Accidents de la route : Du non-respect des lois aux infrastructures catastrophiques
Ces derniers jours, on enregistre de plus en plus d’accidents de la route. Un phénomène qui prend de l’ampleur malgré les efforts des autorités publiques et la sensibilisation de la société civile.
Chaque jour, les services de la Protection civile interviennent et la Gendarmerie nationale rend des bilans très lourds. Des dizaines de personnes, notamment des jeunes, perdent la vie, d’autres sont blessées, sans compter les dégâts matériels.
Ce nouveau type de terrorisme se nourrie certes de l’inconscience et de l’irresponsabilité de certains conducteurs, mais aussi de l’état catastrophique de nos routes. Dans la capitale, par exemple, précisément dans la daïra de Draria, qui regroupe la commune de Baba Hassen, de Douéra, de Draria, d’El-Achour et de Khraïcia, le constat est effarant.
L’état de ces routes est en effet lamentable et catastrophique. Le tronçon de Baba Ali-Baba Hassen en est une parfaite illustration. La chaussée est devenue impraticable à cause des trous, après les travaux de décapage et autres installations menées anarchiquement, rendant la circulation difficile et causant parfois des accidents.
Ces infrastructures inachevées sont très souvent à l’origine des carambolages auxquels on assiste à ce niveau et du blocage de la circulation.
Pis encore, la route de Khraïcia manque de panneaux de signalisation ayant pour vocation première d’indiquer aux usagers de la route la présence, entre autres, de lieux-dits, d’obstacles et de vitesses à respecter. Après plusieurs mois de chantier sur cette route, où il a été jugé nécessaire d’enlever ces panneaux, les autorités n’ont pas pu, à ce jour, les remplacer.
Cette situation présente évidemment des risques et représente un grand danger pour la vie du citoyen. D’ailleurs, souvent, des conducteurs font demi-tour ou carrément marche-arrière en pleine route à sens unique après s’être trompés de bretelle ou d’entrée en l’absence de plaque de signalisation. Ce geste peut coûter très cher, surtout que la route ne pardonne pas.
Le Jeune Indépendant a tenté, à plusieurs reprises, de contacter les services de la circonscription administrative de Draria à ce sujet, mais en vain.
Il y a certes l’état des routes, mais on ne peut ignorer le facteur humain qui est, en grande partie, responsable de la hausse incessante et alarmante des accidents de la circulation. D’ailleurs, 80% de ces sinistres sont dus au comportement des conducteurs sur les routes, en l’absence d’une culture de la prévention routière et du respect des règles et du code de la circulation dans notre société.
Rien que sur la première rocade sud d’Alger, au niveau de Ben Aknoun, on enregistre, à cause des excès de vitesse et des manœuvres dangereuses des chauffeurs, des accidents horribles au quotidien, matin et soir, et ce dans les deux sens. Dieu merci, il n’y a pas de perte humaine, mais cela cause quand même beaucoup de dégâts matériels en raison des carambolages. Cette situation engendre aussi des embouteillages pendant des heures et crée un stress terrible chez les conducteurs et les passagers.
Dans ce contexte, il convient de rappeler le rôle important des différents acteurs de la société pour limiter les accidents de la route et freiner l’hécatombe. A partir du grand responsable jusqu’au conducteur, en passant par les centres de formation de la conduite au petit enfant qui devrait apprendre, dès son enfance, les règles essentielles de la sécurité routière. Cela ne peut se faire qu’à travers la réalisation de bonnes infrastructures, la formation, la sensibilisation et une application rigoureuse de la loi.
Selon le président de l’Association nationale de sécurité routière « Tariq Essalama » et président de l’Organisation nationale des transporteurs algériens, Hocine Bouraba, la révision des mécanismes de la sécurité routière est une urgence. A commencer par la révision du système de formation et d’examen au sein des auto-écoles ainsi que la modification des conditions d’obtention du permis de conduire.
Il est proposé d’ajouter quelques cours sur la mécanique des véhicules pour apprendre aux concernés le système de freinage, la vidange et l’électricité automobile.
Le président de l’association « Tariq Essalama » a suggéré l’introduction du code de la route dans les programmes scolaires des trois paliers de l’éducation, à savoir le primaire, le moyen et le secondaire. Il a également indiqué que son association a mis en place, tout au long de l’année, un programme de sensibilisation contre les accidents de la circulation.