Sommet arabe: L’Algérie imprime sa marque

L’Algérie a plaidé pour une action arabe unifiée pour faire face aux défis communs selon une nouvelle approche, mettant au centre des priorités les préoccupations du citoyen arabe. C’est ce qu’a indiqué ce vendredi, à l’ouverture des travaux de la 32e réunion de la Ligue Arabe à Djeddah en Arabie saoudite, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
Dans son discours, lu par son représentant au Sommet le Premier ministre Aymen Benabderahman, le président de la République a souligné l’inévitabilité de réformer l’action arabe commune selon une nouvelle approche, ajoutant que l’ampleur des graves défis auxquels la nation arabe est confrontée nécessite d’unifier les rangs.
S’agissant de la situation au Soudan, M. Tebboune a précisé que l’Algérie s’est empressée d’envoyer des messages, à la fois au secrétaire général des Nations unies et à l’actuel président de l’Union africaine, pour une action rapide permettant d’arrêter l’effusion de sang et revenir sur la voie pacifique pour résoudre la profonde crise soudanaise.
Il a appelé, par la même occasion, les soudanais à donner la priorité à l’intérêt suprême de la patrie et de revenir au dialogue.
Le président Tebboune a également apprécié l’adoption des propositions soumises par l’Algérie lors du précédent Sommet arabe qui s’est tenu à Alger en novembre dernier, en vue d’activer le rôle de la Ligue arabe dans la prévention et la résolution des conflits et la promotion de la jeunesse et de l’innovation dans l’action arabe commune.
Pari réussi pour Alger, la Syrie revient par la grande porte
Plusieurs pays, dont la Syrie, ont rendu hommage au rôle qu’a joué l’Algérie pour permettre le retour de Damas au sein de la Ligue Arabe.
Après des années d’isolement, le président syrien, Bachar al-Assad, a participé ce vendredi à son premier sommet de la Ligue arabe depuis plus d’une décennie, signant son retour sur la scène diplomatique arabe.
Accueilli en grandes pompes, le président syrien, qui a été exclu de la Ligue arabe fin 2011, a exprimé l’espoir que le Sommet de la Ligue arabe en Arabie saoudite marquera le début d’une «nouvelle phase » de solidarité et d’action arabe commune.
« J’espère qu’il marquera le début d’une nouvelle phase dans l’action arabe commune en faveur de la solidarité, la paix dans la région, le développement et la prospérité au lieu de la guerre et les destructions », a déclaré le président syrien dans son discours devant ses pairs.
Il a, notamment, souligné que le sommet se tenait «dans un monde instable» mais estimé que «les rapprochements arabo-arabe et arabo-régional» constituaient un «espoir». Il a appelé à « interdire les ingérences étrangères» dans les affaires des pays arabes, assurant que la Syrie était attachée à « son appartenance arabe ».
La guerre en Syrie a morcelé le pays et fait environ un demi-million de morts et des millions de réfugiés et déplacés dans le pays où de vastes zones échappent encore au contrôle de l’Etat.
« Nous sommes heureux d’accueillir le président Bachar al-Assad à ce Sommet », a déclaré le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane (MBS), à l’ouverture du Sommet, en espérant que la réintégration de ce pays ramènera « la stabilité » en Syrie.
Zelensky, l’invité surprise de Ben Salmane
Contre toute attente, le prince héritier saoudien, a invité le président ukrainien Volodomyr Zelensky. Au moment où la Déclaration d’Alger insiste sur les décisions consensuelles, MBS a pris seul l’initiative d’inviter le président ukrainien, une démarche qui peut être perçue comme un parti pris.
Il est à noter que la Ligue arabe avait affiché sa disposition à mener la médiation entre la Russie et l’Ukraine.
De son côté, Volodomyr Zelensky a usé d’un ton accusateur, appelant les dirigeants de la région à «jeter un regard honnête » sur les évènements dans son pays.
Le pays hôte du sommet, l’Arabie saoudite, a affiché une position relativement neutre sur le conflit, jouant en septembre un rôle inattendu de médiateur dans un échange de prisonniers entre Moscou et Kiev.
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