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Nationale

700 questions avant le verdict

700 questions avant le verdict

Le tribunal criminel d’Alger se prononcera mardi 02 février prochain dans l’affaire des ex-cadres et ex-fonctionnaires du géant pétrolier national impliqués ainsi que des sociétés étrangères dans le scandale financier dans la Sonatrach 1 qui a fait couler beaucoup d’encre durant un mois, c’est-à-dire du 27 décembre dernier jusqu’à la journée d’hier.

Le tribunal criminel qualitativement compétent devra répondre à pas moins de 700 questions liées à la culpabilité des mis en cause. En effet, la journée d’hier restera sans aucun doute gravée dans la mémoire de tous ceux qui l’ont vécue dans la salle 1 du tribunal criminel d’Alger.

Eh bien oui ! Elle restera gravée dans la mémoire des avocats, des journalistes, des accusés mais aussi des parents et proches de tous les inculpés incarcérés à la prison d’El-Harrach, dans le cadre de l’affaire Sonatrach1.

Les mis en cause qui se sont succédé au dernier mot ont clamé haut et fort leur innocence à l’attention du président du tribunal criminel en l’occurrence Mohamed Rekkad, ses deux conseillers Nadia Bouhamidi et Hakim Mansouri et les deux membres du jury Mohamed Maalem et Kaddouri Zoubir.

Les uns comme les autres debout dans le box des accusés, les visages blêmes, ont trouvé beaucoup de difficultés pour s’exprimer. Ils ont déclaré : « Nous sommes innocents des faits qui nous sont reprochés. On n’a rien à voir dans cette affaire montée de toutes pièces par les enquêteurs qui étaient en charge du dossier. »

Les accusés, que ce soit ceux qui sont en prison ou remis en liberté provisoire par le juge d’instruction du pôle judiciaire ont sollicité des acquittements. SVP monsieur le président réhabilitez-nous dans nos droits civils et civiques. Laissez-nous rentrer à nos maisons et rejoindre nos familles qui ont besoin de nous ! On veut recouvrir nos libertés monsieur le président ! ».

L’émotion se lisait sur tous les visages notamment des proches des mis en cause qui saluaient et souhaitaient du hall du palais de la justice bon courage aux accusés qui jetaient de leur part des regards évasifs vers leurs enfants et leurs épouses à l’instar de l’ancien PDG du CPA El Hachemi Maghaoui qui lançait à la direction de son épouse : « Tiens bon, j’ai un pressentiment que je m’ en sortirai des graves accusations qui me sont reprochées ! »

Tous les accusés qui se sont succédé à la parole pour dire leur dernier mot ont estimé que : « Nous n’avons rien à voir dans cette affaire. Les accusations portées à notre encontre notamment au cours de l’instruction judiciaire sont nulles et non avenues c’est pourquoi nous sollicitons purement et simplement des acquittements ».

Ils ont par ailleurs souligné principal accusé en l’occurrence au président : « L’affaire est montée de toutes pièces sur la base de simples déclarations. Nous souhaitons que le tribunal soit juste et nous accorde des acquittements car effectivement on veut nous coller des étiquettes dont on n’est pas porteurs ! ». 

Le procès des accusés impliqués dans l’affaire de l’ex-premier responsable de la Sonatrach à savoir Mohamed Meziane et d’autres accusés qui a occupé l’opinion publique pendant vingt-sept jours a pris fin hier. 

Un procès qui s’est déroulé dans de bonnes conditions du fait que les responsables de la cour d’Alger respectivement le président Abdi Benyounes et le procureur général Brahmi El Hachemi ont fait des efforts pour réunir tous les moyens humains et matériels pour réussir l’évènement notamment sur le plan organisationnel.

Une organisation qui a permet aux représentants de la presse grâce à la collaboration du procureur général adjoint en l’occurrence Nacef Mohamed qui se chargeait de superviser tout ce qui se passait que ce soit à la salle d’audience ou dans son entourage, d’accomplir leur mission comme il se devait.

Bref ! La matinée d’hier a été consacrée aux plaidoiries des avocats de la défense de l’accusé Belkacem Boumediene alors directeur général adjoint de la compagnie nationale pétrolière.

Plaidant tout au long de la matinée devant les membres du tribunal criminel,en faveur de son client Belkacem Boumediene, l’avocat de la défense, Me Izerouine Abdelaziz s’est longuement étalé sur l’historique de l’affaire en déclarant au juge en charge du dossier que : « Mon client a sacrifié 30 années de sa vie au service de Sonatrach pour recevoir en guise de reconnaissance une poursuite judiciaire bel et bien maquillée et par les enquêteurs du DRS et celle du juge d’instruction ».

Dans le même ordre d’idées, l’avocat s’est basé au cours de sa plaidoirie sur des questions purement techniques et ce dans un seul objectif détruire tous les chefs d’inculpation retenus à l’encontre de son client par le juge d’instruction de la 8e chambre du pôle puis confirmé par la chambre d’accusation de la cour d’Alger.

Me Izerouine Abdelaziz a d’emblée affirmé que : « L’entorse a la loi n’est pas établie dans cette affaire pour la simple raison que tous les projets conclus notamment avec les sociétés étrangères n’ont été faits dans l’ombre car de la petite instance à la plus grande était au courant de toutes les transactions commerciales signées par la Sonatrach ».

Le même avocat a par ailleurs indiqué que : « La gestion des différentes structures notamment dans son volet économique se faisait de manière légale car les conventions étaient paraphées au vu et au su de l’ex- premier responsable du secteur de l’énergie ».

Il a déclaré que : « Vous ne trouverez jamais des faits pour les accusations maintenues contre mon client et vous ne pouvez jamais construire votre conviction personnelle et celle du tribunal que vous présidez.

Il a crié à la direction du président : « Vous savez monsieur le président le seul tort de mon client dans cette affaire est d’avoir non seulement respecté toutes les directives qui lui émanaient d’en haut et surtout d’avoir accompli son devoir comme il se devait ! ».

Il a déclaré : « L’Algérie est condamnée de tuer toutes les bonnes initiatives de ces cadres dont la présence au niveau des différents établissements pénitentiaires ne cesse d’augmenter de jour en jour. »

Il s’est même permis d’avoir un avis par rapport à cette affaire en précisant au juge qui lui tendait une oreille attentive : « Je suis convaincu monsieur le président que vous allez vous-même découvrir au cours des délibérations que mon client Belkacem Boumediene est innocent des faits qui lui ont été reprochés notamment au niveau de l’instruction judiciaire »

« Les trous financiers ayant entrainé la faillite puis la dissolution de Khalifa Bank n’ont pas été provoqués par son ex-propriétaire Abdelmoumene Rafik Khalifa mais par d’autres parties qui n’ont jamais été inquiétées. »

L’avocat a pointé un doigt accusateur sur : « Les cadres de la tutelle qui ont occupé des postes de responsabilité dont le directeur des mines lequel n’a jamais été inquiété dans cette affaire ! » 

Le même avocat, a par ailleurs, affirmé qu’il s’agit d’un dossier « pénal imaginaire et démesurément exagéré », ajoutant que la poursuite judiciaire « aurait pu être évitée si les responsabilités ont été limitées au lendemain du déclenchement de l’affaire. »

Tout en ajoutant que : « Les marchés publics ont été attribués de la même sorte que celui de Bissat sauf que ce dernier marché n a jamais fait l’objet d’une enquête ou ses cadres inquiétés ! » L’avocat a déploré que le parquet général qui est le seul habilité de faire bouger l’action publique n’ait pas présenté les « preuves matérielles » corroborant ses accusations.

Rappelant les témoignages de tous les accusés qui se sont succédé à la barre : « Personne n’est venu vous dire monsieur le président que mon client a participé dans le détournement ou dilapidation de deniers publics ou a procédé au transfert illégal de devises de et vers l’étranger ».

« Mon client avait une vision futuriste et Sonatrach était et est toujours une entreprise souveraine », avait-il relevé auparavant, déplorant que le parquet général ait construit ses accusations lors de son réquisitoire sur des « probabilités et présomptions »,

Après cette plaidoirie et avant qu’il ne se retire dans la salle des délibérations attendues d’ailleurs pour le 2 février prochain, le président a demandé l’avis des avocats constitués dans cette affaire quant à la lecture des questions auxquelles devra répondre le tribunal.

Sur les environ 700 questions qui seront posées lors des délibérations dont 350 d’entre elles sont liées aux délits d’association de malfaiteurs, trafic d’influence et corruption et blanchiment d’argent.



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