44 000 cas de divorce en six mois : L’inquiétude des spécialistes

Des spécialistes ont mis en garde contre une augmentation alarmante des cas de divorce dans la société et du danger que cela représente, après que les concepts familiaux ont changé et sont passés de concepts de valeurs collectives à des concepts individuels.
Ces derniers ont appelé lors d’un forum, organisé à Blida devant un parterre très important d’universitaires, chercheurs et journalistes, à la nécessité de réinvestir l’individu algérien dans la formation, l’éducation et l’implication des institutions sociales dans ce domaine, notamment la famille, la mosquée et l’école.
Dans ce contexte, le sociologue Hocine Zoubiri, a indiqué que les statistiques du ministère de la Justice donnaient 44 000 cas de divorce au cours du seul premier semestre de l’année dernière. Des chiffres en hausse constante et qui n’ont pas manqué d’alerter les spécialistes sur ce phénomène. Selon eux, cela peut indiquer une mutation réelle dans la société algérienne.
Le sociologue a déclaré que pour s’attaquer au phénomène, il ne faut pas seulement traiter les symptômes mais s’attaquer au problème qui est interconnecté dans sa profondeur, et ce en soulignant l’association de ce phénomène avec d’autres problèmes et avec les crises de divers maux sociaux. Il a appelé à la nécessité de revenir aux mécanismes sociaux adoptés par la société pour réduire ce phénomène.
En traitant celui-ci, le Pr Zoubiri s’est concentré sur l’étape prénuptiale, la méthode de choix d’un mari ou d’une femme ainsi que sur le principe de l’idée de fonder une famille, indiquant que la plupart des cas de divorce représentent la tranche d’âge comprise entre 28 et 35 ans. Il a ajouté que ces indicateurs démontrent que le mariage pour certains jeunes signifie la légitimité de l’acte sexuel et donc après avoir satisfait cet instinct, le désaccord survient et se termine par un divorce, alors qu’en réalité le mariage a des fonctions différentes, y compris les fonctions sociale, culturelle et économique.
Le Pr Hocine Zoubiri a expliqué que le divorce n’est pas une issue négative et peut être une solution dans certains cas, mais qu’il devient un problème lorsqu’il se répète en grand nombre.
Dans le même contexte, le sociologue a parlé de l’impact des sites de réseaux sociaux et d’Internet en général sur la propagation de ce phénomène, à travers l’émergence de symboles artistiques et sportifs influents, indiquant que les mécanismes de contrôle dans la société ont changé. Il a également parlé d’un changement dans l’ordre de l’échelle des valeurs, où on privilégie l’intérêt privé sur l’intérêt public, indiquant que la société s’est moins intéressée à ce phénomène et que le manque d’intervention des médiateurs pour régler les différends a exacerbé ces derniers.
D’autre part, le psychologue et imam, le professeur Amine Chabane, a tiré la sonnette d’alarme sur la gravité du phénomène du divorce, soulignant que les valeurs individuelles des jeunes sont perturbées par les idées occidentales venues d’ici et d’ailleurs. Il a estimé que le mariage est un partenariat à travers lequel une famille se forme et où tout se partage à deux, joie et tristesse, afin d’investir dans les enfants. Il a déploré le fait que l’intérêt personnel domine désormais et que le mariage est perçu d’un point de vue matériel et tentant.
Il a souligné que la famille n’est pas basée sur des choses matérielles, mais est considérée sous un aspect religieux et social. Dans son analyse du phénomène du divorce, le Pr Chabane a abordé le stade de la discorde entre les époux, indiquant que l’ingérence de parties extérieures des familles des époux à ce stade perturbe davantage les relations et pousse au divorce.
D’autre part, il a mis en garde contre la nécessité de donner la priorité au contrat de mariage civil sur le contrat légal car il protège les droits des époux.
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