32e Sommet de la Ligue arabe : L’ombre d’Alger

Emboîtant le pas à la Déclaration d’Alger, les conclusions de la Déclaration de Djeddah issues de la 32e session du Sommet arabe tenu, ce vendredi en Arabie saoudite, ont mis l’accent sur la centralité de la cause palestinienne et l’impératif de renforcer et d’unifier l’action arabe pour résoudre les problèmes régionaux.
Les travaux de la 32è session du Sommet arabe viennent couronner les efforts consentis par Alger pour concrétiser l’objectif suprême du 31e sommet tenu les 1 et 2 novembre 2022 en Algérie, à savoir l’unification du rang arabe et la concrétisation du consensus autour des questions centrales arabes.
L’Algérie, qui n’a pas économisé d’efforts durant sa présidence du Sommet arabe pour parvenir à l’unification du rang arabe, a placé la question palestinienne en tête des priorités, et a notamment pu réunir, à Alger, avant la tenue de la 31è session du Sommet toutes les factions palestiniennes lors d’une rencontre historique ayant mis un terme à la division interne et unifier ainsi la résistance palestinienne.
Les leaders arabes réunis à Djeddah ont insisté sur la centralité de la centralité de la question palestinienne, tout en exprimant leur attachement à l’Initiative de paix pour résoudre les différents internes et faire face à l’ennemi sioniste. Ce consensus concrétisé lors du Sommet d’Alger, a remis les pendules à l’heure, puisque la cause palestinienne est relancée au premier plan.
La déclaration d’Alger avait insisté sur le soutien «absolu aux droits inaliénables du peuple palestinien, y compris son droit à la liberté, à l’autodétermination et à l’établissement de l’Etat de Palestine indépendant, pleinement souverain sur les lignes du 4 juin 1967, avec El Qods Est pour capitale, le droit au retour et à l’indemnisation des réfugiés palestiniens, conformément à la résolution 194 de 1948 de l’Assemblée générale des Nations Unies». Elle avait notamment mis en exergue l’attachement à l’Initiative arabe de paix de 2002, avec tous ses éléments, priorités et engagements vis-à-vis d’une paix juste et globale en tant que choix stratégique pour mettre fin à l’occupation israélienne de toutes les terres arabes.
La Déclaration d’Alger, rappelle-ton, avait notamment souligné l’impératif de rejeter toute forme d’ingérence étrangère dans les affaires intérieures des pays arabes et l’attachement au principe de trouver des solutions arabes aux problèmes internes à travers le renforcement du rôle de la Ligue arabe dans la prévention et le règlement pacifique des crises.
Les crises qui secouent le monde arabe, à l’instar du Liban, du Yémen ou encore de la Libye, ont bénéficié d’un intérêt particulier lors des sommets d’Alger et de Djeddah, d’autant que la Déclaration d’Alger avait relevé l’importance de renforcer l’action arabe commune pour protéger la sécurité des pays arabes et contribuer au règlement des crises que traversent certains pays arabes.
Allant dans le même sens que la Déclaration d’Alger, celle de Djeddah a appelé à soutenir tout ce qui est de nature à garantir la sécurité et la stabilité du Yémen et répondre aux aspirations du peuple yéménite. Les dirigeants arabes se sont félicités des efforts que ne cessent de déployer certains pays arabes, pour ne citer que l’Algérie, visant à assurer la sécurité et la stabilité et à mettre en œuvre des programmes de reconstruction et de relance économique dans le pays.
La Déclaration de Djeddah a, par ailleurs, souligné l’importance de mettre en œuvre la décision du Sommet d’Alger portant sur le soutien à la Somalie pour faire face à la sécheresse et à ses effets désastreux sur le peuple somalien, tout en appelant les pays arabes, les organisations arabes spécialisées, les départements ministériels et les fonds de financement arabes à élaborer des politiques et des plans intégrés incluant l’investissement dans les secteurs productifs somaliens (ressources animales, halieutiques et agricoles).
S’agissant du nouveau dossier lié à la crise au Soudan, les dirigeants arabes affirment suivre avec intérêt l’évolution de la situation dans ce pays, exprimant leur profonde préoccupation quant aux répercussions de la crise sur la sécurité, l’intégrité et la stabilité des pays et des peuples arabes, et insistant sur l’impératif d’apaiser les esprits, de privilégier le dialogue et d’unifier les rangs.
Concernant la Syrie, exclue depuis 2011 de la Ligue arabe, avait bénéficié d’un grand soutien de la part d’Alger, qui avait rejeté d’emblée cette décision qui est contraire à ses principes. L’Algérie a plaidé pour le retour de la Syrie dans le giron arabe, un retour qui vient témoigner, après plusieurs années d’efforts, de la perspicacité de l’approche de l’Algérie et de la justesse de ses aspirations. Le président syrien Bachar Al Assad, revenu victorieux à Djeddah, a insisté sur la l’impératif de rejeter toute forme d’ingérence étrangère dans les affaires intérieures des pays arabes et l’attachement au principe de trouver des solutions arabes aux problèmes internes.
L’Algérie avait dans ce sens souligné l’importance d’un rôle collectif et pionnier des Etats arabes dans les efforts visant à parvenir à une solution politique à la crise syrienne et au traitement de toutes ses retombées politiques, sécuritaires, humanitaires et économiques en vue de garantir l’unité et la souveraineté de la Syrie, réaliser les aspirations de son peuple et lui permettre de retrouver sa sécurité, sa stabilité et sa place aux niveau régional et international.
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