Abderrahmane Benkhelfa, un expert des plus en vue
Le professeur Abderrahmane Benkhelfa que l’Algérie vient de perdre, emporté par le covid-19, était l’un des experts du système financier et bancaire algérien les plus en vue, très souvent sollicités par les médias nationaux pour livrer ses analyses sur le fonctionnement et les moyens de financement de l’économie.
L’on se souviendra encore de sa conférence donnée sur la problématique relative à « La répercussion de l’adoption par les entreprises des indicateurs de solvabilité sur la stabilité financière en Algérie », à l’occasion d’un séminaire international organisé par la faculté des sciences économiques, des sciences commerciales et des sciences de gestion du 24 au 25 octobre 2018 à la salle de conférence Mohamed Arslan de l’université Yahia Farès de Médéa.
Dans le foisonnement des conférences et lors des débats, Aberrahmane Benkhelfa, invité d’honneur en qualité d’ancien ministre des finances, fera une intervention qui a été fortement remarquée, en expliquant que « si la sécurité financière est nécessaire, l’expansion est encore mieux et demeure un challenge que l’Algérie doit relever en veillant à améliorer la qualité du produit ».
En tant qu’ancien argentier du pays, il avait affirmé que «nous sommes dans des niveaux de conformité aux règles internationales (règles de Bâle). Mais que la sécurité ne doit pas bloquer ou gêner l’expansion des services bancaires en menant un travail dans le sens de l’inclusion bancaire et de la bancarisation aussi bien des entreprises que des ménages».
A propos du secteur informel et des effets produits sur l’économie nationale, il indiquera que celui doit être bancarisé et accompagné d’une conformité fiscale, une démarche qui suppose « la diminution des procédures d’investissement, d’une régulation des marchés, d’une économie des services plus ouverte, d’une révision du régime des changes par l’assouplissement des flux rentrants».
Ce paquet de mesures, dira-t-il, devant accompagner une bancarisation plus large et accompagner le pays pour le passage d’une microéconomie robuste à une macroéconomie dynamique. Et que pour cela, il y a un effort à faire sur le mode de gouvernance publique et privée, sur les capitaux des entreprises qui sont très fermées sur l’internationalisation des flux dans les 2 sens, sur l’économie des services et surtout sur le retour des valeurs dans les transactions du marché.
L’on se rappellera aussi ses remarques sur la finance islamique, une expérience qui est tentée en Malaisie mais dont le niveau d’application est demeuré confiné dans la seule sphère de la consommation alors que la finance traditionnelle couvre l’ensemble des secteurs de l’économie, notamment le secteur de l’investissement sur lequel s’appuie le développement de l’économie.