Cameroun-Algérie : La rue en effervescence
A la veille de la première manche du barrage opposant l’équipe nationale algérienne à son homologue camerounaise, pour un seul billet qualificatif au Mondial du Qatar 2022, la tension monte et la ferveur populaire est à son comble parmi les supporters des Fennecs.
A Oran, les commerces qui proposent les maillots de l’équipe nationale et autres accessoires aux couleurs du drapeau algérien sont de nouveau en pleine effervescence en prévision de cette double confrontation qui opposera demain, dans sa première manche les Fennecs aux Lions indomptables dès 18h30 (heure locale) au stade Japoma de Douala, avant le match retour prévu mardi au stade Tchaker, à Blida.
Dans les grandes artères de la ville, il est désormais fréquent d’entendre de loin le son strident des vuvuzela, cet instrument à vent que les supporters dans les stades de l’Afrique noire affectionnent particulièrement. Des jeunes vendeurs à l’étalage ont investi plusieurs coins de la rue du centre-ville pour proposer aux fans étoffes, maillots et accessoires de toutes sortes. D’autres quartiers proposent, en revanche, tout l’arsenal pyrotechnique du parfait supporter. Feux de Bengale et autres fumigènes sont cédés entre 1 000 et 5 000 DA pièce.
Pour cause de prévisions météorologiques annonçant de la pluie pour ce vendredi à Oran, il y a peu de chance de voir demain des écrans géants installés sur les grandes places publiques de la ville, comme avaient l’habitude de le faire les autorités locales. Du côté populaire, les préparatifs vont bon train, notamment auprès des gérants de cafés et autres établissements hôteliers qui ont pris l’habitude de diffuser ce genre de match contre consommation.
L’enjeu est certes lourd mais les supporters sont optimistes, convaincus des chances de leur équipe de faire un premier pas vers la qualification dès ce match aller. «Comparé à l’équipe adverse, notre équipe jouit d’une meilleure stabilité grâce à un staff technique mené par Djamel Belmadi, qui travaille avec l’équipe depuis déjà 4 ans. A contrario, les Camerounais ont changé leur entraîneur après leur dernière débâcle sur leur terres, à l’occasion de la dernière coupe d’Afrique des Nations, où ils ont été sortis par les Pharaons en demi-finale», analyse Wahab, supporter invétéré des Fennecs et fin connaisseur du sport roi.
L’autre avantage, analyse-t-il, «c’est l’ascendant psychologique que les Algériens auront sur leurs adversaires du jour du fait de les recevoir en Algérie au match retour». Au match aller, souligne-t-il, «les Camerounais seront obligés de faire le jeu pour marquer, alors que l’équipe nationale aura la latitude de procéder par les contres, un exercice qu’une équipe rapide et technique comme la nôtre maîtrise assez bien».
Pour Walid, un jeune supporter habitant le quartier de Maraval à Oran qui avait souhaité faire le déplacement à Douala mais qui s’est finalement résigné à suivre le match ici à Oran faute de pass vaccinal, «ce match aller ne sera pas de tout repos pour les Fennecs».
«Ce stade ne nous a pas réussi lors de la dernière CAN. La pelouse n’est pas très praticable et cela devrait considérablement gêner les partenaires de Riad Mahrez, habitués à faire circuler le ballon», estime-t-il. En revanche, précise-t-il, «l’équipe du Cameroun sera à son avantage vu le style de jeu qu’elle pratique. Un jeu physique et aérien». Ceci sans compter d’autres paramètres comme la température élevée qui devrait sévir au Cameroun en cette période ou encore l’arbitrage maison assez fréquent en Afrique», ajoute-t-il.
Néanmoins, tempère-t-il, «nos joueurs sont avertis de toutes ces conditions. Et si l’on défend bien collectivement et qu’on joue à fond les contres, avec la qualité de joueurs dont on dispose, on pourra leur faire très mal». Pour moi, analyse-t-il, «si l’on arrive à marquer un ou deux buts à Douala, on aura fait un grand pas vers la qualification. Le match retour sera dès lors un match pour le prestige pour fêter chez nous la qualification avec le public. C’est le scénario idéal que je souhaite», affirme-t-il.
