7,7 milliards d'êtres humains, mais moins de femmes – Le Jeune Indépendant
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7,7 milliards d’êtres humains, mais moins de femmes

7,7 milliards d’êtres humains, mais moins de femmes

La Terre est aujourd’hui peuplée par plus de 7,7 milliards d’habitants. Or les hommes, pour des raisons culturelles, économiques ou sociales, y sont de plus en plus nombreux, au détriment des femmes. Une évolution qui pourrait conduire, à terme, à une catastrophe démographique.

En 2011 naissait le 7 milliardième Terrien, qui était en fait une Terrienne. La petite Danica, née à Manille, aux Philippines, créait la liesse dans son pays, fier d’abriter le 7 milliardième habitant officiel de notre planète bleue. Statistiquement, toutefois, il eut été plus probable qu’un petit Bayani ou Dakila (prénoms masculins tagalog populaires aux Philippines) ait vu le jour. Car s’il y a à peu près le même nombre de femmes que d’hommes sur Terre, ces derniers sont légèrement plus nombreux.

En 2015, selon l’ONU, le sexe-ratio (taux comparé du nombre d’hommes et de femmes) dans le monde était de l’ordre de 102 hommes pour 100 femmes – en d’autres termes, sur 1000 personnes, 504 étaient des hommes (50,4 %) et 496 des femmes (49,6 %). En 2011, ce ratio était encore de de l’ordre de 1,01 – soit 101 hommes pour 100 femmes d’après le World Factbook de la CIA.

Si l’on prend ce taux à la naissance, l’écart s’accentue, avec 105 garçons nouveau-nés pour 100 filles, selon l’OMS. Mais les garçons meurent plus que les filles – dans l’enfance, et à l’âge adulte. Et ils meurent plus tôt : en 2016, l’espérance de vie des femmes était de 74,2 ans et celle des hommes de 69,8 ans selon l’OMS. L’âge où hommes et femmes sont en nombre égal se situait entre 50 et 54 ans dans le monde en 2015. Au-delà, ce sont les femmes qui sont plus nombreuses, l’écart se creusant avec l’âge – huit centenaires sur dix sont des femmes en 2015.

Vers une carence de femmes ?
Ainsi le monde commence-t-il à faire face à une « carence » de femmes en âge de procréer, qui pourrait conduire à terme à des déséquilibres démographiques lourds de conséquences. D’autant que la population globale vieillit, surtout dans les pays dits développés, tout en continuant à croître – d’ici à 2050, la Terre devrait compter 9 milliards d’habitants.

La masculinisation de la population varie selon les régions du monde. C’est d’abord en Asie que la proportion de garçons a commencé à augmenter parmi les nouveau-nés au début des années 1980 – au rythme des progrès de la science et des méthodes d’analyses prénatales. Et c’est en Inde et en Chine, qui représentent à eux deux 37 % de la population mondiale, que le déséquilibre est le plus inquiétant.

Les deux pays les plus peuplés au monde souffrent d’une évidente carence de femmes. Depuis plusieurs décennies, la Chine, le pays le plus peuplé du monde, présente un « rapport de masculinité » nettement plus élevé que la moyenne – dans certaines régions, il dépasse 120 garçons pour 100 filles. Et dans de nombreuses régions de l’Inde, ce rapport est aussi nettement supérieur à 105, également depuis des décennies.
Dans ces deux pays, qui comptent en tout 2,76 milliards d’habitants, il y a environ 80 millions d’hommes de plus que le nombre jugé souhaitable, et plus de la moitié d’entre eux ont moins de 20 ans.

Dans d’autres pays d’Asie, comme le Vietnam, le Népal ou le Pakistan, le nombre de garçons dépasse aussi celui des filles de plus de 10 %. Les populations asiatiques de la diaspora manifestent la même tendance : en Angleterre, on a observé 113 garçons pour 100 filles parmi les troisièmes naissances (probablement après deux filles) chez les populations d’origine indienne ; même phénomène signalé en Italie chez les Chinois, en Norvège chez les Indiens, ainsi qu’en Grèce et en Italie chez les immigrés albanais.

Car l’Europe orientale n’est pas en reste, même si elle pèse moins lourd dans la balance démographique. Depuis au moins 20 ans, il y naît bien plus de garçons que de filles, notamment dans le Caucase et les Balkans, où le sexe-ratio à la naissance se situe entre 110 et 117 pour 100 filles – soit davantage que la moyenne en Inde.

L’Azerbaïdjan est le deuxième pays au monde après la Chine en termes de déséquilibre des sexes à la naissance. Durant la décennie 2000, on a même décompté en Arménie jusqu’à 185 garçons pour 100 filles parmi les troisièmes naissances, sans aucun doute un record mondial. En Albanie, au Kosovo, au Monténégro et en Macédoine occidentale, les niveaux avoisinent 110-111 naissances de garçons pour 100 filles, avec une redoutable régularité.

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