Absence de volonté pour le règlement de la crise ukrainienne
Les négociations sur le règlement en Ukraine se déroulent difficilement, manquent de compréhension, mais se poursuivent, a annoncé vendredi aux journalistes à Milan le porte-parole du président russe Dmitri Peskov, repris par Ria Novosti.
« Ce sont effectivement des négociations difficiles, chargées de divergences et assorties de moments d’incompréhension. Pourtant, elles se poursuivent et donnent lieu à un échange de vues », a dit le représentant du Kremlin au sujet des négociations lors d’un déjeuner de travail en marge du sommet du Dialogue Europe-Asie (ASEM).
Cette rencontre qui s’est tenue vendredi matin dans la préfecture de Milan a associé le premier ministre italien Matteo Renzi, les présidents russe et ukrainien Vladimir Poutine et Piotr Porochenko, le premier ministre britannique David Cameron, la chancelière allemande Angela Merkel, le président français François Hollande et les dirigeants de l’Union européenne José Manuel Barroso et Herman Van Rompuy.
Lors de cette rencontre, le président russe n’a pas omis de rappeler qu’une trêve, véritable, à l’est de l’Ukraine ne serait possible que si la ligne de démarcation était délimitée définitivement et dans les plus brefs. « Ce serait permettre de mettre de mettre fin aux pilonnages », a déclaré vendredi devant les journalistes à Milan Vladimir Poutine.
« La ligne de démarcation doit être délimitée complètement. Et c’est justement ce qui permettra d’en finir définitivement avec des pilonnages et des pertes parmi les civils », a indiqué le chef de l’Etat. Et d’ajouter qu’il fallait le faire le plus vite possible. Kiev a lancé le 15 avril une opération « antiterroriste » d’envergure en vue de réprimer la révolte qui a éclaté dans le Donbass suite au coup d’Etat de février. Selon l’Onu, les hostilités ont déjà fait plus de 3.600 morts, dont les 298 passagers et membres d’équipage du Boeing malaisien abattu le 17 juillet, et plus de 8.800 blessés parmi les civils.
Le 5 septembre, après plusieurs mois d’affrontements meurtriers, les autorités de Kiev ont signé avec les républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Lougansk un accord de cessez-le-feu à Minsk, sous la médiation de la Russie et de l’OSCE. Un mémorandum en neuf points pour sa mise en application a été signé le 19 septembre. Il s’agit notamment de créer une zone tampon de 30 km entre les positions des parties. Le désengagement entre l’armée ukrainienne et les insurgés du Donbass doit passer sur la ligne du front au 19 septembre. Bien que le cessez-le-feu soit globalement respecté selon les observateurs, les deux parties s’accusent mutuellement de violer la trêve.