6000 titulaires de doctorats finissent chômeurs
Quelque 6000 titulaires de diplômes de doctorats sur 7500 en Algérie finissent chaque année au chômage. C’est le constat effarant révélé ce mercredi par le Directeur général des enseignements et de la formation supérieure au ministère de l’Enseignement supérieur, Boualem Saidani.
« Nous avons des capacités extraordinaires dans l’encadrement des doctorants. Chaque année, on met sur le marché du travail plus de 7500 docteurs. Malheureusement, au niveau de l’enseignement supérieur, nous ne pouvons absorber qu’environ 1500 docteurs. Les 6000 autres, ils sont sur le marché du travail et il n’y a pas de preneurs », a indiqué M. Saidani durant l’émission « Invité de la Rédaction » de la radio chaîne 3, ajoutant qu’à travers le monde, nous avons constaté que 80% des docteurs vont vers le secteurs sociaux économiques et il n’y a que 20% qui restent dans le domaine de l’enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.
« Pourquoi ne pas faire la même chose chez-nous ? Copier intelligemment et adapter à notre situation? », s’est-il interrogé, en faisant savoir que « c’est pour ça que nous avons pensé dans cette nouvelle loi d’orientation au statut du doctorant, qui n’existe pas, le doctorat en entreprise qui n’existe pas ». « Nous sommes en train de travailler pour mettre ça en place et, nous avons identifié plus de 48 secteurs là où on pourrait procéder à l’insertion professionnels des titulaires de doctorat ». Parmi ces secteurs, le même responsable à cité : les collectivités locales, le secteur de l’hydraulique, des hydrocarbures.
« Vous imaginez, par exemple, un wali qui n’a pas un conseiller qui est docteur en sciences économiques qui va l’éclairer sur les questions économiques. Il n’y a pas un doctorant en sciences juridiques qui va le conseiller sur les affaires juridiques. Il n’y a pas un doctorant en sciences sociales qui va le conseiller sur les affaires sociales », a-t-il expliqué, en estimant qu’ »il y a beaucoup d’opportunités d’embauches des docteurs au niveau des différents secteurs socio-économiques, comme ça se fait partout dans le monde ».
Interrogé sur la rémunération de ces doctorants qui seront recrutés dans d’autres secteurs et qui risqueraient de se retrouver avec un bas salaire, M. Saidani a rappelé que même le secteur de l’enseignement supérieur relève aussi de la fonction publique. « Maintenant, il y a lieu de discuter avec nos partenaires sur la classification de ces titulaires de doctorats », a-t-il dit, en indiquant que c’est un dossier qui est ouvert, il est à un stade très avancé et que les conclusions sont « très prometteuses ».
Il a par ailleurs estimé qu’il« est inconcevable d’arrêter ou de freiner la formation doctorale au niveau de nos universités, mais en parallèle, il ne faut qu’on occulte la difficulté d’insertion de ces docteurs dans le marché du travail. C’est pour cela qu’il fallait leur ouvrir d’autres horizons en ciblant plusieurs secteurs socio-économiques qui peuvent absorber ces docteurs-chômeurs. »
Selon lui, le fait que ces docteurs se convertissent en chômeurs sans une possibilité de débouchés est un drame pour le société.
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