absence d’étude de dangers, ou étude en voie d’examen par les Commission habilitées. En sommes, la lutte efficace contre le risque d’accident implique la mise en place de barrières techniques, organisationnelles et surtout culturelles.
Notons qu’une cinquantaine d’exposants nationaux et internationaux prennent part à cette édition de 2SPRO qui accompagne l’effort national de lutte contre les incendies.
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