3e édition média training des Laboratoires Roche Algérie : Cap sur l’évolution de la loi sanitaire

Depuis l’indépendance, le secteur sanitaire en Algérie a connu plusieurs mutations. L’aspect législatif et réglementaire a ainsi connu plusieurs réformes en vue de moderniser davantage le système national de santé. Ce sont là en résumé les propos du Dr Meriem Hedibel, maître-assistante à la faculté de pharmacie à l’Université d’Alger 1, lors de son intervention à la 3e session média training des Laboratoires Roche Algérie portant sur le thème « La législation sanitaire et son évolution ».
Organisé à l’occasion de la Journée mondiale de la santé, célébrée le 7 avril de chaque année, la spécialiste a tenu à mettre la lumière sur l’évolution de la législation sanitaire en Algérie depuis l’instauration du code de la santé publique de 1976 jusqu’à l’adoption de la loi 18-11 relative à la santé promulguée en 2018.
Régi jusqu’à 2018 par la loi n° 85-05 du 16 février 1985, relative à la protection et à la promotion de la santé, le secteur de la santé a pu entamer ses réformes dans la nouvelle loi sanitaire de 2018, qualifiée de grand succès par les professionnels de la santé.
Cette nouvelle loi maintient et réaffirme certains principes et règles des lois précédentes et innove par certains aspects, cependant, elle laisse sans réponse de nombreuses questions, a affirmé le Dr Hedibel, soulignant que le texte de loi comporte des nouveautés et des avancées par rapport à la loi en vigueur et par rapport aux défis qu’affronte le système de santé algérien.
A cet effet, la loi relative à la santé doit, selon l’intervenante, traduire et refléter le principe de l’accès à la santé pour le citoyen algérien sans aucune ségrégation et sans aucune discrimination.
Le Dr Meriem Hedibel a mis l’accent sur l’importance du renforcement de la législation sanitaire, estimant que tout démarre de là, à savoir l’organisation du système de santé et son financement, ainsi que les offres de soins et autres.
« Si l’on veut mettre en place un système de santé de bonne qualité, efficace et efficient, il faut aller vers une législation sanitaire renforcée, appropriée et adaptée aux besoins », a-t-elle souligné.
Par ailleurs, la pharmacienne a passé en revue les principales lois relatives à la santé depuis l’indépendance à ce jour, partant de l’ordonnance de 1973, qui a institué la gratuité des soins. « L’Algérie, au lendemain de l’indépendance, a choisi sa voie en tant que pays qui s’appuie sur une politique socialiste, et cela s’est traduit dans le secteur de la santé et a été clairement mentionné dans toutes les ordonnances publiées à l’époque », a-t-elle expliqué.
Elle a fait savoir qu’un code de la santé publique a été instauré en 1976, à travers l’ordonnance 76-79, pour avoir en 1985, la première loi relative à la protection de la santé, qui a abrogé l’ordonnance 76-79. « Cette loi est restée en vigueur jusqu’en 2018. L’Algérie a donc fonctionné pendant plus de 30 ans avec la loi 85-05 du 7 février 1985 », a-t-elle indiqué.
Le Dr Hedibel a toutefois fait savoir qu’il y a eu quelques modifications introduites dans la nouvelle loi sanitaire qui, selon elle, étaient inévitables et il était important de les avoir pour notre système de santé. Elle a évoqué, entre autres, les produits pharmaceutiques, la médecine privée et l’instauration de l’approche par programme, qui était un objectif pour le ministère de la santé, notamment concernant les programmes de prévention des maladies transmissibles et non transmissibles. Selon elle, « le réflexe par programme est très intéressant et permet de mieux s’organiser ».
Parmi les nouveautés, le Dr Hedibel a parlé de la mise en place de l’Observatoire national de la santé, « chargé d’éclairer les autorités sanitaires sur toutes les questions inhérentes à la santé ». Elle a souligné que cet observatoire demeure toujours d’actualité en pratique et en théorie, même avec l’apparition de la pandémie de la Covid-19 et l’installation de l’Agence de la sécurité sanitaire. « L’Observatoire national de la santé est chargé, sur la base des données scientifiques, épidémiologiques, démographiques, économiques et sociales, de contribuer à l’élaboration des événements de la politique nationale de santé et la détermination des priorités sanitaires devant bénéficier aux programmes de santé publique », a-t-elle précisé.
Le Dr Hedibel a axé sa présentation sur le volet du financement ainsi que sur ce que prévoit la loi par rapport au système de santé et les changements qui pourraient y avoir dans ce sens. Elle a également évoqué la mise à jour de certaines règles de bioéthique sur la transplantation d’organes, de cellules et de tissus humains, la promotion des bonnes pratiques des activités médicales et pharmaceutiques et l’introduction d’outils modernes de gestion et de nouvelles technologies.
L’experte est également revenue sur la Constitution algérienne dans sa dernière version de 2020, qui parle de la santé dans deux articles, à savoir les articles 62 et 63, qui stipulent que les pouvoirs publics œuvrent à garantir la protection des citoyens afin de leur assurer la sécurité, la salubrité et leurs droits économiques, ainsi que la protection de la santé, notamment celle des personnes démunies ainsi que la prévention et la lutte contre les maladies épidémiques et endémiques.
Il convient de souligner que le Dr Meriem Hedibel est maître-assistante à la faculté de pharmacie à l’Université d’Alger 1. Elle a occupé plusieurs postes au ministère de la Santé et à celui de l’industrie pharmaceutique. En janvier 2021, elle est désignée experte en pharmaco-économie au sein du comité économique.
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