85% des feux de forêt sont d’origines inconnues selon DGF
L’Etat se dit résolu à prendre les mesures nécessaires pour sauver ce qui reste du patrimoine forestier. Un patrimoine qui a été littéralement détruit durant ces 15 dernières années, neutralisant la flore et la faune, notamment le singe magot qui tend à disparaître définitivement des espaces sylvicoles d’Algérie. Pour ce faire, une convention sur l’assistance technique pour la gestion des feux de forêt en Algérie a été signée jeudi entre la Direction générale des forêts (DGF), l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Japon.
Les experts s’attendent ainsi à un été sans incendies, ou du moins sans trop de dégâts, en ce sens que pas moins de 85% des feux de forêt sont d’origine inconnue, selon la DGF. De ce fait, l’Algérie, faisant appel à l’expertise du Japon et de la FAO, renforce ses capacités de lutte contre les feux de forêt qui ont ravagé le patrimoine forestier du pays des années durant.
En effet, dans le cadre de cette convention, l’Algérie devrait bénéficier d’une assistance technique pour élaborer un plan national plurisectoriel de gestion des incendies de forêt. La convention porte également sur la formation de forestiers dans le domaine de la prospection pour déterminer les causes des incendies, d’autant que 85% de ces incendies ont des causes inconnues. La convention s’articule aussi sur certaines bases normatives que l’Algérie devrait acquérir, afin de lui permettre d’équiper ses forêts en matière d’infrastructure de lutte contre les incendies, selon le directeur général de la DGF, Ali Mahmoudi, ajoutant que cette coopération vise à identifier les carences de l’Algérie en matière de lutte contre les feux de forêt.
L’ambassadeur du japon en Algérie, Kazuya OGawa, dont le pays est le bailleur de fonds de ce projet, a assuré pour sa part l’intérêt de la coopération pour la lutte contre les incendies de forêt et le changement climatique. Citant l’intervention de son pays à travers des programmes d’aide dans plusieurs pays dont le Mexique, le Népal et l’Irlande, il a souligné le renforcement de la coopération de son pays avec les pays de l’Afrique et du Moyen-orient et que l’Algérie était l’un de ses principaux partenaires dans la région.
De son côté, le représentant de la FAO en Algérie, Nabil Assaf, a prévenu que l’Algérie est considérée parmi les pays les plus exposés aux feux de forêt dans le Bassin méditerranéen avec une moyenne de 2 000 foyers d’incendies parcourant plus de 36 000 hectares par an. Selon lui, la FAO s’est engagée à soutenir l’Algérie dans sa lutte contre ce fléau en lui apportant son expertise et son expérience à travers ce projet d’assistance technique pour la gestion des feux de forêt.
Pour la seule année 2018, une superficie totale de 2 312 hectares a été ravagée par les feux de forêt à travers le pays. Ce fléau s’est accentué ces dernières années, mettant ainsi en péril le patrimoine forestier, notamment celui des wilayas du centre et de l’est du pays, étant les localités les plus affectées par les incendies. Les différents plans élaborés par les pouvoirs publics pour la lutte contre les feux de forêt ont donc échoué, sachant que chaque année c’est le même scénario qui se répète.