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Nationale

Absence de consensus entre les élus et l’administration

Absence de consensus entre les  élus et l’administration

Les travaux de l’APW de Tizi-Ouzou, qui rentrent dans le cadre de sa première session pour l’année en cours, se sont poursuivis, avant-hier, à un rythme effréné et qui ont été consacrés à l’étude et l’appréciation du bilan de l’exécutif pour l’année écoulée.

Le discours des élus, toutes couleurs politiques confondues, est aux antipodes de celui de l’administration. Dans la matinée, la parole était prise par les élus qui ont dressé un tableau noir de la situation au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou. Aucun secteur d’activité n’a été épargné par les intervenants.

Cependant, le secteur qui a suscité le plus de commentaires et d’interrogations de la part des élus reste celui du foncier industriel où « les blocages de toutes sortes sont créés délibérément par des cercles puissants et occultes d’en haut pour empêcher le développement dans la wilaya de Tizi-Ouzou ». 

Les élus ont considéré que même les oppositions citoyennes, qui sont récurrentes, sont l’œuvre de ceux qui veulent maintenir la wilaya de Tizi-Ouzou dans le sous-développement.

L’élue issue du groupe FFS, Mme Nabila Smaïl, a dénoncé l’absence de l’Etat dans la wilaya de Tizi-Ouzou ; absence qui est à l’origine des fermetures par les citoyens des APC, des daïras et autres institutions ainsi que des axes routiers et voies publiques.

L’élu du FLN, Lounis, a interpellé le wali sur les coupures récurrentes de la RN I2 au niveau d’Oued-Aïssi. Un autre élu du FLN et non moins vice-président de l’APW, Kamel Ouguemat, a pour sa part déploré « les fausses promesses » de certains ministres dès lors « qu’ils annoncent à cor et à cri des projets d’envergure pour la wilaya et on ne voit rien venir après une éternité d’attente ».

Kamel Ouguemmat a précisément lancé la pierre du côté du ministre de la Santé, le Dr Abdelmalek Boudiaf, puisque « ses projets d’hôpitaux pour la wilaya de Tizi-Ouzou ne sont jusqu’à présent que des promesses ». Ce même intervenant a crié au scandale concernant la maison de repos prévue pour les moudjahidine à Azeffoun qui est toujours à l’état de projet sur « simple document ».

Ce ne sont là que quelques remarques des élus que nous avons reprises, car, rappelons-le, toute la séance matinale n’a été que des tirs à boulets rouges sur « les incohérences de l’administration » et « des plans machiavéliques établis en haut lieu contre la Kabylie et particulièrement la wilaya de Tizi-Ouzou ».

Dans l’après-midi, c’était au tour de l’Exécutif de la wilaya d’apporter les réponses, plus précisément par Abdelkader Bouazgui. Et c’est bien la première fois que l’hémicycle n’a pas été déserté par des élus et les simples citoyens après le déjeuner. Cela renseigne que les réponses du wali étaient attendues avec intérêt.

Le wali a situé son bilan pour l’année 20I4 dans le cadre global de l’action de développement, c’est-à-dire dans le plan quinquennal 2009 – 20I4, plus exactement entre 20I0 et 20I4, période de l’engagement des crédits.

Dans ce contexte, Abdelkader Bouazgui a signalé que le reliquat enregistré à la fin de l’année 20I3 était de 407 milliards de DA et atteindra 126 milliards de DA, à la fin 2014, soit une consommation des programmes de l’ordre de 381 milliards de DA. 

Le wali n’a pas omis de préciser que cet argent a été dépensé dans le cadre des programmes centralisés (PC), projets relevant du sectoriel (PSD) et projets communaux de développement (PCD). Abdelkader Bouazgui parlera ensuite de la répartition de ces 126 milliards de DA par secteur et par chapitre.

L’assistance apprendra que la direction de la jeunesse et des sports (DJS) a obtenu une part de 29 milliards de DA, montant qui sera consacré au financement des travaux du stade de 50 000 places de Boukhalfa.

La Direction des travaux publics (DTP) a bénéficié quant à elle d’un montant de 15 616 941 621,88 DA.

Le premier commis de l’Etat de la wilaya de Tizi-Ouzou mettra un accent particulier sur les chiffres, « langage exprimant le mieux la mission véritable de l’administration ». Le wali usera même d’un humour métaphorique à l’endroit des élus qui « n’aiment pas la réalité des chiffres ».

Une fois les chiffres dictés, Abdelkader Bouazgui parlera de l’importance des projets entamés, ceux-là même qui reflèteront le développement de la wilaya de Tizi-Ouzou. Sur ce registre, le wali martèlera que la pénétrante devant relier Tizi-Ouzou à l’autoroute Est-Ouest « est le projet le plus important pour la wilaya depuis l’indépendance nationale à ce jour ».

Abdelkader Bouazgui dira également à ce sujet que le montant de 60 milliards de DA alloué ne suffira pas en réalité. Ensuite, le wali parlera du barrage de Tizi-n’Tletha, du pôle universitaire de Tamda, et ce en termes d’importance physique d’abord et du rôle d’avenir ensuite.

Et pour mieux démontrer que l’administration qu’il dirige n’a pas dormi sur ses lauriers et même les missions ont été menées dans des conditions extrêmement difficiles, Abdelkader Bouazgui a signalé tous les problèmes rencontrés sur le terrain et toutes les situations difficiles affrontées.

Indirectement, il lancera la pierre dans le camp des élus qui « n’ont jamais prêté leur concours » dans le règlement des problèmes relatifs surtout aux oppositions des citoyens ou aux actions de protestations.

Justement concernant les actions de protestation citoyennes, le wali donnera le nombre exact de fermetures d’institutions, de sit-in, de marches, de coupures de routes entre 2009 et 2014 et au cours de la seule année écoulée. Les chiffres annoncés par le wali dépassent l’entendement
puisque, ces actions citoyennes de protestations se résument par centaines.

Ensuite Abdelkader Bouazgui évoquera le problème de l’APC d’Azazga qui, à défaut de son règlement définitif et d’urgence, engendrera de lourdes conséquences pour toute la wilaya » et la grève des fonctionnaires du Trésor de la wilaya de Tizi-Ouzou.

Dans l’affaire d’Azazga, le wali clamera que ceux qui veulent chasser les élus, légitimement élus et dont l’enquête a révélé leur gestion saine agissent dans le sens contraire aux lois de la République et à la logique. Abdelkader Bouazgui profitera de cette opportunité pour interpeller les élus et la presse à s’impliquer davantage dans cette affaire de l’APC d’Azazga pour éviter le pire.

Par la même occasion, le wali expliquera qu’il a préféré donner la priorité au dialogue pour dénouer ce conflit qui a trop duré. A ce moment, le président de l’APW, Hocine Haroun, interviendra pour marteler à son tour qu’il est hors de question d’abandonner les élus d’Azazga et de fouler les lois de la République.

A noter que les citoyens s’opposant toujours à la poursuite du mandat des élus d’Azazga, qui sont au nombre de douze, ont entamé depuis lundi dernier une grève de la faim devant le siège même de l’APC. Concernant la grève des fonctionnaires du Trésor, le wali l’a qualifiée d’ « injuste ». Abdelkader Bouazgui a assuré que cette grève, si elle venait à s’étaler dans le temps engendrerait également de fâcheuses conséquences.

Concernant la condamnation de cette grève des fonctionnaires du trésor, le wali n’a réussi à convaincre personne du bien fondé de sa thèse même s’il a longuement seriné sur l’impossibilité des entreprises économiques à poursuivre leurs missions à défaut de la perception de leurs créances.

Concernant les entreprises engagées dans l’opération du gaz naturel, Abdelkader Bouazgui a également annoncé qu’elles peuvent désormais percevoir leurs créances puisque « une bonne cagnotte est déjà dégagée à cet effet ». Le wali a déjà annoncé cette nouvelle il y a plusieurs mois mais sans résultat. A-t-il dit juste hier à l’hémicycle Rabah Aïssat ?



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