A Lamamra de sévir !
L’actualité malienne démontre au quotidien, ces dernières semaines, toutes les difficultés posées au gouvernement pour un retour à la paix civile.
Pourtant IBK, le président malien récemment en visite à Alger, ne pourra pas reprocher à la communauté internationale de ne pas s’être mobilisée pour appuyer les efforts de paix, par une médiation longue et laborieuse sous le magistère de l’Algérie désignée comme chef de file.
Que se passe-t-il donc chez nos voisins du Sud pour que la situation se dégrade quand les amis du Mali attendaient une phase de réconciliation exemplaire suite à la signature de l’accord de paix et de réconciliation ? Il semblerait que, comme osent l’affirmer des acteurs impliqués dans ce processus, que des forces contraires exercent leurs influences maléfiques sur les différents groupes d’ex-rebelles pour rallumer un feu à peine éteint.
Accusations contre Barkhane, cette opération militaire française d’envergure inscrite dans la durée, mais qui ne semble pas assez efficace pour certains en matière de sécurisation de la partie de la bande sahélo-saharienne qu’elle prétend quadriller. Amertume contre la MINUSMA, la mission onusienne qui peine à donner du sens à la stabilité pour laquelle elle a été fondée. En plus de soupçons formulés au sommet de l’Etat malien, par IBK lui-même, au sujet de sa neutralité…
L’Union européenne aussi n’échappe pas aux reproches des commentaires politiques chez les Maliens traumatisés par l’intervention étrangère multiforme qui aide ou parasite la démarche nationale pour la paix.
Seule l’Algérie, reconnaissons-le sans flagornerie, demeure crédible parmi les protagonistes qui ont eu à tester la patience de l’appareil diplomatique d’Alger engagé dans la médiation. Il faudra donc que les médiateurs algériens rappellent à l’ordre les parties qui ont trahi leur serment de cesser les hostilités pour une paix durable dans le respect de l’intégrité territoriale du Mali et du caractère laïque de l’Etat malien.
Le MAE algérien, Ramtane Lamamra, ferait donc bien de participer cette fois au prochain comité de suivi de la mise en œuvre de l’accord d’Alger, en y invitant les chefs de guerre d’hier pour crever l’abcès. Parce qu’on ne doit plus titiller à Kidal ou à Anéfis la patience algérienne. Ni la patience de millions de Maliens qui aspirent à vivre ensemble dans la concorde. Un peuple qui doit sagement revenir à sa devise nationale : Un peuple, un but, une foi.