42 sénateurs tentent de torpiller les discussions de Genève
Les sénateurs républicains ont publié hier une lettre ouverte aux dirigeants iraniens les mettant en garde contre tout accord sur le nucléaire iranien avec l’administration du président Barack Obama, dans une nouvelle tentative pour faire échouer les négociations entre l’Iran et les Etats-Unis.
La lettre, signée par 42 sénateurs dont le chef de la majorité républicaine, Mitch McConnell, et publiée sur l’internet dans la nuit de dimanche à lundi, souligne que les accords internationaux sur le nucléaire iranien devront être adoptés au Congrès par une majorité significative et tenir compte de la durée du mandat des sénateurs.
« Compte tenu de ces deux dispositions constitutionnelles, cela veut dire que nous considérerons tout accord concernant votre programme d’armement nucléaire qui ne serait pas approuvé par le Congrès comme rien d’autre qu’un accord de l’exécutif entre le président Obama et l’ayatollah Khamenei », le guide suprême de l’Iran, écrivent les auteurs.
« Le prochain président pourrait révoquer ce genre d’accord d’un simple trait de plume et les futurs membres du Congrès pourraient en modifier les termes à tout moment », avertissent-ils.
« Le président Obama quittera ses fonctions en janvier 2017, alors que la plupart d’entre nous seront toujours en fonctions bien au-delà, peut-être pour des décennies », soulignent-ils dans la lettre signée également par la plupart des candidats à l’investiture républicaine à la présidentielle de 2016.
Les relations avec les gouvernements étrangers relèvent de la responsabilité de l’exécutif aux Etats-Unis et non des parlementaires.
Et, l’invitation par les républicains du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, à s’exprimer devant le Congrès américain où il a affirmé qu’un accord sur le nucléaire iranien n’empêcherait pas Téhéran d’avoir la bombe atomique, a jeté un froid sur les négociations en cours sur le nucléaire iranien.
Cette invitation a été dénoncée par l’administration d’Obama comme une entorse au protocole diplomatique, et les démocrates ont qualifié de « condescendant » le discours de Netanyahu
Au cours du week-end, le président Obama a déclaré que les Etats-Unis quitteraient les négociations sur le nucléaire si un accord avec l’Iran ne pouvait aboutir, tandis que le secrétaire d’Etat John Kerry était à Paris pour tenter de lisser les divergences avec la France, qui demande avec insistance de plus fortes garanties en vue d’un accord qui empêcherait l’Iran de se doter de l’arme nucléaire.
L’Iran a toujours démenti qu’il cherchait à acquérir la bombe atomique Ces discussions entre les 5+1 (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni, Allemagne) et l’Iran, doivent déboucher sur un règlement politique d’ici au 31 mars, puis à un texte technique complet d’ici au 30 juin/1er juillet, garantissant la nature pacifique et uniquement civile du programme nucléaire iranien en échange d’une levée des sanctions internationales.