Abou d’oubli – Le Jeune Indépendant
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Op-Ed

Abou d’oubli

La visite du président de l’Autorité palestinienne en Algérie n’a peut-être pas eu l’écho qu’elle mérite dans les médias algériens. Pourtant, ne peut que s’enorgueillir du soutien de l’Algérie officielle et de son peuple à la juste cause des Palestiniens victimes d’une effroyable colonisation depuis 1948.

S’il fallait compter le nombre d’article consacrés, au moment où nous écrivons, à la venue de Mahmoud Abbas-ou Abou Mazen de son nom de guerre- accompagné de sa forte délégation, on s’apercevrait rapidement du déficit d’intérêt porté par la presse nationale à l’événement. C’est à la fois regrettable et compréhensible. Avec le temps, l’usure a fini par prendre le dessus et la souffrance des opprimés par devenir une vieille rengaine.

N’étaient ces massacres réguliers perpétrés par l’armée israélienne contre les populations de Gaza qu’on aurait sans doute oublié, dans les chaumières d’Algérie ou d’ailleurs, la tyrannie de l’Etat sioniste contre tout un peuple. Dans ce processus désolant de banalisation de la douleur, les professionnels de l’information ont leur part de responsabilité.

En Algérie, peu d’entre-nous tentent un suivi sérieux de la question palestinienne sur tous ses aspects, politiques, sociaux ou militaires. Seules quelques dépêches sporadiques, sans âme et livrées par des agences de presse souvent sous contrôle sioniste, sont reprises comme pour remplir les pages inachevées. Les canards arabophones se contentent de commentaires où la bataille de l’islamisme radical dispute l’espace à la défense des droits bafoués des Palestiniens.

Du coup, le combat contre l’occupation israélienne devient secondaire, par le truchement d’émotions antisémites et imbéciles. Qui connait encore le tracé des frontières de 1967, qui se souvient de Camp David et qui a pris connaissance de l’initiative arabe de paix bien plus récente ? Une proposition extraordinaire où l’on a enfin envisagé sagement la cohabitation pacifique de deux Etats pour mettre fin à un demi-siècle de génocide à petit feu opéré par Tsahal, l’armée spécialisée dans la tuerie d’enfants palestiniens.

Or, pour soutenir la Palestine aujourd’hui, il faut que la presse algérienne se réapproprie les fondamentaux de cette lutte anticoloniale en accordant plus d’attention à la stratégie actuelle de la résistance palestinienne fédérée par l’Autorité Palestinienne présente pour trois jours à Alger. C’est pourquoi, il serait opportun que les journalistes couvrent avec ardeur les étapes du programme de visite. Pour peu que la partie algérienne les laisse faire leur travail. 

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