A l’étranger, une flamme du hirak difficile à rallumer – Le Jeune Indépendant
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Nationale

A l’étranger, une flamme du hirak difficile à rallumer

A l’étranger, une flamme du hirak difficile à rallumer

La libération des « détenus d’opinion » est un mot d’ordre consensuel qui n’a tout de même pas réussi à souder les manifestants parisiens descendus dimanche dans la rue pour marquer le 3e anniversaire du hirak.

A l’étranger, la capitale française reste le principal foyer à vouloir entretenir la flamme de la révolte qui a balayé Abdelaziz Bouteflika en 2019. Mais le feu s’est largement étiolé comme l’a démontré le cortège clairsemé parti de Place de la République vers la Place de la Nation. « Malgré la détermination de millions d’Algériens, le Hirak n’a pas encore abouti, même si à ce jour il n’a pas subi de défaite », admet un tract ayant appelé à la manifestation tout en invoquant le frein créé par la crise sanitaire.

La manifestation est intervenue alors que deux composantes de ce hirak parisien sont appelés à s’expliquer devant la justice : il s’agit du mouvement Rachad désormais officiellement rangé dans le club des organisations terroristes et du mouvement « Double Rupture », marqué à gauche et incarné para la figure de Meziane Abane, ancien journaliste pour plusieurs titres.

Visé par une plainte du mouvement Rachad qui lui reproche des propos tenus à la Place de la République le 28 juin 2020, Meziane Abane a été à sa grande surprise mis en examen pour « diffamation » par le juge d’instruction. Il avait qualifié les militants du mouvement de Mourad Dhina et de Larbi Zitout de « terroristes » et de « manipulateurs » motivés par le désir de récupérer le hirak afin de le mettre dans le sillage de l’ex -FIS dont Rachad est perçu aujourd’hui comme l’héritier. Ses déclarations lui ont valu, dénonce-t-il des « menaces de mort » et ce réfugié politique se sent désormais persécuté dans son pays d’accueil.

La peur est telle que ce militant ne s’est pas présenté au défilé de dimanche. Pourtant, le mouvement “Double Rupture” a longtemps animé une agora à Place de la République d’où il a fini par se retirer après des « agressions » qui, selon M. Abane, se sont parfois déroulées sous les yeux de policiers impassibles.

Le défilé parisien marquant le 3e anniversaire n’a pas drainé une grande foule malgré une météo plutôt favorable. Dans le cortège divisé, il n’y avait pas l’énergie et l’enthousiasme de 2019. Pas de foules euphoriques et colorée ; Si cela devait servir de mesure à une éventuelle relance de la contestation les espoirs auront été contrariés. La reprise ne viendra sans doute pas de l’étranger et la diaspora ne semble pas armée de suffisamment d’unité et de force pour la porter. La liberté de manifester dans les grandes capitales occidentales ne produira sans doute pas d’effet sur la situation en Algérie.

Paris, 20 février 2022

D’ailleurs, les dernières manifestations sont regardées avec une relative indifférence. Elles ne soulèvent pas la solidarité de la population française ou d’origine algérienne ni l’intérêt des pouvoirs politiques . Après deux ans de pouvoir, le président Tebboune ne soulève pas de défiance.

En tout cas, pas en France. Et surtout pas celle d’Emmanuel Macron. Les soixante ans de l’indépendance, qui vont être commémorés de part et d’autre, cette année ne sont pas promis à remettre de la tension dans la relation bilatérale. Une réélection prévisible de Macron au mois de mai promet au contraire une consolidation de la relation entre les deux chefs d’Etat et vraisemblablement un second mandat aussi pour Tebboune.

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