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Nationale

55 000 morts sur les routes

55 000 morts sur les routes

Les routes en Algérie tuent plus que les maladies en tout genre. Une véritable hécatombe s’est produite en 15 ans, selon un décompte officiel de la Gendarmerie nationale, faisant de l’Algérien l’un des conducteurs les plus mauvais au monde.

Les chiffres de la Gendarmerie nationale sont préoccupants et illustrent la tragédie qui survient quotidiennement sur les axes routiers du pays. A quelques chiffres près, le terrorisme routier à fait le même nombre de victimes que le terrorisme armé. 

La Gendarmerie nationale révèle dans un communiqué rendu public les statistiques de ces accidents mortels survenus depuis l’année 2000 à 2015, soit 15 ans. Malgré le nombre de victimes qui donne froid dans le dos, la Gendarmerie nationale tente de rassurer en soulignant qu’« il y a une baisse du taux des accidents de plus de 16,5 % durant l’année 2015 par rapport à 2014 », grâce au durcissement des moyens de contrôle sur les routes.

Alger en pole position

La wilaya d’Alger a enregistré le plus grand nombre d’accidents par rapport au reste des wilayas avec 1 316 accidents, soit un taux de 6,46 %. Le nombre de morts est de 97 et celui des blessés de 1 556. En deuxième position figure Aïn-Defla avec 2 823 accidents, 139 morts et 1 531 blessés. En troisième position arrive M’sila avec 3 731 accidents, 151 morts et 1 454 blessés, suivie par les wilayas de Tipasa, Bouira, Oran et toutes les autres régions du pays. En dernière position figurent les wilayas de Saïda avec 4 799 accidents et Tindouf avec 4 869 accidents. Le total pour les 48 wilayas durant l’année 2015 s’élève à 20 361 accidents, 3 801 morts et 36 657 blessés. 

D’après une analyse faite par les services du commandement de la Gendarmerie nationale sur les accidents de la circulation, malgré que leur taux soit jugé « positif », il n’en demeure pas moins que le phénomène est préoccupant, au regard des dégâts qu’il engendre, et dont les causes peuvent s’expliquer par l’inconscience des usagers de la route vis-à-vis du respect du code de la route.

En effet, le commandement de la Gendarmerie nationale souligne que « le bilan des accidents de la circulation routière enregistré durant l’année 2015 s’élève à 20 361 accidents, ayant engendré 3 801 morts et 36 657 blessés. En comparaison avec l’année 2014, il a été enregistré une diminution du nombre d’accidents, de blessés et de morts respectivement de 16,51 % (- 4 027 accidents), de 17,71 % (- 7 889 blessés) et de 04,59 % (- 183 morts) ».

D’année en année les écarts dans le nombre des accidents sont plus perceptibles. L’exemple est donné pour le cas de l’année 2014 où le nombre d’accidents est de 24 388, alors qu’en 2015 il est de 20 361, soit en moins 4 027 accidents et une baisse du taux de 16,51 %. S’agissant des victimes, leur nombre a atteint 3 984 morts en 2014 et 3 801 en 2015, soit une baisse de 183 pour un taux de 04,59 %. Les blessés sont de l’ordre de 44 546 en 2014 et de 36 657 en 2015, soit en moins 7889 pour un taux de 17,71 %.

Dans son analyse, la Gendarmerie nationale révèle que les causes à l’origine des accidents de la route sont essentiellement humains. avec un taux estimé à 91,76 %, et les 08,24 % restants incombent à l’environnement et à l’état des routes, respectivement avec un taux de 03,43% et de 04,81%.

Les personnes à l’origine d’accidents sont identifiées par la Gendarmerie comme étant d’abord les chauffeurs avec 17 445 cas, soit 85,68 %, suivis des piétons avec 1 237 cas, soit 06,08 %. L’état des routes est aussi à l’origine des accidents et dont le nombre de cas s’élève à 699, soit un taux de 03,43 %. Cependant les causes liées à l’état des véhicules représentent 980 cas, soit 04,81 %.

Les principales infractions liées au facteur humain sont l’excès de vitesse (37,62 %) et les dépassements dangereux (13,63 %). Pour la seule année 2015, le nombre d’accidents liés à l’excès de vitesse est de 7 660, soit 37,62 %. Alors que les dépassements dangereux sont à l’origine de 2 776 accidents pour un taux de 13,63 %. Le non-respect de la distance a causé aussi des accidents qui s’élèvent à 1 354 pour un pourcentage de 06,65 %.

Les accidents dus aux manœuvres dangereuses sont au nombre de 1 264, soit un taux de 06,21%. Les autres natures d’accidents sont diverses, à l’exemple de l’imprudence des piétons, du mauvais sens de circulation, du non-respect de la signalisation et du stop obligatoire, ou alors du changement subit de direction…Le total des accidents liés à ces infractions est de 4 245.

La route vers l’Est est plus mortelle

Au chapitre du type de véhicules impliqués dans les accidents, il ressort que les véhicules légers sont classés en première position avec un nombre de 23 505, soit un taux de 73,59 %. Ils sont suivis des véhicules de transport de marchandises avec 4 643 accidents, soit 14,54 %. En troisième position les véhicules de transport de voyageurs avec 1 217 accidents, soit 03,81 %.

Par ailleurs, les véhicules dont l’activité est réglementée, destinés au transport de marchandises, de voyageurs ainsi que les taxis sont impliqués dans 5 388 accidents, soit 26,46 % du nombre total des accidents, ayant causé, selon les statistiques de la Gendarmerie nationale, 1 261 décès, soit 33,18 % du nombre des morts, et 10.681 blessés, soit 29,14 % du nombre des blessés. La tranche d’âge des conducteurs impliqués dans ce nombre très élevé des accidents se situe entre 25 et 34 ans avec 11 339 cas représentant un taux de 35,50 %. Alors que les détenteurs de permis de conduire de moins de deux ans représentent la tranche la plus impliquée dans les accidents de la circulation avec un taux de 41,59 %.

Sur un autre chapitre, l’analyse de la gendarmerie montre que l’autoroute Est-Ouest a enregistré 1 345 accidents de la circulation, ce qui représente un taux de 06,61 %. Par rapport à l’année 2014, il a été constaté une diminution de 107 accidents, soit un taux de -07,96 %. Il est à noter que ces chiffres ne concernent que les accidents de la route enregistrés par la Gendarmerie nationale.

Ceux ayant eu lieu en milieu urbain sont pris en charge par la police. Les accidents de la route peuvent alors être d’un nombre supérieur. L’Etat a décidé de certaines mesures pour réduire l’hécatombe, notamment en durcissant les sanctions et en augmentant le montant de la contravention. Ces mesures ne semblent pas avoir obtenu le résultat escompté.

Le nombre des accidents demeure inquiétant. Une moyenne de 4 000 morts est enregistrée chaque année dans les accidents de la route en Algérie. En dépit des campagnes de sensibilisation et des mesures coercitives, les accidents font des dizaines de milliers de blessés chaque année. Nombreux sont les blessés qui finissent handicapés et deviennent par conséquent une charge pour la société.



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