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Op-Ed

A la recherche du « Je »: Est-ce que nous survolons le ciel de la patrie ?

Notre voyage vers l’Algérie a commencé ! Dès que l’avion a entamé le décollage de l’aéroport international de Téhéran, d’emblés ma mémoire a commencé à me faire restituer des évènements du passé. Je me suis rappelé les discours de l’Imam Khomeini lors de la victoire de la révolution islamique iranienne contre le régime du Shah.

Dans ces discours, il a exhorté le peuple iranien à s’inspirer de la glorieuse révolution algérienne , la considérant une voie incontournable pour l’indépendance et la libération de l’Algérie du joug colonial français. J’ai également remémoré, des images de deux grands penseurs algériens : Nait Belkacem et Ahmed Hamani , assis aux côtés de l’Imam.

Je me suis aussi souvenu des oulémas iraniens qui incitaient les citoyens à se mobiliser et à apporter un soutien financier et moral de toutes sortes aux moudjahidines algériens. Les cris de joie et les acclamations qui montaient des mosquées iraniennes à l’annonce du triomphe de la révolution algérienne, résonnent encore à mes oreilles : «Jazayer babrouz » (l’Algérie est victorieuse). L’Iran fut l’un des premiers pays à reconnaître l’indépendance de l’Algérie en 1962 et a ouvert une ambassade à Téhéran.

Ainsi, les relations entre les deux pays ont été renforcées et consolidées en 1975, sous l’ère de leader immortel Houari Boumediene. La considération apportée par le peuple iranien au peuple algérien était et reste excellente et très positive.

De même, j’ai conservé de beaux souvenirs, car mon voyage a commencé de l’aéroport d’un dirigeant vers celui d’un autre. Les relations bilatérales entre les deux pays témoignent d’une convergence de vues sur de nombreux événements internationaux et arabes, y compris la détermination à résister à toutes formes d’impérialisme et d’hégémonie et à affronter les deux démons . De plus, nos deux pays s’accordent sur la nécessité de défendre les lieux saints, en particulier la mosquée bénie d’al-Aqsa, et de soutenir le peuple palestinien opprimé.

Mais ce qui m’a attristé, c’est l’absence de vols directs entre l’Iran et l’Algérie. Cela est probablement dû au faible volume des échanges touristiques entre nos deux pays, malgré un potentiel évident.
Autrefois, il existait des vols hebdomadaires reliant les deux pays. Mais aujourd’hui, pour se rendre d’Iran en Algérie, il faut transiter par Dubaï ou Doha et parfois par Paris. Pour ce voyage, nous avons opté pour les lignes aériennes turques via Istanbul.

Je me demandais, en moi-même : quelle sera ma première impression de l’Algérie, en arrivant à l’aéroport.
A bord, durant le vol, un jeune homme souriant, barbu et vêtu d’un pantalon court (pantacourt), discutait avec enthousiasme et d’un ton audible avec son voisin de siège, qui riait à son tour et toussait de temps en temps. Son allure décontractée, inhabituelle pour un homme en Iran, a éveillé ma curiosité. J’ai compris, par la suite, que ce style vestimentaire était courant en Algérie, même chez les personnes les plus âgées.

Pendant que l’avion amorçait son atterrissage, j’ai tendu le cou, à travers le hublot, pour apercevoir les premiers contours de ce pays bien-aimé et graver dans ma mémoire cette première image. Au-delà de l’immensité bleue de la mer, des bâtiments, des maisons et quelques tours se dessinaient à l’horizon. Je me suis mis à imaginer les habitants de ces lieux, et à ressentir un lien d’amour et d’une cause commune.

Derrière moi, une dame s’adressait à sa compagne : « Nous sommes dans le ciel de la patrie ». A ce moment, je me suis demandé : « Patrie ! Puis-je éprouver ce sentiment d’appartenance en survolant le ciel Algerien ? »

À l’aéroport d’Alger, il s’est avéré que j’étais venu deux jours avant le début de mon séjour. Emporté peut être par mon désir de fouler la terre des martyrs, ceux qui se sont sacrifiés pour libérer l’Algérie de la colonisation.

En sortant du hall de l’aéroport, j’ai respiré à pleins poumons la brise de ce pays. Et en effet, les regards que je rencontrais étaient empreints d’une grande bonté et je me suis rappelé le vers arabe : « Ne demande pas à l’homme ses qualités, son visage est le témoin de sa réalité ».
Mon regard se perdit dans le ciel limpide, où les palmiers s’étendaient à perte vue. Je me suis alors dit : « Oh Allah , comme j’aime ce pays ! »

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Le Dr Mohammad Reza ZAEIRI est un académicien spécialisé dans les médias religieux, la philosophie islamique et les relations (islamo-chrétiennes). Il est un écrivain et une figure littéraire distinguée avec plus de trente ouvrages en littérature, traduction, écriture créative et narrative, dont certains ont été traduits en langues étrangères : anglais et français. C’est un éminent journaliste dont la carrière médiatique a dépassé un quart de siècle, au cours duquel il a fondé des périodiques et des magazines, et a été rédacteur en chef de journaux, dont “Hamshahri” [1] qui est le plus grand journal au monde en langue persane. En outre, il a des activités et travaux dans les domaines : culturel, artistique, production cinématographique et télévisuelle. Il est également actif dans le domaine de l’édition, tant il a créé une institution médiatique indépendante qui publie un magazine mensuel depuis 23 ans.

La Déclaration du 1er novembre 1954, aussi connue sous le nom de manifeste du FLN, est le premier appel adressé par le Front de libération nationale (FLN) au peuple algérien, en liaison avec la journée d’action de la « Toussaint rouge », marquant le début de la guerre d’indépendance de l’Algérie.

Mouloud Kacem Naît Belkacem dit Mouloud Kassim est un homme politique, philosophe, historien, écrivain et Idéologue algérien, défenseur de la langue arabe, de l’Islam et du nationalisme algérien

Le cheikh Ahmed Hamani est un érudit moudjahid et un théologien qui a consacré sa vie à la science islamique, et un résistant à l’occupation française. Après l’indépendance, il a œuvré pour trouver des références doctrinales et des constantes théologiques pour l’Algérie afin de ne pas l’amarrer à des références doctrinales étrangères.
Ou encore « ulémas », est un mot transposé en français de l’arabe ‘ulamā’, pluriel de ‘ālim, « savant ». Déjà présent dans le Coran en un sens général, ce terme a progressivement reçu dans l’ islam une acception technique. Il désigne l’homme qui a acquis le « savoir » fondamental dans la communauté, c’est-à-dire la connaissance matérielle du Coran et des traditions prophétiques.

En alphabet persan, « جزائر پیروز» qui veut dire en langue persan l’Algérie est victorieuse.

[1] Signifie les forces obscures qui menacent la paix et la liberté dans le monde



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